Jeton de Ristourne : Un PAIN

Bruxelles – La Maison du Peuple
Jeton de Ristourne : Un PAIN

21mm. Aluminium. Avers : JETON DE RISTOURNE / UN PAIN / BOULANGERIE

Revers : LA MAISON DU PEUPLE / BRUXELLES / dans le champ, délimité par un cercle en volute, inscriptions sur cinq lignes ; A / FAIRE / INSCRIRE / TOUS LES / MOIS.

La Boulangerie de la Maison du Peuple

Mais qui cela peut-il intéresser de savoir que Bruxelles et surtout le mouvement ouvrier avait été particulièrement actif pour augmenter le pouvoir d’achat et la qualité des marchandises, par une démarche coopérative ? C’est Jean-Baptiste GODIN qui a été un des principaux acteurs de l’évolution des coopératives.

Un peu d’histoire de cette coopérative : C’est Louis Bertrand qui, avec quelques compagnons, et après une visite instructive au Vorruit à Gand, fonde la Boulangerie coopérative ouvrière de Bruxelles.

Le 3 septembre 1882 elle commença ses activités. Le premier pain fut cuit au n°10 de la chaussée de Gand à Molenbeek, dans un four existant à l’arrière d’un café.

Deux hommes y travaillaient, faisant tout à la main : pétrir, rouler la pâte, l’enfourner, la défourner, livrer le pain de porte à porte aux coopérateurs avec une charrette à chien, faire les comptes et les commandes. 538 pains la première semaine, 680 kg par semaine après 6 mois et 160 coopérateurs.

Classique était le spectacle des petites charrettes à chiens portant dans les domiciles pauvres le pain de la Maison du Peuple. Celle qui était alors jusqu’en 1899, située place de Bavière et depuis le 26 décembre 1886.

En 1885, la coopérative comptait 400 membres. En 1890, sous la direction de Jean Volders il y aura 7000 coopérateurs.

En 1892, la boulangerie produit 3 millions 600.000 kilos sur l’année ! Il y avait une ristourne aux coopérateurs sous forme de jetons et coupons d’achats de pain : « c’était le monde renversé ».

Bien des obstacles ont du être surmontés : la rivalité des autres boulangeries, les tensions parfois houleuses entre coopérateurs, entre internationalistes, qualifiant les coopérateurs d’endormeurs…

L’affiliation au Parti socialiste ne fut votée qu’à quelques voix, les neutralistes démissionnèrent.

De violentes querelles entre les tenants d’une coopérative subventionnant le Parti et sa presse « le Peuple », et les investissements indispensables à la coopérative assombrirent l’avenir : pas une AG sans bagarre !

Des coopératives dissidentes créées par des socialistes « révolutionnaires » virent même le jour, comme « la Molenbeekoise » ou « La Sociale » à Schaerbeek, mais elles ne tinrent pas le coup.

Plan d’origine en 1895, archives de Sint Lukasarchieven

Au vu du développement de l’activité, il fallait délocaliser dans d’autres locaux.

Ils furent trouvés dès mai 1883 rue Heyvaert, puis rue Van Artevelde et, par la suite, à l’ancienne synagogue de la rue de Bavière en y regroupant salles de réunions et boulangerie, puis rue aux laines, avant d’installer une seconde boulangerie en 1896, quai des charbonnages 78, où la coopérative avait déjà des magasins de charbons. Sur la façade de gauche sont inscrits les mots suivants : SOCIALISME-SCIENCE-TRAVAIL-COLLECTIVISME ; sur la partie de droite : LA MAISON du PEUPLE, SOCIETE COOPERATIVE OUVRIERE DE BRUXELLES. Trois autres mots sont inscrits sur les trumeaux, illisibles.

Le 25 décembre 1886, Jean Volders, administrateur-délégué et par ailleurs rédacteur en chef du journal « Le Peuple », proposera le nom de « la Maison du Peuple », instaurera des journées de huit heures et un salaire minimum.

En 1895 la coopérative avait acheté le terrain de la rue Stevens et confié à Horta l’architecture de la Maison du Peuple. Elle fut ouverte en 1898.

Nous sommes en pleine expansion du mouvement socialiste et de la coopérative. Des Ateliers d’aunage et de textile, des magasins à épices coloniales, des chaussures, des boucheries, des cafés avaient été créées toujours pour fournir aux ouvriers des produits abordables. Une caisse fournissait du pain aux malades et aux grévistes. Un réseau d’une cinquantaine de comptoirs existait, réparti dans la région, dépendant ou non d’une « Maison du Peuple ».

