L’écharpe d’honneur ou de dévouement

Cette écharpe, qui apparaît chez les compagnons boulangers du Devoir après le congrès de Blois en 1895, elle est identique à celle de la Mère Générale du Tour de France.

Elle est brodée de fils d’or représentant le blason et le nom de compagnon, suivi de la mention L∴C∴B∴D∴D∴ (Les Compagnons Boulangers du Devoir) Et plus tard par L∴C∴B∴P∴D∴D∴ (Les Compagnons Boulangers Pâtissiers du Devoir).

Cette écharpe est offerte par l’ensemble des compagnons en remerciement de l’œuvre et de la fidélité à leur société.

En 1956, par décision du conseil central, le mot honneur est remplacé par celui de dévouement.

Les récipiendaires de cette écharpe connus à ce jour sont :

 

    • Léon Boutet, Tourangeau l’Estimable, a reçu l’écharpe en 1894.
    • Jean-Jules Pierre Salmon, Saumur l’Ami du Travail, a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1897 à Tours.
    • Louis Bernard, Poitevin l’Ami du Progrès, a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1897 à Tours.
    • Emile Chardin, Champagne la Fierté du Devoir a reçu une couleur de rouleur d’honneur, à Troyes à la Saint-Honoré 1910, cas unique à ce jour.
    • Fernand Péarron, PEV de Blois, Blois Plein d’Honneur, a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1927 à Blois.
    • Arthur Tchemchward, Tourangeau l’Ami du Travail, a reçu l’écharpe le 21 mai 1927 à Tours.
    • Hubert Papin, Saintonge le Bien Aimé, a reçu l’écharpe le 31 décembre 1927 à Paris.
    • Louis Bertrand, Champagne Sans Reproche, a reçu l’écharpe en décembre 1932 à Troyes.
    • Baptiste Avrillon, P.E.V. de Nimes, Vivarais la Franchise, a reçu l’écharpe le 28 avril 1935 à Nîmes.
    • Georges Papineau, secrétaire général, Blois l’Ami du Travail, a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1942 à Tours.
    • Casimir Bouteloup, P.E.V. de Tours, Manceau la Bonne Conduite a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1943 à Tours.
    • Ernest Rabault, Poitevin Cœur Fidèle, a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1948 à Paris.
    • Émilien Cotet, P.E.V. de Tours, Poitevin le Courageux, a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1954 à Tours.
    • Jean Pébayle, Bordelais l’Enfant Chéri, P.E.V. de Bordeaux, a reçu l’écharpe à la Saint-Honoré 1962 à Bordeaux.

 

 

La remise de ces écharpes de dévouement est abolie par décision de congrès vers 1975, mais un retour de cette pratique a lieu en 2001, à Nîmes, lors du séminaire des compagnons boulangers pâtissiers du Devoir.

Ce jour-là, René Édeline, Tourangeau la Franchise, reçoit cette écharpe pour ses 70 ans de lumière Compagnonnique.

Une autre écharpe de dévouement est brodée en 2007, à l’initiative des compagnons de la Cayenne de Tours, pour les 60 ans de lumière du compagnon boulanger Pierre Belloc, Bordelais l’Inviolable.

Celui-ci ne s’étant pas présenté, pour des raisons personnelles, au banquet organisé à cette occasion, n’a pas reçu personnellement cette écharpe, elle fut remise à l’une de ses filles.

Le 9 juin 2013, en congrès de la Société des compagnons boulangers pâtissiers restés fidèles au Devoir à Bordeaux, le compagnon pâtissier Claude Romian, Tourangeau l’Ami du Tour de France, reçoit l’écharpe de dévouement.

Il est le premier compagnon pâtissier du Devoir et le premier compagnon de la Société des compagnons boulangers et pâtissiers restés fidèles au Devoir à recevoir cette distinction.

 

 

Claude Romian, Tourangeau l’Ami du Tour de France,
reçoit l’écharpe de dévouement des mains de son frère,
Pierre Jourdan, Lyonnais le Fier Courageux.

