Georges Alexandre Wilhelm, Franc-Comtois l’Ami de l’Honneur.

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Le 14 aout 1843, à Héricourt (Haute-Saône), Louise Catherine WILHELM née JACOT donne naissance un petit garçon qui est prénommé Georges Alexandre. Son époux Etienne est sculpteur sur bois.

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Chateau d’Héricourt.

 Georges épouse la profession de boulanger et est reçu Compagnon boulanger du Devoir à Dijon, 18e cayenne du tour de France, le jour de la Toussaint 1863, sous le noble de nom de Franc-comtois l’ami de l’honneur. 

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Enregistrement de la réception de Franc-comtois l’ami de l’honneur dans le registre des réceptions de la cayenne de Saumur.

Il semblerait que Franc-comtois l’ami de l’honneur n’ait pas effectué de tour de France, étant donné qu’il est de la classe 1863 et qu’en 1864 il est incorporé au  53e régiment d’infanterie de ligne comme simple soldat.

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Soldat d’infanterie  en tenue de campagne.

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À cette période, le 53ᵉ régiment d’infanterie est en garnison à Givet dans les Ardennes.

 Le 6 juillet 1865, Franc-comtois, l’ami de l’honneur, devient caporal, le 5 novembre 1867 sergent, le 18 décembre 1867, sergent-fourrier.

Il reçoit, par décision ministérielle du 8 janvier 1868, une médaille d’honneur en argent pour avoir, le 7 juillet 1867, fait acte de courage et de dévouement dans un incendie.

Le 13 mai 1870, il est élevé au grade de sergent-major, deux mois plus tard, le 19 juillet éclate  la guerre franco-prussienne. Son régiment part en campagne et le 1ᵉʳ septembre 1870, il participe à la bataille de Sedan, bataille qui voit la défaite de la France et la capitulation de Napoléon III.

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« Bataille de Sedan »

Le général Trochu et Gambetta tentent de réorganiser ce qui reste des armées françaises en déroute pour repousser les forces prussiennes qui assiègent rapidement Paris. Gambetta quitte Paris assiégée, en ballon, le 7 octobre, pour organiser la défense nationale. Des volontaires s’engagent, des bataillons de la garde nationale se confondent avec les territoriaux, et se portent contre les Allemands. Ce qui reste des armées françaises tente de résister et parvient à faire reculer l’ennemi, notamment sur la Loire.

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Le 1ᵉʳ novembre 1870, toujours au sein du 53ᵉ régiment d’infanterie, Franc-comtois, l’ami de l’honneur, est élevé au grade de sous-lieutenant, et le 20 décembre 1870, il est muté pour le 71ᵉ régiment de marche.

Du 15 janvier 1871 au 16 mars 1871, Franc-comtois, l’ami de l’honneur, fait campagne contre l’Allemagne, c’est pendant cette période qu’il est élevé au grade de lieutenant, le 26 janvier 1871.

Du 1ᵉʳ avril au 28 mai 1871, il fait campagne à l’intérieur. Nous observons que Franc-comtois, l’ami de l’honneur, est entré en campagne à peine deux semaines après l’insurrection parisienne du 18 mars, laquelle marque le début du soulèvement communard (deux généraux, Lecomte et Clément-Thomas, qui avaient participé à la répression du soulèvement de juin 1848, sont fusillés ce jour-là, rue des Rosiers). C’est la célèbre « Commune » de Paris.

La fin de sa campagne de Georges Wilhelm, le 28 mai 1871, est la date exacte de la prise de la dernière barricade des Communards, rue Ramponneau, et le dernier jour de la « semaine sanglante ».

Ce qui nous permet d’affirmer, sans aucun doute, qu’il a participé à l’écrasement de la Commune au sein des troupes du gouvernement de Thiers, les Versaillais.

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Cadavres de Communards. (Ph.Disderi)

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La dernière barricade est tombée… après la « boucherie » …la pause de l’infanterie… (Archives Ville de Paris)

 Le 2 septembre 1871, par décret, le lieutenant WILHELM Georges Alexandre (Franc-Comtois, l’ami de l’honneur) du 71ᵉ de marche, âgé de 29 ans, est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Le 11 septembre 1871, Franc-Comtois, l’ami de l’honneur, est muté pour le 71ᵉ régiment d’infanterie de ligne, « son dernier domicile, Lyon, rue Mercière 74 » et c’est à Troyes que, le 31 janvier 1872, au sein du dépôt de ce régiment, qu’il est reçu chevalier de la Légion d’honneur :

« Procès-verbal de réception d’un Chevalier de la Légion d’honneur.

Le 31 janvier 1872, à l’heure de la parade,

Nous, Berbain, major-commandant le dépôt du 71ᵉ de ligne, Chevalier de la légion d’honneur, délégué par Mr le Général et la 5ᵉ subdivision de la 1ʳᵉ division militaire.

