SOCIÉTÉ DES COMPAGNONS BOULANGERS, PÂTISSIERS RESTÉS FIDÈLES AU DEVOIR

La Nouvelle République du 27 octobre 2011

 

Les compagnons boulangers fêtent leur bicentenaire

C’est par le plus grand des hasards que la Société des compagnons est née à Blois en 1811. Un anniversaire qui sera célébré lundi prochain.
Les boulangers sont entrés en compagnonnage à Blois le 1 er octobre 1811. Le bicentenaire sera fêté lundi. – (dr)
L’histoire n’est pas très connue et pourtant, c’est à Blois que les boulangers sont entrés en compagnonnage il y a 200 ans. Et c’est encore et toujours à Blois que les compagnons ont été accueillis rue Saint-Martin durant plus de trente ans de 1920 à 1952 chez Madame Caillaux, dite Blésoise la Bien Aimée.
Ce double événement, la Société des compagnons boulangers et des compagnons pâtissiers restés fidèles au devoir a décidé de le célébrer lundi prochain. Outre le dévoilement d’une plaque commémorative rue Saint-Martin, elle proposera exceptionnellement trois cérémonies rituelles qui se dérouleront devant le public.
Une difficile reconnaissance
Jusqu’au début du XIX e siècle, les ouvriers boulangers n’étaient pas reconnus comme compagnons par les autres corporations. Motifs invoqués : ils n’étaient pas issus du bâtiment, ils ne se servaient pas d’une équerre et d’un compas, ils n’étaient pas censés avoir travaillé à l’édification du temple de Salomon et ils ne transformaient pas la matière.
C’est une trahison qui va leur ouvrir les portes du compagnonnage. Pour les remercier de l’avoir secouru, un compagnon Doleur (*) reçoit illégalement deux boulangers et les parraine. En quête de travail, ces deux derniers partent alors pour le Loir-et-Cher et c’est à Blois qu’ils entrent en compagnonnage le 1 er octobre 1810.
La reconnaissance sera pourtant longue à venir. Les autres corporations les rejettent et n’hésitent pas à user de violence à leur égard. Insultes, rixes, les boulangers sont victimes de toutes sortes d’humiliations. Au fil du temps, ils se font accepter mais certains résistent, à l’image des charpentiers qui, aujourd’hui encore, refusent de les reconnaître comme compagnons.
L’histoire des boulangers à Blois ne s’arrête pas là. Car la ville sera pendant plusieurs décennies une Cayenne importante du compagnonnage, c’est-à-dire un lieu de réunion. Au 1, rue Saint-Martin, là où se trouve actuellement le café Louis-XII, s’ouvre en 1920 une auberge où les compagnons trouvent gîte et couverts durant leur tour de France. Madame Caillaux est la dernière Mère initiée à exercer cette mission.
De cette époque, il ne reste presque plus rien et les compagnons se font rares dans le département. Responsable des cérémonies du bicentenaire, Alain Boucherès dit Agenais la Tolérance explique que « ce bicentenaire est l’occasion de faire en sorte que le souvenir ne s’efface pas ».
(*) Manoeuvre malhonnête par ruse.

Source: http://www.lanouvellerepublique.fr/ACTUALITE/24-Heures/Les-compagnons-boulangers-fetent-leur-bicentenaire

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