En 1906, il y avait deux boulangeries, celle de la rue aux Laines et celle du quai des charbonnages. Elles occupent 185 ouvriers hors employés, et produisent 220.000 kilos de pain par semaine. Elle finit par réguler le prix du pain dans l’agglomération.

Les catholiques (« les cléricaux » disaient les socialistes d’alors) avaient créé la coopérative « Notre pain », rue Reimond Stijns 85, au delà du chemin de fer, à deux pas de la manufacture des tabacs BAT. Cette coopérative vendait également à la même adresse, du charbon sous le nom « Notre Charbon ». Elle est mentionnée dans les annuaires du commerce de 1931. Sa construction est entièrement en béton avec des structures Hennebique et de très belles voutes centrées à lanterneaux. Un permis a été accordé pour y mettre des lofts.

Vers 1913 la coopérative Maison du Peuple achète des terrains rue du bateau à Anderlecht, où sera son administration principale, soit à l’angle du quai de l’industrie 233. En janvier 1928 l’architecte Richard Pringiers fait construite pour la MP d’Anderlecht, qui avait déjà des locaux Chée de Mons 423, une extension très conséquente vers le quai de l’industrie, pour des ateliers de charrons, menuisiers, peintres en « carrosserie » et une salle de fête, toujours existante.

Les livreurs de pain, à la Boulangerie du Quai de l’industrie

Sur ce quai, mais plus bas, rue du bateau, existait déjà un dépôt de charbons et la boulangerie est mentionnée en 1945 au 119.

La Maison du Peuple

Les plus âgés ont très bien connu la Maison Peuple d’Horta, située rue Joseph Stevens. Mais peu on connu la Maison du Peuple à la place de Bavière.

A l’origine, la rue de Bavière n’était qu’une impasse depuis la place de Vieille Halle aux Blé qui donnait accès à une tour semi-circulaire de la première enceinte. Ce mur est évoqué par l’utilisation de pavés de pierre bleue au sol.

La rue actuelle est la toute première voie rectiligne de Bruxelles, tracée au cordeau en 1696, très tôt après le bombardement de la ville un an plus tôt. Contrastant avec les ruelles sinueuses du Moyen Age, c’était le gouverneur-général Maximilien de Bavière qui en posa la première pierre après avoir obtenu des subventions de Madrid pour la reconstruction de la ville. La rue reçut donc très naturellement le nom de rue de Bavière.

En 1918 les autorités décidèrent de bannir toute référence rappelant l’Allemagne des plaques de rues bruxelloises. Ignorant la signification historique réelle, on renomma la rue – à tort – en honneur de Dinant, ville martyre durant la première guerre mondiale.

La Maison du Peuple de Bruxelles était un bâtiment de style Art nouveau construit vers 1896 – 1898 par Victor Horta pour le Parti ouvrier belge, qui voulait disposer d’un vaste lieu de rencontre au centre de la ville. Elle se situait sur l’actuelle place Joseph Stevens et a été détruite en 1965.

Contexte historique

La crise économique qui frappe l’Europe en 1884 est particulièrement sévère en Belgique, la condition de la classe ouvrière y est plus difficile et la densité de la population plus élevée que dans tous les autres pays du continent. Entre 1850 et 1900, la densité passe de 150 à 230 habitants par kilomètre carré.

Le gouvernement libéral tombe en 1884, et avec lui disparaît le régime que le pays connaissait depuis qu’il avait gagné son indépendance vis-à-vis de la Hollande en 1830.

Pendant que les catholiques établissent solidement leur pouvoir, les socialistes consolident leur mouvement et fondent en 1885 le Parti ouvrier belge.

Le 25 mars 1886, des émeutes éclatent dans la région de Charleroi et sont réprimées par l’armée avec une brutalité sans précédent. Ces événements dramatiques incitent quelques jeunes intellectuels à rejoindre le Parti ouvrier; parmi eux, trois avocats, Jules Destrée, Emile Vandervelde et Max Hallet.

Ces trois mêmes devaient, dix ans plus tard, persuader le comité exécutif du parti de confier la commande de la Maison du Peuple de Bruxelles à Victor Horta.

Principe

Lieux de rencontre pour la classe ouvrière belge, les maisons du peuple permettent d’assurer l’ancrage du Parti ouvrier belge. Elles sont le creuset de luttes contestataires et contribuent à l’obtention de réelles avancées sociales en matière de droits politiques et d’accès à l’éducation. Ce sont aussi des lieux de rencontre, de convivialité, des espaces de réflexion, de solidarité, de culture, d’émancipation. Selon les leaders du parti, « c’est l’hôtel de ville, c’est l’église de l’ouvrier ».