Conformément à la délégation du Grand Chancelier, en date du 22 septembre 1871, et après avoir fait prendre les armes au bataillon du 71ᵉ régiment, avons fait placer devant le front de bataille Monsieur Vilhelm Georges Alexandre, Lieutenant au dit régiment, nommé Chevalier de la Légion d’honneur, à l’effet de le recevoir en cette qualité.

Nous lui avons ensuite remis son titre et ses insignes, en lui donnant l’accolade et en prononçant la formule de réception suivante :

En vertu des pouvoirs que nous avons reçus, nous vous faisons Chevalier de la Légion d’honneur.

Immédiatement après, a été dressé et signé par le récipiendaire et par nous le présent procès-verbal que nous avons ordonné de renvoyer sans délai à la Grande Chancellerie.

Fait et clos à Troyes, les jours, mois et an que dessus ».

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C’est le  11 novembre de la même année qu’il se marie à Villacerf (10) avec Melle Chantier Clémence Amélia (née le 19 janvier 1851 à Villacerf).

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Mairie de Villacerf ou c’est marie Franc-Comtois l’ami de l’honneur.

 Franc-Comtois, l’ami de l’honneur quitte le 71ᵉ régiment d’infanterie pour rejoindre le 136ᵉ régiment d’infanterie (nous ignorons la date de sa mutation).

Puis, il quitte en juillet 1880 ce régiment (en casernement à Saint-Lô) pour mise en inactivité par décision ministérielle. Il est alors domicilié à Villacerf (Aube).

À une date inconnue, il est incorporé au 132ᵉ régiment d’infanterie, et ce, jusqu’au 30 novembre 1883.

Le 1ᵉʳ décembre 1883, il est incorporé au 111ᵉ régiment d’infanterie avec le grade de capitaine, en garnison à Antibes (Var).

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Capitaine d’infanterie en grande tenue, avec Légion d’honneur sur la poitrine.

Le capitaine Georges Alexandre WILHELM, Franc-Comtois, l’ami de l’honneur, Compagnon Boulanger du Devoir, décède en service, à l’âge de 43 ans, le 10 juin 1886, aux Antilles. Son corps sera ramené en France pour être inhumé à Villacerf.

Une délégation de Compagnons boulangers du Devoir de la Cayenne de Troyes, dont Champagne le Soutien des Frères, fondateur de cette Cayenne, est présente. (La Fédération Compagnonnique, n° 131, 17-10-1886)

Une recherche sur des révoltes ou encore des typhons, qui auraient pu avoir eu lieu en juin 1886 aux Antilles, est restée sans résultat, ce qui nous fait émettre l’hypothèse qu’il est peut-être décédé d’une maladie tropicale.

Laurent Bourcier, Picard la fidélité, C.P.R.FA.D.

Commentaires concernant : "Georges Alexandre Wilhelm, Franc-Comtois l’Ami de l’Honneur." (3)

  1. Tourangeau V.S.C. a écrit:

    bonjour Picard,
    article intéressant, on peut regretter sa participation aux massacres des Communards parmi lesquels se trouvaient des Compagnons.
    S.F.E.D.
    Tourangeau Va Sans Crainte C.T.D.D.F.D.C.

    • Picard la Fideltie a écrit:

      Bonjour mon bon Pays Tourangeau Va Sans Crainte.

      Heureux de te voir fidele lecteur de notre CREBESC et nous te remercions de ta fidelite.

      Pour ton message sur ce parcours de Franc-Comtois l’Ami de l’Honneur, Je ne pense pas que des regrets soient necessaires ( d’ailleurs, lors de son deces ce Compagnon a recut les Honneurs Compagnonniques) , nous avons tous des parcours differents.
      Ce Compagnon etait engage dans l’Armee Francaise, il a obeit aux ordres, il n’a fait que son « devoir » de militaire . Cela toujours du cote ou l’on se place, celui du vainqueur ou du perdant…
      Pour exemple, mon cas, aujourd ‘hui, c’est la guerre et je suis reste en Russie ; si dans 150 ans un Compagnon boulanger s’amuse a travailler sur mon parcours de vie, il trouvera sur le net des photo de Picard la Fidelite avec le president et le premier ministre du pays ou le maire de Moscou ou bien encore le ministre de l’education…
      Qu’elle pourrait etre sa conclusion trop rapide ?
      Je t’embrasse mon Pays et mes amities fraternelles a toute la belle et grande Famille du Cuir!!!
      Fraternellement
      Picard la Fidelite

      • Tourangeau V.S.C. a écrit:

        Bonjour Picard La Fidélité,
        Bien d’accord avec toi il arrive que nous n’ayons pas le choix dans nos actions ou que les situations changent très vite.
        Ce n’était que le regret d’une situation où malheureusement plusieurs Compagnons furent tués de différentes corporations dont quelques cordonniers entre autre.
        Nous ne referons pas l’histoire et nous nous garderons bien porter un jugement sur les personnes.
        salutations aux tiens et a toi M.S.L.P.F.E.D.
        Tourangeau V.S.C.

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