Service de la Boulangerie de Paris

Société des « Forts aux Farines » – Plaques de Métier 

Service des Boulangers & Service de la Boulangerie de Paris

Ces deux photographies de plaques de métier, ci-dessus, nous sont transmises par le Pays Frédéric Thibault, Provençal la Quête du Savoir, Compagnon Tailleur de Pierre des Devoirs Unis. Nous le remercions chaleureusement pour cette pensée destinée aux Compagnons Boulangers et Pâtissiers, consécutive à ses recherches parisiennes.

Il en ressort l’étude numismatique ci-après, qui vient compléter ce sujet abordé par Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D ::: https://levainbio.com/cb/crebesc/nest-pas-fort-qui-veut/

Description de la plaque à droite : datant de la fin du XIXe siècle : Laiton. 11.4 cm x 5.9 cm. Poids 47gr. Relief uniface. Profil irrégulier, en forme de sac de farine, avec bélière. SYNDICAT / DE LA SOCIETE DES FORTS / AUX FARINES – 679 – SERVICE / DE LA BOULANGERIE DE PARIS. Attribuée (Inscription en creux dans la partie inférieure) à : J. JARRIGE  N° 111. Signé : Desaide Alphonse, Graveur.

Société des Forts aux Farines :

La farine destinée à la boulangerie de Paris est logée en sacs du poids brut de 159 kilos. Les sacs amenés par de robustes chariots à la porte des boulangeries sont déchargés, à dos d’hommes par « les forts aux farines », qui les portent dans le magasin ou chambre à farine du boulanger.

Les Forts à Farine – Livraison de la Boulangerie Strohm vers 1900

D’après une recherche sur Filae, un certain Nicolas Strohm, né en Allemagne en 1834 qui se marie en 1886 à Paris avec Louise Querton. Il est boulanger !

Plaque de Métier, uniface. Profil quadrangulaire incurvé et évasé. Inscription circulaire ; HALLS (Halles ?) AUX GRAINS ET FARINES / Plein champ sur cinq lignes : FORT / AUX GRAINS / ET / GRENAILLES N° 11. Attribution à l’exergue ; C.M. SCHMIT.

Nous observons sur le module ci-après, une légende différente avec HALLE, probablement consécutive à une erreur de frappe initiale, ici rectifiée.

267 – JCT. Histoire de Paris – Musée Carnavalet – N° d’inventaire : NP142

Description : Plaque de Métier, uniface en laiton avec bélière. Creux et relief. Profil quadrangulaire incurvé et évasé. 8.1 cm x 7.1 cm. Poids : 72 gr. Légende : HALLE AUX GRAINS ET FARINES / SERVICE DANS LA VILLE / FORT AUX FARINES. N° 50. Attribuée à (Inscription en creux dans la partie supérieure). P. CEROU.

Chanson de Messieurs les Forts de la Halle et du Port-z’aux-Blés, pour au sujet du séjour du Roi à Paris.

Air : En passant sur le Pont-Neuf

 

Not’ bon roi s’plaît z’à Paris,

Ça ravigotte l’zesprits,

Le v’là sous la sauve-garde

D’ not’ honneur et de not’ amour :

Nos cœurs y montons la garde,

On s’bat pour y avoir son tour.

 

À Metz y voulions l’emmener,

Pour afin d’ l’emprisonner ;

Y voulions la guerr’ civile,

Et qu’ not’ sang fut répandu,

Mais c’te guerr’ fort z’incivile

J’ l’avons t’arrêté sus cu.

 

Enfin j’ l’obtenons pourtant

C’ bonheur que j’ désirions tant :

Sa bonn’ ville d’origine

Est zous qu’il est le plus chéri :

J’ lui f’rons bonn’ chère et bonn’ mine,

Comm’ nos per’ z’au bon Henri.

 

V’là la cause du pourquoi

Qu’ j’avons t’été chercher le roi.

Ceux qui lui tendions d’ zembuches

J’ les ont pris dans leux filets :

Les v’là sots comme des cruches

Et chifflés par les valets.

S’ils ameutons les brigands

J’avons nos moules de gants ;

J’ f’rons voir qu’ les Forts de la Halle

Et les Forts du Port-z’aux-Blés,

Pour sabouler zeun’ cabale,

Sont nerveux et ben tablés.

 

À peu d’ frais j’ons t’acheté

Not’ heureuse liberté ;

Il en a coûté queuqu’ têtes,

Qui d’ ça se s’raient ben passés ;

Mais il n’est point d’ bonnes fêtes

Sans queuqu’ verres cassés.

 

C’est dans la tranquillité

Qu’on jouit d’ la liberté :

J’ nous mang’rons-t’y zentre frères.

Comme de vrais garnemens ?

Not’ roi qu’est l’ meyeur des pères,

Aura-t-y d’ mauvais enfans ?

 

Il se rend à not souhait,

Rendons-lui l’ bien qu’il nous fait :

Laissons-le dans son tranquille ;

N’affligeons plus son bon cœur :

Que c’ bon roi, dans sa bonne ville,

N’y voy’ p’us d’ sabat ni d’horreur.

 

Plus je n’ nous mêl’rons de rien

Et plus not’ bien ira bien :

À c’ manège j’ons nos pères,

Les lurons entendrons l’chic,

Ils manég’ront nos affaires

Aussi ben que not’ district.

