Il y a environ 160 ans, se produit le passage de la mouture sur meule de pierre à la mouture sur cylindres.
Nous commençons après l’expansion de la mouture dite «économique », c.a.d., celle qui consistait a repasser à plusieurs reprises le blé sous les meules qui s’appellera entre autres ; mouture à reprises ou mouture à blanc. L’espacement entre la meule gisante (fixe) et la meule tournante (du dessus) se réduisant à chaque nouveaux passages. Mouture à reprises est expliqué et se comprend mieux lorsqu’on sait que ce n’est que depuis 1740 que le repassage de la farine sous les meules est autorisé en France.
C’était au milieu du XVIIIéme siècle, qu’en France se déroule ces changements.
A la même époque en Angleterre, James Watt en 1769 prend son premier brevet de machine mue par la force de la vapeur et permettant un mouvement de rotation. La première application de cette innovation sera en 1786, un moulin qui sera appelé l «Albion Mills». James Watt (1736-1819) et Matthew Boulton (1728-1809) s’étaient associé les services du meunier écossais John Rennie pour l’occasion.
Fini les dépendances aux sécheresses et gel du bief du moulin ou l’absence de vent.
H.E.Jacob, p. 245 raconte les péripéties de ce nouveau moulin mu par cette nouvelle force motrice. «les meuniers de Londres écumants de rage, y mirent le feu.
Il fut bientôt reconstruit : deux machines à vapeur de quarante chevaux-vapeur mettaient en mouvement vingt paires de meules, chaque paire pulvérisant dix boisseaux (= 12,87 hectolitres) de blé à l’heure. Les concurrents voisins se ruinèrent, et «l’Albion Mills » fut détruit une seconde fois (le 3 mars 1791); on ne sait si l’incendie éclata de l’intérieur ou de l‘extérieur : les pompiers qui tentaient de l’éteindre ne purent se frayer un chemin à travers la foule hostile.
Ce type de mouture (sur cylindres) sera d’ailleurs dénommé «mouture hongroise».
Marc Dewalque – Artisan Boulanger – Belgique.