Les quelques photos que nous vous présentons aujourd’hui sur le CREBESC, représentent la transmission par courroie, de puissance a différentes machines, utilisées en boulangerie biscuiterie (quelques soit le type d’industries au XIX siècle ce jusqu’au début des années 50). Nous avons fait appel à Monsieur Jean-Pierre Bourcier, afin de commenter celle-ci et nous faire découvrir ce travail avec courroies. Merci a lui d’avoir accepter d’apporter sa « pierre de connaissance » à nos travaux de recherches. Laissons lui la parole :
« A cette époque, les différentes machines utilisées ne possédaient pas de moteurs individuels. Un seul moteur (machine à vapeur ou moteur diesel) fournissait l’énergie pour l’ensemble de l’usine. Ce moteur entraînait un axe principal qui, avec l’aide de volants d’inerties, de renvois, de système d’embrayages par translation des courroies sur des roues folles permettaient d’entraîner les différentes machines.
L’apparition du moteur électrique individuel par machine n’a été effectuée qu’après électrification de l’industrie à grande échelle. Au départ, les moteurs étaient indépendants des machines, le but étant de conserver les machines existantes. Cela nécessitait la mise en place de moteur sur des chaises supports en regard des machines, ce dans des fosses ou en hauteur afin d’avoir une grande longueur de courroie (voir point 3).
Une fois que l’électricité ai été en place les constructeurs de machines ont équipe en usines leurs machines de moteurs électriques.
Un moteur électrique entraine une ligne d’arbre principale qui entraine différentes machines. (Coll.L.Bourcier)
Dans ce procès, un élément est primordial, la courroie. Celles-ci étaient plates et en cuir l’apparition de la courroie trapézoïdale datant de la fin des années 20, pour mémoire, les 1ere motos étaient équipées de transmissions par courroies en cuir.
Un axe avec renvoie pour entrainer plusieurs machines. (Coll. L.Bourcier)
L’utilisation de ce type de matériel demande des précautions particulières et quelques connaissances élémentaires.
1) La tension des courroies est assurée par la définition d’une longueur inférieure à la longueur théorique, en effet les différents axes d’entraînements ne se déplacent pas alors que de nos jours on bouge l’axe moteur pour mettre en place et tendre la courroie.
2) L’adhérence : celle-ci peut être augmentée par la mise en place de suif sur la courroie.
3) L’entre axe de la transmission: plus la courroie est longue meilleur est la transmission, il est impossible de transmettre le mouvement si les axes sont très proches, les courroies principales étant situées verticalement leurs poids augmentent l’adhérence.
4) La dilatation en fonction de la température l’été ou l’hiver la courroie s’allonge ou se rétrécie.
5) La courroie est livrée en bande, après coupe, elle est raccordée par des agrafes plates en laiton (2 à minima).
6) La transmission fonctionne correctement si elle est utilisée régulièrement.
Soit une courroie d’épaisseur E .
– deux entailles réalisées au ciseau a bois et de longueur R sont réalisées à une distance a minimum pour ne pas déchirer la courroie en fonctionnement
– la courroie est enroulée sur les axes puis agrafées
– la courroie est montée sur la poulie folle
– on embraye, puis on vérifie si l’entraînement est conforme on ajoute du suif si nécessaire.
La grande difficulté est d’évaluer la longueur de la courroie et la position des entailles ces deux points n’étant pas marqués dans les livres.
Un moteur diesel qui entraine une ligne d’arbre, est entrainé -à cote moteur- une dynamo afin de produire de l’électricité, le tableau électrique est visible en partie supérieure. (Coll. L.Bourcier)
Pour la petite histoire, c’est le grand père de Picard la fidélité, Compagnon pâtissier reste fidèle au Devoir, que vous connaissez tous, qui m’a transmis ce savoir. En 1979, lors de mes débuts dans l’industrie, j’avais vingt ans, j’ai participé dans le sud de la France au montage d’un four rotatif de déshydrations de diamètre 2m et de longueur 15 m, utiliser pour sécher un produits destiner au traitement des vignes (sulfate de cuivre) dont l’entraînement était réalisé par courroies et nous devions récupérer la transmission. Après trois semaines de travail, arriva le jour du démarrage, après quatre heures d’essais, le four ne voulait pas partir, mon chef pris alors la décision de déplacer les axes de transmissions (une semaine de travail) il ne connaissait pas ce genre de transmission car plus usité, à ma demande, il me laissa bricoler les courroies, une demi journée et on réussi a démarrer le four dans les temps, le soir je fus invité au restaurant !
Machines (pétrins à biscuits secs) demandant une grande puissance vue le diamètre de la roue qui fait aussi office de volant d’inertie on notera que toutes les machines sont installées en parallèle suivant l’axe de transmission qui lui est situe au niveau inferieur. Cette contrainte de mise en place n’est pas toujours optimum pour l’ergonomie du poste de travail. (Coll.L Bourcier)
Jean-Pierre Bourcier.
cela me rappel le fonctionnement des moulins à eau qui à l’aide de courroies faisait non seulement tourner la roue la meule et encore d’autre appareil pour le transport des grains de blés!
merci pour ce bel article bien détaillé comme la plupart des articles proposés sur ce site!!
beau travail et quelle ingéniosité pour faire fonctionner tous ce matériel
et Picard donc l’appareil a coté du pétrin rustic c’est pour détailler le bois du four ?
TCF
Oui, c’est une scie circulaire pour le detaillage du bois de chauffage du four. Aujourd’hui, nous avons oublie que bien souvent les boulangers detaillaient le bois dans le fournil au fur et a mesure des besoins de cuissons. Les deux outils emblematiques du boulanger de cette epoque sont la pelle a enfourner et le rouable, mais nous pourrions tres bien y rajouter la hache.La presence d’une scie circulaire dans ce montage de fournil est un veritable progres a l’epoque.
Picard la fidelite
Intéressant Bravo !!!