L’objectif alimentaire domine lors de la création d’une maison du peuple : il s’agit d’améliorer l’alimentation de l’ouvrier.

Les maisons du peuple sont apparues, en Belgique et dans le Nord de la France, dès 1872. C’est à partir des années 1970 que commencera une période de déclin pour ces édifices qui seront soit réaffectés, soit détruits.

La première maison du peuple

En Belgique

Le 5 août 1872, des membres de la société mutualiste « La Solidarité », de l’Union Ouvrière et de l’Union des Métiers du Centre acquièrent une petite maison ouvrière à Jolimont (Haine-Saint-Pierre), un village de la région du Centre. Ce sera la première maison du peuple qui servira de lieu de réunion aux sections du centre de l’Association Internationale des Travailleurs (A.I.T.).

En 1886, un an après la création du Parti Ouvrier Belge, l’immeuble sera agrandi et dans ses locaux sera créée la coopérative « Le Progrès ». Peu à peu, s’ajouteront une boulangerie, une salle de fêtes, une pharmacie, un café et une boucherie.

Rapidement, la société coopérative ouvrira plusieurs succursales dans les localités environnantes, établissant ainsi un réseau de maisons du peuple dans la région : La Louvière en 1889, Houdeng en 1893, Morlanwelz en 1895, Baume en 1902, La Hestre en 1903…

En 1925, la maison est démolie avec ses annexes et, trois ans plus tard, une nouvelle maison du peuple, plus imposante, est reconstruite.

Le plan-type d’une maison du peuple

A l’origine, le plan-type d’une maison du peuple se compose d’un café et d’une salle de meetings et de spectacles. On y trouve également des magasins. À partir des années 1930, le cinéma parlant fait son entrée dans la culture ouvrière. L’ancienne salle des meetings et de fêtes se transforme pour devenir salle de cinéma.

A Bruxelles

Le 16 mai 1881, dans un contexte de crise économique, se déroule à l’estaminet « Le Cygne » à la Grand Place de Bruxelles –lieu de rassemblement des socialistes–, une réunion dans le but de constituer à Bruxelles une boulangerie coopérative sur le modèle de la coopérative gantoise « Vooruit ». Parmi les personnes présentes se trouve Louis Bertrand, ouvrier marbrier, qui a assisté aux travaux gantois. Il sera nommé secrétaire du comité chargé de constituer la société.

Ainsi est mise sur pied la « Boulangerie Coopérative de Bruxelles », dont le but est d’améliorer la situation matérielle de ses membres en fournissant du pain et, grâce à une caisse de secours, des soins médicaux.

La première boulangerie s’installe à Molenbeek-Saint-Jean, dans l’arrière-cour d’un cabaret. Le 3 septembre 1882, les premiers pains sont vendus, distribués aux membres par des charrettes à chiens.

En septembre 1883, la coopérative s’affilie au parti socialiste ; les réunions associatives continuent à se dérouler au Cygne, puis, dès 1886, dans une ancienne synagogue située rue de Bavière : c’est la première « Maison du Peuple », composée d’une salle de café, d’une salle de réunion, de bureaux et d’une salle des fêtes. D’autres activités s’ajoutent peu à peu à la boulangerie comme la vente de tissus et de denrées alimentaires et une boucherie.

En 1891, est créé, sous l’impulsion du médecin et militant socialiste César De Paepe, un service médical et pharmaceutique. Pour une cotisation modeste, les coopérateurs sont libérés du souci des frais de maladie.

En 1891, est également fondée la Section d’Art de la Maison du Peuple qui organise des conférences, des visites de musée, des concerts… Animée par Emile Vandervelde, elle accueillera de nombreux artistes.

En 1892, la coopérative prend définitivement le nom « La Maison du Peuple », Société Coopérative ouvrière de Bruxelles. À l’étroit dans ses locaux de la rue de Bavière, elle décide en 1895 de construire un nouvel édifice dont la réalisation est confiée à Victor Horta.

La boulangerie

La boulangerie est une des activités essentielles de la société coopérative. La première boulangerie est inaugurée le 3 septembre 1882 à Molenbeek-Saint-Jean, chaussée de Gand.

