Existe-t-il un érotisme propre au métier de boulanger ? Poser la question peut sembler incongru. Et pourtant… Il apparaît que, plus que dans toute autre profession, le boulanger et la boulangère ont donné lieu dans la littérature, les chansons, les histoires humoristiques, etc., à de multiples récits mettant en scène la galanterie du premier et les charmes de la seconde.
Comment l’expliquer ? Est-ce la chaleur nocturne du fournil qui prédisposait le boulanger à la satisfaction de ses désirs une fois sorti dans la rue ? Est-ce la semi-nudité de rigueur autrefois qui laissait courir l’imagination ? Est-ce la caresse des formes rondes de la pâte qui suscitait la sensualité ? Est-ce l’entrée de la pâte dans le four chaud qui en évoque une autre ? On sait enfin qu’il existe un lien étroit dans l’imaginaire entre la nourriture et la sexualité, le sens du goût et le plaisir des sens.
A partir des exemples qui suivent, on verra que la question n’était pas aussi incongrue qu’elle le paraissait de prime abord.
PREMIÈRE PARTIE : LA BOULANGÈRE, OBJET DE DÉSIR