SOCIÉTÉ DES COMPAGNONS BOULANGERS, PÂTISSIERS RESTÉS FIDÈLES AU DEVOIR

À 22 ans, il réalise un tour de France

Anselme Bertin vient de passer une année en tant qu’apprenti boulanger chez Xavier Honorin à Portes-lès-Valence, dans la Drôme. Troisième étape dans son parcours professionnel initiatique pour ce compagnon du Tour de France.

L’aventure drômoise d’Anselme Bertin s’achève fin août.  Photo Le DL/C.A.

Son prénom, Anselme, est tout aussi original que son cursus. Le jeune homme de 22 ans, actuellement apprenti chez le boulanger Xavier Honorin à Portes-lès-Valence, est en passe de terminer sa troisième année de Tour de France.

Le coup de foudre pour le métier le frappe alors qu’il pousse la porte de la boulangerie de son quartier à Lyon pour son stage de troisième. Il enchaîne ensuite avec un CAP et un brevet professionnel avant de partir : « Je voulais apprendre mon métier ailleurs. J’ai pris contact avec les compagnons du Tour de France et Xavier Honorin qui s’occupe de placer les jeunes dans les villes, auprès de boulangers qui ont eux-mêmes effectué un Tour de France. On ne reste qu’une année par ville », raconte Anselme Bertin.

Première étape : Loudun, dans la Vienne, puis Toulouse. « Le travail n’est jamais le même, on s’adapte aux farines, aux températures des régions. » Ce qu’il aime plus que tout, « c’est le partage professionnel et personnel. Nos jours de repos, on en profite pour aller découvrir la région et rencontrer d’autres compagnons pour travailler ensemble. »

Anselme Bertin a aussi découvert les joies de la colocation : « À Toulouse, j’ai habité dans une maison de compagnons. On était 25 apprentis de tous corps de métiers : charpentiers, menuisiers, maçons. J’y ai noué de véritables amitiés. »

« Il nous laisse assez libres de nous entraîner »

En 2022, direction Portes-lès-Valence : « Je suis venu ici, car j’ai voulu découvrir comment Xavier gérait ses trois boulangeries. Et puis, il nous laisse assez libres de nous entraîner et de faire des essais de pains. » Son aventure drômoise s’achève fin août. « Après, je vais à Paris rejoindre un compagnon qui a un moulin. Je travaillerai sa gamme de farines, avant d’aller en clientèle pour résoudre les problèmes et amener mon humble expertise. »

Une expertise qu’il vient de présenter à Portes-lès-Valence, devant un parterre de compagnons, lors d’un travail de réception, selon la formule consacrée : « C’est la finalité de mes trois années de Tour de France. J’ai présenté des commandes de pains et de viennoiseries en rapport avec mon tour de France. Ils ont eu un coup de cœur pour mon roulé aux raisins macérés dans du thé. Le but est de montrer ce qu’on est capable de faire si demain on devait s’installer. » Justement, comment voit-il son avenir ? « Lorsque mon tour de France sera terminé, je pense plutôt continuer à voyager et partir travailler la boulangerie à l’étranger. »

Fort de son savoir glané auprès des compagnons. « Un véritable état d’esprit avec des valeurs de partage. En plus, chaque année, on sort de notre zone de confort car, dans notre métier, on travaille beaucoup, souvent de nuit. Il faut être vraiment passionné. Alors être compagnon, sur un CV, ça plaît aux employeurs parce qu’ils savent qu’on a acquis énormément de connaissances et qu’on sait s’adapter. »

Renseignements sur compagnonsdutourdefrance.org.

Le but est de montrer ce qu’on est capable de faire si demain on devait s’installer

Anselme Bertin, apprenti boulanger.

Par Clarisse ABATTU – www.ledauphine.com

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