En 1888, l’acquisition d’un bâtiment situé rue aux Laines, avec un accès du côté de la rue de la Gendarmerie (actuellement rue Héger-Bordet), permet de regrouper les fours, dispersés jusqu’alors en différents endroits de la ville. Dénommée boulangerie n° 1, elle est équipée de fours perfectionnés et sera agrandie en 1892.

En 1896, une nouvelle boulangerie est inaugurée quai des Charbonnages.

En 1888, la société coopérative produit 500.000 pains ; en 1892, 3.500.000 pains de un kilo.

Avant la Première Guerre mondiale, plus de 10 millions de pains et 140.000 cramiques * !

*(Le cramique (ou kramiek en flamand) est un pain brioché franco-belge fourré de raisins secs. C’est une recette qu’on retrouve, à l’origine, dans les trois régions de Belgique : la Flandre, la Wallonie et Bruxelles Capitale, ainsi que dans le Nord de la France et au Luxembourg.)

Les prémices du projet

Suite au succès électoral du POB (300.000 voix et 28 délégués au Parlement), la décision est prise en 1895 de construire une nouvelle Maison du Peuple. En mai de la même année, le Conseil d’administration de la Coopérative socialiste acquiert pour la somme de 228.000 francs (approximativement 114.000 €) un terrain de 13 ares, s’étendant rue Joseph Stevens et délimité de part et d’autre par la rue du Pigeon et la rue de la Samaritaine. Une députation de trois délégués demande officiellement à l’architecte Victor Horta de se charger du projet.

En 1897, deux parcelles supplémentaires, aux environs de la place de la Chapelle sont acquises, portant la superficie du terrain à 17 ares. Horta doit procéder à une variante du projet en cour, qui comprend l’étude d’une grande salle des fêtes au dernier étage du bâtiment.

L’enthousiasme de Victor Horta

« L’oeuvre était intéressante, comme je l’entrevis instantanément : construire un palais qui ne serait pas un palais, mais une « maison » où l’air et la lumière seraient le luxe si longtemps exclus des taudis ouvriers ; une maison où serait la place de l’administration, des bureaux de coopératives, des bureaux de réunions politiques et professionnelles ; d’un café où le prix des consommations serait en rapport avec les aspirations des dirigeants, combattant l’alcoolisme encore si invétéré dans le peuple ; de salles de conférences destinées à élargir l’instruction, et couronnant tout : une « immense » salle de réunion pour la politique et les congrès du parti, ainsi que pour les distractions musicales et plus tard théâtrale des membres. Ah ! le beau programme, le rêve mettait à l’instant même où il était conçu le toit sur l’édifice… ! (Extrait des Mémoires de Victor Horta).

Le projet

Les limitations du règlement de bâtisse (hauteur, saillie des balcons, etc), la forte déclivité du terrain et son irrégularité soulèvent des difficultés que l’architecte se doit de résoudre. En six mois, Horta élabore un projet préparatoire adapté à la forme particulière du terrain. Ensuite, pendant trois mois, il travaille au développement des plans.

Pendant un an et demi, une quinzaine de dessinateurs travailleront sous la direction de l’architecte Richard Pringiers, collaborateur de Horta, à l’établissement des plans à grandeur d’exécution : « Tout à été dessiné méticuleusement dans les proportions de l’exécution, depuis la façade jusqu’au moindre détail d’ornementation intérieure ». Les calculs de la structure métallique sont confiés à l’ingénieur Charles De Keyser.

Le financement

Une grande partie du coût du projet fut couvert par un emprunt à la Caisse d’Épargne et de Retraite, garanti par un consortium composé de Ernest Solvay, Henri La Fontaine, Emile Vandervelde, Louis De Brouckère…

Certains travaux sont exécutés par des sociétés coopératives telles que l’Atelier Coopératif de Menuiseries et l’Union des Peintres de Bruxelles.

La Maison du peuple de Bruxelles

Le programme architectural

L’ensemble architectural est caractérisé par trois éléments essentiels :

◦ La façade en arbalète qui alterne concavité et convexité de façon dissymétrique. Rythmée et équilibrée, elle est composée de verre, de fer, de maçonneries de pierres et de briques

◦ La salle de café, au rez-de-chaussée et au premier étage

◦ La grande salle de conférence et de théâtre aux troisième et quatrième étages

Au rez-de-chaussée, rue Joseph Stevens, se trouvent les magasins de confection et de nouveautés. Ils disposent de huit vitrines où sont exposés bonneterie, lingerie, chaussures, tissus pour dames et confection pour hommes. Ils occupent également l’entresol et une partie du premier étage

Rue des Pigeons, est installée la boucherie et du côté de la rue de la Samaritaine, l’épicerie.

