L’exposition a fermé ses portes dimanche soir et l’on peut déjà en dresser un bilan positif. D’abord le nombre de visiteurs a été très satisfaisant : 6302 !
Du 1er juillet au 14 septembre (soit 75 jours – elle était fermée le 14 juillet), 84 personnes en moyenne sont venues journellement la visiter.
Plus de 600 catalogues ont été achetés durant cette période.
Les 36 pages du livre d’or sont remplies de 151 commentaires, dont quelques dessins.
Les mots qui reviennent le plus souvent sous la plume des visiteurs sont : « originale » et « intéressante exposition », « émouvante », « très documentée », « intelligente », « instructive », « pleine d’infos », « très belle », « très riche ». Pour beaucoup, ce fut une découverte : celle de l’importance du pain dans l’alimentation des Français de l’époque et des soldats en particulier, mais aussi de l’abondance des documents photographiques réunis. « Je ne me doutais pas de l’ampleur du problème du pain pendant cette guerre. Personne n’en parle officiellement. Merci à vous. » Ou encore : « On connaît surtout des guerres les soldats, les batailles, l’armement, mais ce qui concerne le ravitaillement est beaucoup moins connu ».
Plusieurs témoignages expriment la compassion envers les soldats qui ont tenu dans des conditions terribles. L’exposition leur est apparu comme un « devoir de mémoire » bien accompli, un nécessaire enseignement pour les jeunes. « C’est difficile à croire. Une exposition très humaine. Merci. » a écrit un visiteur, tandis qu’un autre déplore « la folie des hommes qui nous gouvernent ; c’est toujours les gens du peuple qui en paient le tribut. »
Beaucoup de commentaires insistent sur le respect que l’on doit au pain et à ceux qui le fabriquent. Ils insistent souvent sur le fait qu’aujourd’hui encore beaucoup d’êtres humains en manquent, qu’il faut éviter le gaspillage. D’autres personnes en profitent pour mettre en parallèle le « vrai » pain d’autrefois et la « baguette surgelée » d’aujourd’hui.
Un grand nombre de visiteurs ont perçu cette exposition comme un hommage aux soldats de la Grande Guerre, et en particulier à leurs propres grands-pères ou arrières-grands-pères. Certains étaient boulangers, comme Adolphe Lemaire, de Monnaie (37), « décédé en 1916 sur le bateau « Gallia » en naviguant vers les Dardanelles », écrit son petit-fils.
Plusieurs compagnons sont venus et leurs descendants aussi, dont la petite-fille de Fernand Péarron, Blois Plein d’Honneur et le petit-fils de Désiré Chartier, Parisien la Bonté.
L’exposition a aussi apporté son lot d’informations complémentaires, telle celle de la présidente de l’Association pour un Musée Vivant du Pain et de la Boulangerie, qui signale son site et la création du « pain de 14 » par les Moulins Bourgeois, en vallée du petit Morin.
Des contacts ont aussi été établis avec le rédacteur d’une revue franco-allemande et l’organisateur serbe d’une exposition sur le même thème que la nôtre.
Beaucoup d’étrangers ont aussi vu « Le Pain dans la Grande Guerre » (Anglais, Irlandais, Brésiliens, Italiens, Allemands, Canadiens, Mexicains, Américains, Asiatiques…). Ils ont apprécié qu’on parle d’une denrée que, visiblement, ils apprécient sous sa forme contemporaine, comme cette Québécoise qui écrit : « J’ai appris l’histoire de l’aliment que je mange le plus depuis mon voyage à Paris. »
L’exposition n’évoquant pas le pain que du seul côté français, mais aussi de l’ennemi, elle a suscité ce commentaire d’une Allemande, dont voici la traduction : « Cela m’a beaucoup touché que la faim en Allemagne soit si ouvertement abordée. « …incroyablement et tristement eficace », le blocus l’était réellement. Nous aussi en Allemagne nous déplorons les victimes françaises de la guerre. » C’est peut-être là l’un des plus touchants commentaires…
Il nous faut être objectif et dire que quelques observations étaient critiques, les unes sur l’excès de textes (mais il y avait le catalogue pour relire à tête reposée) et le bruit « obsédant » des armes et des bombardements. Pourtant, c’était bien là le but : restituer l’enfer des Poilus !
Merci à tous ceux qui sont venus, merci à Laurent Bourcier et Xavier Robin, le graphiste des 35 panneaux, 3 kakémonos, du catalogue et des affiches. Merci également aux compagnons boulangers boulanger et pâtissier G. Dutrion et S. Guérin pour leur prêt d’objets et pour la confection des dizaines de pains ronds réalisés avec la farine offerte par la minoterie Raimbert. Merci à toutes les autres personnes qui ont contribué au succès de cette exposition que l’on n’est pas près d’oublier…
Laurent Bastard, directeur du musée du Compagnonnage de Tours.
Le pain dans la grande guerre : Objectif atteint à Tours !
LE dimanche 21 09 2014
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Bravo, comme quoi, avec beaucoup de passion on peut faire de grande chose !!!