Saint Honoré, patron des boulangers.

Saint Honoré (VIe siècle, mort le 16 mai, ca. 600).
Huitième évêque d’Amiens, patron des boulangers.

st honore03Honoré naquit au village de Port le Grand, en Ponthieu ( nom d’un ancien conté, dont la capitale était Abbeville, dans la Somme) au début du VI ème siècle.

La famille selon les Bollandiste (prête ou religieux de l’ordre des jésuites, qui depuis le 17 siècle travaillent a rédigé la vie des saints) était une des première du pays. Saint-Honoré n’a jamais participé à la fabrication du pain car il appartenait à une famille riche employant des domestiques.

Mais c’est pendant qu’il assistait a sa fabrication que la légende autour du personnage est née. Alors que sa nourrice est aux fourneaux, il lui annonce qu’il souhaite devenir prêtre. Il présente, en effet, de vraies aptitudes pour la vie ecclésiastique. La brave femme lui répond : « Et quand ma pelle aura des feuilles, tu seras évêque ! »

Elle ne croyait pas si bien dire car selon la tradition, le miracle se produit. La pelle se met à reverdir et produit mêmes des fleurs. Quelques années plus tard, Honoré est le tout jeune évêque d’Amiens.

Alors qu’il célèbre une messe, la main de Dieu serait apparue pour lui tendre une ostie faite de pain.

En 1202, un boulanger parisien d’origine picarde décide de céder une parcelle de terre afin d’y construire une chapelle en mémoire de cet homme.

La chapelle Saint-Honoré a donné son nom au faubourg dans lequel elle se trouvait, à Paris dans le 8ème arrondissement.

C’est la construction de cet édifice qui remet Saint Honoré au goût du jour et les meuniers, marchands de farine et boulangers décident alors d’en faire leur saint patron.

Dès son jeune âge, l’enfant témoigna de pieuses dispositions : les prières et le jeûne faisaient ses délices. On lui donna pour maître saint Béat, évêque d’Amiens.

À la mort de celui-ci, survenue vers 554, le peuple et le clergé, édifiés par son zèle et ses vertus, le désignèrent pour lui succéder.Comme il refusait cet honneur, un rayon céleste et une huile mystérieuse descendirent sur sa tête, signe de la volonté divine.

Il se trouva ainsi miraculeusement consacré. La vie de saint Honoré fut simple, (A gauche, Saint Honoré par Eugène Aizelin de 1873 à église Saint-Roch à Paris) exempte de rigueurs et de supplices. Les miracles qui témoignèrent du pouvoir du huitième évêque d’Amiens sont empreints d’une poésie toute humaine.

Le culte de saint Honoré est lié, dans toute la France, au symbole même de notre nourriture, à cet aliment que le Christ a trouvé digne de figurer dans la prière qu’il nous a enseignée :

Notre Père qui es aux cieux(…) Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Saint Honoré évangélisa des contrées où la foi chrétienne était encore mal connue et il obtint d’innombrables conversions.

Au cours d’une de ses visites épiscopales, il mourut à Port-le-Grand. C’était le 16 mai 600. Il fut enterré dans son village natal; son corps fut placé sous le maître-autel d’une église bientôt bâtie en son honneur.

Les reliques de saint Honoré demeurèrent au lieu de sa mort jusqu’à l’invasion des Danois et des Normands. Pour les préserver de toute profanation, elles furent, à cette époque, conduites à Amiens.

Cette translation fut marquée par un nouveau miracle : le corps avait été déposé dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul. Lorsqu’on l’enleva, pour le porter à la cathédrale, le Crucifix, qui dominait le jubé, se pencha pour saluer la dépouille du Saint évêque et l’accompagna longuement du regard.

Ce Christ, à la tête inclinée, connu sous le nom de Saint Sauve, se voit encore dans la cathédrale d’Amiens dont le portail méridional, dit de la Vierge Dorée est, en partie, consacré à saint Honoré.

Aujourd’hui le pain fait partie intégrante de la culture gastronomique française puisque des spécialités comme la baguette sont mondialement connues, et 97% des français déclarent manger du pain tous les jours. La corporation des boulangers français n’oublie pas cette tradition.

Ci-dessus fêtes de la boulangerie française en 1905, ci dessous, en 2011, fête du pain sur le parvis de Notre Dame de Paris.

La « fête du pain » que nous connaissons aujourd’hui, organisée tous les ans en France, fut une initiative lancée en 1996 par la confédération nationale de la boulangerie pâtisserie et le ministre du Commerce et de l’Artisanat de l’époque, Jean-Pierre Raffarin.

Le 16 Mai, jour de la fête du pain, une messe est dite par l’évêque à la cathédrale Notre-Dame de Paris en l’honneur de Saint Honoré. Cet acte rappelle que le rôle du christianisme a été considérable dans la promotion du pain et de la boulangerie.

C’est aussi une pâtisserie créée en 1847 chez Chiboust, célèbre pâtisserie parisienne installée rue saint-Honoré, par le jeune chef pâtissier de la maison, Auguste Jullien, fondateur d’une dynastie pâtissière de premier ordre.

Le Saint-Honoré est composé d’une abaisse de pâte feuilletée surmontée d’une couronne de pâte à choux et garnie de crème Chiboust, faite de trois quarts de crème pâtissière allégée d’un quart de blancs d’œufs meringués et surmontée de crème chantilly.

 

Le compagnonnage boulanger pâtissier à toujours célébré ce Saint patron de leur corporation, chaque année, dans chaque Cayenne, cette tradition perdure, comme le montre les deux photos ci dessous.

Une cérémonie dite secrète, nommée « La pose du bouquet », se déroule en public, seuls les gestes sont visibles de tous, les paroles échangées entre les deux compagnons sont inaudibles pour l’assistance.

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SAINT HONORÉ TOURS 2016

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SAINT HONORÉ LA ROCHELLE 1893

Puis a lieu un banquet où les participants entonnent en choeur « Le 16 mai » , chanson écrite par Louis-Pierre Journolleau, Rochelais l’Enfant Chéri, compagnon boulanger du Devoir au 19 ème siècle.

Le voilà donc ce beau jour qui se lève,
Oh! Seize Mai, célébrons ton retour,
Oui te voilà; non ce n’est pas un rêve,
Tout radieux de plaisir et d’amour.
Quittez boulangers, votre ouvrage,
Car aujourd’hui vous devez bien savoir,
Qu’il faut selon l’antique usage
Fêter ce saint; pour nous c’est un devoir (bis)

Saint Honoré, sous ta noble bannière,
Reçois nos voeux, ils sont purs et sincères
Sois le soutien de chaque Compagnon,
Et n’oublie pas qu’ils béniront ton nom (bis)

Laurent Bonneau Normand la Fidélité CBRFAD.

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