Ferdinand Gérard, Champagne le bien estimé du tour de France.

Ferdinand Gérard en 1909

Ferdinand Gérard est né le 16 novembre 1851 à Pont-Sainte-Marie (Aube), fils de Victor Gérard âgé de 40 ans, bonnetier, demeurant à Pont-Hubert et de Chasseron Marie Zoé son épouse (orthographe incertaine) âgée de 31 ans. Reçu a la Toussaint 1872 à Sens sous le noble nom de Champagne le bien estimé du tour de France.

Le 28 mai 1874 à Clerey (Aube), il épouse Albertine Brun – née à Clerey le 28 avril 1852, fille d’Edme Félix Brun, tonnelier et de Céline Gabriel, son épouse.

En 1875, le couple Gérard tient la boulangerie du 42, rue Urbain-IV, successeur de Joseph Jean Baptiste Lièvre, qui lui est désormais domicilié au 36, rue Urbain-IV (35 ans, rentier). De nos jours, à cette adresse se trouve toujours une boulangerie.

La boulangerie du couple Gérard se trouve après le croisement, trottoir de gauche, seconde ou troisième bâtisse.

Le 23 mars 1875, naissance de Berthe Noémie ; témoin : Joseph Jean Baptiste Lièvre. Elle décède à l’âge de 5 mois le 22 août 1875, chez sa nourrice, veuve Melleck, domiciliée 43, rue de la Vacherie. Témoin du décès : Auguste Copel, restaurateur, 45, rue  Urbain-IV.

Le 30 mars 1876, naissance de Berthe Euphrasie ; témoin : Joseph Jean Baptiste Lièvre. Elle décède dix jours après sa naissance, le 10 avril 1876, au domicile de M. Diot, contremaître meunier au Moulin de la Rave ; témoin lors de la déclaration : Joseph Jean Baptiste Lièvre.

Cette même année 1876, Champagne le bien estimé du tour de France a pour ouvrier un jeune compagnon itinérant sur le tour de France, Anatole Achille Fougères, Saintonge le Flambeau du Devoir (né le 30 septembre 1857 à Tonnay-Boutonne (Charente-Maritime) ; reçu compagnon boulanger du Devoir à Blois à Pâques 1876).

Anatole Achille Fougères, Saintonge le Flambeau du Devoir (vers 1915-1920)

Le 23 août 1877, naissance d’une fille sans vie… Déclaration faite en mairie le 24 août en présence de Joseph Jean Baptiste Lièvre et d’Alphonse Grueil (27 ans) garçon meunier, demeurant dans la même rue. Son épouse Albertine décède quatre jours plus tard, le 27 août, probablement suite à l’accouchement.

Le 8 octobre 1878, il épouse en secondes noces à Buchères, Irma Désirée Catherine Daillant (née le 27 novembre 1859 dans cette commune, fille de Jean Baptiste Daillant, homme de confiance, demeurant à Paris et de Catherine Alexandrine Blanc, son épouse, couturière).

Le 19 février 1881, naissance de Marguerite Marie au 42, rue Urbain-IV.

En 1881/1882, le couple Gérard quitte la boulangerie du 42, rue Urbain-IV, pour prendre l’hôtel de la Renaissance, 3, place de la Préfecture. Les époux Gérard deviennent père et mère des compagnons boulangers de la cayenne de Troyes.

Panorama de la place de la Préfecture lors de la prise de l’Hôtel de la Renaissance par les époux Gérard en 1881-1882. A proximité de la Halle aux Blés -détruite en 1896-, le nouveau siège des compagnons boulangers est très bien situé.

Le 6 septembre  1882, naissance de  Henri Gaston ; apprenti architecte en 1901 et mécanicien auto en 1902 ; (recrutement militaire en 1902, volume 4, matricule 1650). Sous les drapeaux du 16 novembre 1903 au 18 septembre 1906, affecté à l’infanterie à une section de secrétariat d’état major ;  campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 à mars 1919. Marié le 26 mars 1907 à Troyes avec Célestine Douny (orthographe incertaine). Domicilié en 1923 au 18, rue Lafayette à Dijon.

Le 14 avril 1884 naissance de Jules Ferdinand ; mécanicien.  Exempté de service militaire en 1905, bronchite et mauvaises dents ; campagne contre l’Allemagne du 24 février 1915 au 21 mars 1919, affecté dans l’infanterie, puis aux ateliers de constructions de Bourges et dans l’artillerie (matricule 1753, 4e volume, année 1904). Marié le 29 septembre 1908 avec Victorine Alphonsine Bon.  Domicilié en 1924 à Melun, 5, rue Delaunoy et en 1927 6, cours de la Reine-Blanche. Décédé le 16 novembre 1948 à Melun.