La salle de café se trouve au centre de la place Emile Vandervelde. À gauche du café, à l’angle de la place Vandervelde et de la rue des Pigeons, est située l’entrée principale. Elle est prolongée par un vestibule et un hall d’où partent deux escaliers monumentaux menant à la salle des fêtes.

Au premier étage, se trouvent la salle du conseil (siège des réunions du conseil d’administration et du bureau exécutif du P.O.B.), une bibliothèque, un dispensaire et une salle de réunion.

Au deuxième étage, se trouvent les bureaux des différentes sections et une salle de réunion, la « salle blanche » ou salle Mateotti. Prévue initialement comme salle de gymnastique, de projection et de réunion pour les jeunes, cette dernière est finalement dévolue aux réunions de la Section d’Art.

Au sommet du bâtiment, aux troisième et quatrième étages, la salle de spectacles et de meetings. Au troisième étage se trouve également un foyer ou tabagie.

Le café

La salle de café principale est mesure 20 mètres de long, 16 mètres de large et 8,50 mètres de haut.

Son plan adopte la forme d’un octogone irrégulier, tandis que le plafond est réalisé suivant un dessin dominé par le jeu des diagonales, inspiré de l’art gothique. Les élégantes poutrelles de fer qui s’entrecroisent participent sobrement à la décoration générale. D’une superficie de plus de 300 m2, « cette salle immense n’a aucune colonne, les points d’appui reposent sur les côtés. C’est une difficulté superbement surmontée, si l’on considère l’énorme poids des étages situés au-dessus du plafond. » (Extrait de la brochure La Maison du Peuple. Société coopérative ouvrière de Bruxelles, 1924.)

Dans le fond, se trouve le buffet. Les jours de grande affluence, une cloison mobile donnant accès à un couloir latéral peut être enlevée.

Le café peut accueillir huit cents consommateurs. Après la Première Guerre mondiale, il sera transformé en restaurant.

La salle des fêtes

Point essentiel du programme, l’audacieuse grande salle de réunion est suspendue au dernier étage du bâtiment par une ossature en poutrelles de fer et donne sur une grande terrasse. Largement éclairée, elle mesure 54 mètres de long, 16,50 mètres de large et 10/11 mètres de haut et peut accueillir jusqu’à 3000 personnes. Il y a environ 1500 places assises. Pour des raisons acoustiques, elle est de toile et de fer.

Elle est couronnée par une plate-forme destinée à être transformée en jardin et d’où la vue sur la ville est époustouflante.

Entre la scène et le fond de la salle, il y a une différence de niveau de 1m40. Une galerie, large de 3m50, court autour de la salle.

La Maison du Peuple de Bruxelles, un symbole

« A présent que la nouvelle Maison du Peuple est édifiée, qu’elle fait l’admiration des Bruxellois et des étrangers, nous pouvons être fiers de notre local et, avant tout, nous tenons à remercier et à féliciter M. Horta, notre architecte, qui a si bien conçu les aspirations de la Coopérative Socialiste et les besoins du Parti Ouvrier Bruxellois et a mis à notre service son grand talent d’architecte et d’artiste pour nous donner pleine et entière satisfaction. » Extrait de la brochure La Maison du Peuple. Société coopérative ouvrière de Bruxelles, 1924.

Le prestige dont jouit la Maison du Peuple de Bruxelles déterminera le parti socialiste français à construire, au tournant du siècle, des maisons du peuple dans les grands centres urbains de l’industrie textile : « La Paix » à Roubaix (1901), « L’Union » à Lille (1902), « La Solidarité Ouvrière » à Tourcoing (1909),…

La Démolition de la Maison du Peuple

Ce chef-d’oeuvre de l’Art Nouveau, l’une des oeuvres maîtresse de l’architecte, a été démoli en 1964, malgré de nombreuses protestations belges et étrangères. À sa place, fut érigée en 1966 une tour de 26 étages, la tour du Sablon.

Les éléments essentiels –blocs de pierre et structures métalliques–, numérotés en vue d’un remontage éventuel, furent entreposés à Tervuren durant une vingtaine d’années puis à Jette, en vue de la construction d’un pavillon Horta dans le futur parc Roi Baudouin. Le projet n’aboutit pas et aujourd’hui, nombre d’entre eux ont disparu.

Dans ses mémoires, Horta avait présagé de la démolition de l’édifice.

Source : histoire-des-maisons-du-peuple

Envoyer un commentaire concernant : "Jeton de Ristourne : Un PAIN"