Derrière les barreaux ils font des gâteaux. Alors que les prisons sont considérées comme des hauts lieux d’entretien de la délinquance, dans le nord de l’Italie une entreprise remet les détenus dans le droit chemin grâce au travail.
Condamnés à de lourdes peines pour des crimes très graves, après plusieurs années de formation, ces hommes sont transformés, et la récidive chute de façon spectaculaire.
Il est 5 heures du matin lorsque les premières odeurs de brioche et de croissant emplissent la pâtisserie Giotto. Comme dans toutes les pâtisseries, des hommes habillés de tabliers blancs portant un calot en papier sur la tête s’affairent, qui à la confection d’une pâte sablée, qui au démoulage d’une tarte aux fruits, qui au dressage d’appétissants petits-fours…
Comme dans toutes les pâtisseries, une radio protégée par un film plastique diffuse des chansons populaires. Rien à signaler ou presque. Les fenêtres ont des barreaux. Des agents de sécurité vérifient les papiers d’identité des visiteurs qui sont fouillés avant d’entrer.
Les téléphones portables et l’argent en liquide sont interdits. Nous sommes dans la prison de Padoue, une des dix plus grandes d’Italie. Plus de six cents personnes y sont détenues. La plupart y purgent de longues peines. Meurtres, braquages, enlèvements, séquestrations… les pâtissiers de Giotto n’étaient pas des enfants de chœur.
Mais on peut parler au passé tant ici le travail adoucit les mœurs. Bien qu’il n’existe pas de chiffres officiels, Nicola Boscoletto l’affirme sans ciller : « Lorsque nos salariés sortent de prison, la récidive est estimée à 2 % alors qu’elle varie entre 70 % et 90 % chez les autres détenus italiens. »
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Les prisonniers pâtissiers
LE dimanche 13 03 2016
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