VISITES AUX « ANCIENS »


Rendre visite aux anciens du Tour de France est aujourd’hui une règle, ou plutôt un Devoir. Il semblerait qu’il en fût toujours ainsi, mais au XIXe siècle, ces visites pouvaient avoir aussi un côté pratique, un hébergement facile et sûr, lors des changements de villes, ou autres déplacements nécessaires pour le bon fonctionnement de la société.

Le compagnon ayant fini son Tour de France, ce que nous nommons aujourd’hui sédentaire ou ancien, bien qu’il soit remercié et qu’il ne soit plus actif dans la société, n’oublie pas la société à laquelle il a appartenu, et c’est toujours avec joie qu’il ouvre sa porte au jeune sur le Tour de France, partage le repas et offre le couchage.

En cas de travail à profusion, celui-ci n’hésite pas à embaucher pour quelques jours les compagnons passants.

< Les compagnons maréchaux du Devoir,
Jacques Bacquié, Toulousain l’Ami des Arts et
Maurice Guilbaud, Nantais Sans Cérémonie,
venant d’Avignon à l’aide d’un bien curieux attelage,
afin de participer à l’excursion au pont du Gard,
au lendemain de la Saint-Honoré/Saint-Éloi
du 11 juin 1938 à Nîmes.
Le Compagnon du Tour de France,
n° 109 du 1ᵉʳ septembre 1938, p. 8.

 

À notre époque, seuls les compagnons ayant réalisé un ou plusieurs changements de villes à pied, peuvent véritablement exprimer le ressenti lorsqu’un compagnon que vous n’avez jamais rencontré vous ouvre sa demeure, simplement parce que vous portez canne et couleurs, une demeure dans laquelle vous dormez en paix dès la première heure… comme si c’était la vôtre…

Cela fait partie des actes spontanés, d’une façon d’être compagnon. La photo ci-dessous montre Pierre Belloc, Bordelais l’Inviolable, compagnon boulanger, à Tours, il est emblématique de ce sujet, a été visité par d’innombrables jeunes itinérants.

Pierre Belloc, Bordelais l’Inviolable, compagnon boulanger,
son épouse Monique et leur fille Germaine, jouant sur un
« Tapis rouge » fait d’une couche *,
Écueillé (Indre), 1960, Archives familiales.

* Toile où sont déposés les pains longs ou baguettes, durant la durée de fermentation préalable à la mise au four.

Extrait du livre « Le pain des Compagnons » L’histoires des compagnons boulangers et pâtissiers

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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