Le 29 janvier 1888 naissance de Victor Albert (témoin à la déclaration de naissance : Victor Rogeau, Manceau la Fraternité, compagnon boulanger du Devoir ; né à Château-Gontier (Mayenne) le 9 décembre 1850, il fut reçu à Bordeaux à la Toussaint 1874 ; il est alors domicilié au 3, place de la Préfecture, dans l’établissement tenu par les époux Gérard, siège des compagnons boulangers de Troyes). Recrutement militaire en 1908, volume 1, matricule 389, exempté en 1910 pour faiblesse extrême. Marié le 9 mars 1909 à Berthe Léontine Debouche. Campagne contre l’Allemagne de mai 1917 à mai 1919, affecté au train.  Domicilié en 1925 à Buchères. Décédé à Troyes le 2 janvier 1965.

Ses trois fils sortiront miraculeusement vivants de la Grande Guerre 14-18.

Le 29 juillet 1891 décède à l’âge de 32 ans sa seconde épouse Irma Désirée Daillant, suite à une maladie de trois mois et demi ; ses obsèques ont lieu à l’église des Maisons-Blanches, commune de Buchères, le 1er août 1891.

Cimetière de Buchères

En 1895, Champagne le bien estimé du tour de France est signataire de l’autorisation faite à l’Union Compagnonnique de faire réception de compagnons boulangers. Mais en septembre 1895 le congrès du corps actif des compagnons boulangers du Devoir vote la non-adhésion à l’Union compagnonnique et la radiation des compagnons boulangers du Devoir adhérant à celle-ci. Champagne le bien estimé du tour de France se range à la décision de congrès et  revient dans le giron des compagnons boulangers R.F.A.D.

En 1896 et 1897, Ferdinand Gérard, Champagne le bien estimé du tour de France, occupe la fonction de Second en Ville des Compagnons boulangers de Troyes ; en 1909, il fait partie de la délégation de la cayenne de Troyes en visite à Dijon pour la réouverture de cette cayenne.

De 1891 à 1911, Champagne le bien estimé du tour de France tient seul l’hôtel-restaurant de la Renaissance, 3, place de la Préfecture ; en 1901, ses trois fils vivent à ses côtés.

Le 21 mars 1911, il épouse en troisièmes noces Marie Céline Godret (née le 17 avril 1853 à Aubeterre (Aube), fille de Nicolas Arsène Godret, berger et de Louise Joséphine Rozon, son épouse ; à 19 ans, Marie Céline est domestique chez le docteur Bertrand à Charmont) ; elle reçoit son écharpe blanche de mère le jour de la Saint-Honoré 1911 et sera mère des CBDD de la ville de Troyes jusqu’en 1912.

Le jour de l’Assomption de cette année 1912, Champagne le bien estimé du tour de France reçoit de la part des Compagnons boulangers du Devoir de la ville de Troyes une médaille-souvenir commémorant ses 30 années d’activité en tant que père de cette cayenne.

En 1914-1920, Champagne le bien estimé du tour de France est trésorier de la section de Troyes de la mutuelle du Ralliement des Compagnons du Devoir.

Le 17 janvier 1919 décède au 5, place de la Préfecture, sa troisième épouse Marie Céline Godret à l’âge de 66 ans.

En assemblée générale des compagnons boulangers du Devoir de la cayenne de Troyes, le 2 mai 1920, est voté le changement de mère. Les compagnons boulangers quittent alors le 3-5, place de la Préfecture pour le 2, place Juvénal-des-Ursins, établissement tenu par le compagnon boulanger du Devoir Auguste Peyrucat, Gascon l’Enfant du Tour de France, et son épouse.

En janvier 1921, en remerciement de son engagement compagnonnique, Champagne le bien estimé du tour de France reçoit du Ralliement des compagnons du Devoir la médaille de Chevalier de l’ordre de Maître Jacques et du Père Soubise : « Il fut père des compagnons boulangers de Troyes pendant 38 ans. Membre honoraire, secrétaire et trésorier du Ralliement depuis la fondation de sa section. Il a tenu seul les livres de la section de Troyes en règle pendant la guerre. Compagnons très méritant, rendant toujours de réels services au Compagnonnage. » (Journal Le Ralliement, 1er avril 1921).

Médaille de Chevalier de l’Ordre de Maître Jacques et du Père Soubise
(RFAD : Resté Fidèle au Devoir)

Ferdinand Gérard, Champagne le bien estimé du tour de France, domicilié à Buchères (certainement hébergé au 1, Grande-Rue, par Albert Désiré Daillant, frère de sa seconde épouse Irma Daillant), décède le 25 juillet 1925 à Melun, au domicile de son fils Jules Ferdinand, rue Delaunoy. 

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D

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