C’est avec douleur que nous avons appris par la voix de son fils Philippe le décès de Claude Bonté dans la nuit du 9 au 10 février. Atteint d’une grave maladie pulmonaire, c’est en Corse, l’Ile de Beauté qu’il aimait tant, qu’il a rejoint l’éternité.
Cette triste nouvelle n’a pas fait une seule « une » des réseaux sociaux des différentes associations professionnelles des métiers de bouche… et pourtant… C’est donc discrètement et humblement, comme le fut toute sa vie d’homme de métier, que Claude Bonté, Un des meilleurs Ouvriers de France pâtissier 1961, membre titulaire de l’Académie Culinaire de France et honoré du Culinary Trophy en 1974, a rejoint le paradis des maîtres Pâtissiers.
Au centre, Claude Bonté recevant en 1974 le Culinary Trophy
Son travail de MOF, une pièce artistique dédiée aux Pays basques avec un chistera en sucre tressé restée dans les annales des MOF pâtissier ; à de nombreuses reprises Jean Millet, MOF de la même promotion, aborda avec moi ce sujet de façon plus que respectueuse, de façon émerveillée…
Après avoir été chef chez Fauchon, pour Monsieur Bonté, c’est l’aventure des Entremets de France à Puteaux. Combien de jeunes pâtissiers stagiaires, commis, ouvriers et chef sont passés dans cette entreprise en franchissant la grande porte de garage blanche et ont été « marqué à vie » par l’ambiance si particulière et les techniques de travail tel que la mousse caramel au lait concentré, les nappages aux fruits maisons, les pains de mie aux truffes, les disques pistache au sirop candi, les tartes sablées à la mousse au citron, les biscuits sans farine, la crème d’amandes a la semoule de blé dur, etc.
En entrant dans le laboratoire des Entremets de France , l’on pouvait chercher longtemps l’homme au col bleu blanc rouge… Il n’y en avait pas… Claude Bonté n’en portait pas… Il portait humblement, en toute humilité, une veste de travail identiques a celles de l’ensemble de sa brigade…
Cuire les steaks et faire la purée pour le déjeuner de la brigade, n’était pas un problème pour lui !
« Vous avez du travail les gars, je m’en occupe ! »
13 H00, la grande table au centre du laboratoire est dressée, à une extrémité, son fils Philippe ou le chef , ayant à leurs côtés les chefs de parties… à l’autre extrémité, le boss « Monsieur Bonté », à ses côtés, les plongeurs originaires du Mali… puis les stagiaires, les jeunes, les jeunes qu’il aimait… qu’il conseillait…
C’était cela Claude Bonté, c’était cela les Entremets de France à Puteaux, c’est cela une Grande Maison.
C’est aussi ses petites phrases comme « soit économe chez les autres, tu seras économe chez toi » que vous entendez une seule fois et qui vous suit toute votre vie…
Me préparant à quitter l’entreprise, suite à l’expiration de mon stage et incertain de mes lendemains, je lui posais cette question :
- Monsieur, excusez moi, vous connaissez les Compagnons du Tour de France ?
- Oui, bien sur…
- Quand pensez-vous ?
- C’est comme partout, il y a des gars biens et des moins biens, j’ai des amis chez eux, si tu veux savoir, va voir.
Une semaine après, je frappai à la porte des compagnons pour « savoir » comme il me l’avait conseillé …
J’étais loin de me douter que c’était ce jour-la le début de sept années de Tour de France…
Pour tout cela, nous savons Monsieur Bonté que Saint Michel vous a accueilli dignement et sagement comme vous l’avez amplement mérité.
« Monsieur Bonté » par trois fois MERCI pour toutes vos leçons et surtout pour la plus grande, celle de l’humilité.
Que la terre vous soit légère.
L’ensemble des compagnons boulangers et pâtissiers restés fidèles au Devoir se joignent a moi pour présenter leurs sincères condoléances à son fils patissier Philippe et à toute sa famille.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, un « ancien des Entremets de France » et fier de l’être.
Bonjour juste un petit message de la part d un ancien jeune des entremets de France ( 1989 1992 )merci à mr bonté pour ces belle Année à ces côtés penser à Philippe bonté romain dosser de binic désormais
je suis de LERY et Maurice BONTE est mon parrain, j’ai fété mes 20 ans chez lui à NY et suis restée depuis sans nouvelles ni aucune réponse en retour de mes courriers. Je me souviens de Maurice, Suzy et Caroline qui était bébé en 1970. que sont ils devenus ?
Maman est décédée centenaire comme Mme THELLIER. Toute réponse sera bienvenue. MERCI
J’ai lu l’article avec intérêt. J’ai vu par ailleurs qu’une certain Maurice Bonté avait été Meilleur Ouvrier de France « pâtissier OU chocolatier » en 1972 et qu’il exerçait alors aux États-Unis. Est-ce la même famille ? Il fut le premier MOF dans sa discipline outre-Atlantique
Bonjour,
Oui, il s’agit bien de son frere…
Cordialement
PLF