 

J’ons d’ la farine et du grain,

J’nons pas peur d’ mourir d faim :

Messieurs d’ l’aristracas’rie,

Nos beaux jours s’raient-ils perdus ?

J’avons l’air d’eun’ tragédie :

Pourquoi donc qu’ je n’ chantons p’us ?

 

J’ somm’ de drôles d’ moigneaux,

D’venus libres, j’ons l’bec clos.

Quand j’étions dans l’esclavage

J’ fredonnions de jolis chants ;

J’ons l’air de r’gretter la cage

Quand j’avons la clef des champs.

 

D’ quoi donc qu’ nous nous inquiétons ?

Buvons l’rogome et chantons ;

J’ons le brave La Fayette,

L’ sag’ Necker et le bon Bailly,

Ils nous tireront braye nette,

Avec le temps, du margouilly. 

Source : Poésies révolutionnaires et contre-révolutionnaires, ou Recueil, classé par époques, des hymnes, chants guerriers, chansons républicaines, odes, satires, etc… les plus remarquables qui ont parues depuis trente ans, Paris, Librairie historique, 1821, tome 1, p. 57-60.

 

Forts de la Halle aux Bléds de Paris – 18 février 1790

268 – JCT. Histoire de Paris – Musée Carnavalet – N° d’inventaire : NP1520

Médaille en bronze. 55mm. Insigne des Forts du Port de la Halle aux Bléds de Paris 18 février 1790

Avers : Plein champ ; les armes de la Ville de Paris sous lesquelles figure un cartel portant le numéro 86. Légende circulaire : FORTS DE LA HALLE AUX BLEDS DE PARIS. Revers : Dans une couronne de chêne, inscription en trois lignes : FIDELITE / A LA LOI / ET AU ROI.

Autre exemplaire. Crédit photo Innumis.

Innumis : « Médaille originellement frappée aux frais des forts du port aux blés de la halle de Paris afin de se distinguer des révolutionnaires et de leurs exactions, puis frappée à 99 exemplaires à la charge de la commune de Paris avec le revers de l’exemplaire».

Inscription – Au recto, sur la feuille, en bas au centre, imprimée à l’encre noire : « PARIS. – LA HALLE AU BLE, DEVANT ETRE TRANSFORMEE EN BOURSE DE COMMERCE, ET SES ABORDS // 1. Rue Oblin. – 2. La salle centrale de la halle sous la coupole et la galerie circulaire voûtée. – 3. La colonne de Médicis. – 4. La Galerie-grenier. ». Au recto, sur la feuille, sur le côté droit, verticalement, imprimée à l’encre noire : « 200 – N. 2248 / L’ILLUSTRATION / 27 MARS 1886. ». Sur l’image, en haut de gauche à droite : « 1 / RUE OBLIN // 2 // 3 // 4 ».

Signature de l’exécutant – Au recto, dans la première image de gauche, en bas à gauche, imprimée à l’encre noire : « A. LEPERE ». Au recto, dans la quatrième image, en bas à droite, imprimé en réserve : « ABELLANGER ».

Tampon – Au recto, dans l’image, en bas à droite, imprimé à l’encre noire : « CARNAVALET » (Lugt 432d).

Dans la première vignette, la rue Oblin animée par la foule, dans le fond Saint-Sulpice. Dans la seconde vignette, l’intérieur de l’ancienne bourse du Commerce encore investi par les marchands de blé et leurs sacs de blé. Forts des Halles. Architecture de briques et pierres. Dans la troisième vignette, la colonne Médicis au pied de laquelle stationnent les charettes. Quartier des Halles. Dans la quatrième vignette, l’intérieur de la galerie-grenier de la Halle aux blés. Paysage urbain

 

La halle au blé, dont l’activité n’avait cessé de diminuer, fut fermée en 1873 et le bâtiment fut attribué en 1885 à la Chambre de commerce, qui le fit transformer en Bourse de commerce.

La dernière corporation : les Forts des Halles – Fonds M.T. / CCAImage 1 de 4

« Avec les Forts, c’est toute la noblesse antique de la puissance physique à mettre en lumière.

C’est la force représentée par un rude métier primitif avec ce que cela représente d’exactitude, de coup d’œil, de calcul à l’arraché autant que de dévouement au bien public s’agissant de subsistances et de consommation domestique pour le peuple de Paris.

Les Forts ont animés, à leur façon, l’histoire de la capitale, ils lèguent un patrimoine de qualité.

A travers les siècles, ils ont crée des valeurs sociales, il faut les mettre à l’honneur ».

La dernière corporation : les Forts des Halles – Fonds M.T. / CCAImage 2 de 4

La dernière corporation : les Forts des Halles – Fonds M.T. / CCAImage 3 de 4

La dernière corporation : les Forts des Halles – Fonds M.T. / CCAImage 4 de 4

Par Jean-Claude THIERRY

Commentaires concernant : "Service de la Boulangerie de Paris" (1)

  1. jean-Luc DUMAS a écrit:

    article complémentaire à mes recherches concernant les métiers autour de la meunerie et boulangers, par contre leur recrutement et le fameux chapeau avec coltin ne sont pas abordés .
    Salutations et remerciements

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