 

Chant : Nos Couleurs
Air: Un soir sur l’herbette fleurie

J’aime à voir une riche table
Couverte de mets succulents
Cet aspect rend toujours aimables
Tous nos honnêtes dévoirants.
Si l’amour et sa tendre mère
Nous procurent mille douceurs
Je veux pour charmer plus d’un frère
Vous chanter nos belles couleurs.

Couleurs chéries, couleurs charmantes
Déployez-vous à mon côté
De vos nuances éclatantes
Étalez partout la beauté.
Vous plaçant dans cette chanson
Au sommet de toutes grandeurs
Pour cela tout vrai compagnon
Voudra posséder les couleurs.

Oh vous qui régnez sur le monde
Sous les habits les plus brillants
Vous êtes sur la mappemonde
Les êtres les plus éclatants.
De vos panaches et cordons
Non, je n’envie point les hommes
Puisque de nos vrais compagnons
Je porte les belles couleurs.

Celui qui conduit à la gloire
Nos soldats et nos généraux
C’est l’emblème de la victoire
Il fait pâlir tous nos rivaux.
Riche et précieux pavillon
Tu nous rendis cent fois vainqueurs
Je te chéris comme mon jonc
Garni de nos belles couleurs.

Flatter le Mâcon, le Bordeaux
La Champagne et le Frontignan
Et mettre à secs mille tonneaux
Furent les vœux d’un dévoirant.
À ces passés temps si joyeux
J’ai grisé cent dégustateurs
Mais maintenant je trouve mieux
De chanter nos belles couleurs.

Vêtir ce que l’on a de plus beau
À la fin de chaque semaine
Est un usage peu nouveau
Qui n’a d’attraits selon l’aubaine.
Mais si vous parlez de conduite
La joie sera dans tous les cœurs
C’est à qui mettra le plus vite
Son bel habit et ses couleurs

Artisans de toute industrie
Ennemis de tous nos mystères
Ne critiquez plus je vous prie
Les emblèmes de tous nos frères.
Quand le progrès de son flambeau
Aura dissipé vos erreurs
Pour vous rien ne sera plus beau
Que d’être ornés de nos couleurs.

Un aspirant devenu frère
Vous dit et sans se prévaloir
Que l’on ne peut fuir la misère
Sans la tutelle du Devoir.
Mais pour briller au Tour de France
En dépit d’éternels censeurs
Il flatte la magnificence
De ses immortelles couleurs

Chamoiseurs et tondeurs de draps
Charpentiers et tailleurs de pierre
Compagnons de tous corps d’état
Accourez donc tous chez nos Mères.
Venez chanter de gais refrains
Et trinquer avec les doleurs
Qui s’écrient: Non, plus d’orphelins !
Nous reconnaissons nos couleurs.

Après dix ans de Tour de France
Je retourne dans mon pays
Bercé par la douce espérance
D’y revoir tous mes vieux amis.
J’embrasse mon père et ma mère
Qui de plaisir versant des pleurs
C’est de voir à ma boutonnière
Flotter nos brillantes couleurs.

Lorsqu’il faudra que je succombe
Promettez-moi mes chers pays
Que vous descendrez dans ma tombe
Y renfermer quelques rubis.
Puis retournez tous chez la Mère
Verser du vin et non des pleurs
Au souvenir de votre frère
Enseveli dans ses couleurs.

Trinquons à la fraternité
Frères de l’auteur c’est le nom
Et buvons tous à la santé
De cet aimable compagnon.
Je vous assure et certifie
Qu’il a juré au fondateur
Qu’il soutiendrait toute sa vie
Son nom, sa canne et ses couleurs.

Le 28 février 1875. Louis Dequoy, Blois la Fraternité C.B.D.D.

 

Extrait du livre « Le Pain des Compagnons » L’histoire des compagnons boulangers et pâtissiers

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

Envoyer un commentaire concernant : "L’écharpe d’honneur ou de dévouement"