LA RATION DU SOLDAT ALLEMAND
La ration du soldat allemand au début du conflit est constituée de 700 à 750 g de pain ou 500 g de biscuits (pain de guerre), identique à la ration du soldat français, 20 g de sel, 30 g de sucre, 26 g de café, 245 g de légumes secs ou 1500 g de pommes de terre, 350 g de viande fraîche et lard ou 250 g de charcuterie.
Soldats autrichiens combattant sur le front italien et confectionnant des fours avec les matériaux trouvés sur place
À partir du printemps 1916, alors qu’elles étaient régulièrement ravitaillées jusqu’à présent, les troupes allemandes pâtissent de la vaste crise alimentaire entraînée par le blocus allié mis en place le 6 novembre 1914, et qui affame également la population civile de tout l’empire austro-hongrois.
Au printemps 1917, le fantassin allemand doit se contenter de 400 grammes de pain par jour, de fécule de pomme de terre ou de légumes secs avec un peu de beurre ou de saindoux ; l’alcool n’est plus délivré qu’avant les batailles. La troupe doit donc compter pour se nourrir sur les réquisitions en pays conquis.
« Les vivres diminuèrent beaucoup, presque plus de viande pour la troupe, peu ou presque plus de sucre et de café, un pain de 1 kg par jour pour 4 hommes (…). Des affiches ont été posées durant l’hiver 1916-1917 recommandant aux soldats de ne plus rien donner à la population civile, de ramasser les croûtons de pain pour les chevaux… ».
Dans les tranchées, le partage du pain.
Le pain du soldat allemand a un avantage qui n’est pas négligeable face au pain français : sa conservation. En effet, celle du pain français ne peut excéder 6 à 8 jours, alors que le pain allemand peut attendre 3 semaines avant d’être consommé si celui ci n’est pas soumis à des taux d’humidité excessifs qui, en période de forte chaleur, peuvent engendrer des moisissures.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.