Reconnaissances 4ème partie

Le 11 mai 1851, une assemblée générale de tous les corps d’État a lieu à Lyon, invitant les autres corps d’État à reconnaitre les compagnons boulangers comme compagnons du Devoir, refus…

Le 18 avril 1858, une assemblée générale de tous les corps d’État a lieu à Paris, invitant les autres corps d’État à les reconnaitre, une fois de plus refus…

C’est le 9 décembre 1860 que les compagnons boulangers vont voir leurs espoirs se concrétiser, c’est en effet le jour de la reconnaissance tant attendue par les compagnons cordonniers du Devoir, Blanchers chamoiseurs du Devoir et tondeurs de drap du Devoir, officialisée par l’apposition des signatures de leurs représentants et des cachets de corporations au bas de la constitution des compagnons boulangers du Devoir.

La présente constitution comprend dix-huit articles stipulant les droits et devoirs des compagnons boulangers dans le compagnonnage:

Copie destinée à la Cayenne de Bordeaux, déposée par Constant Boutin, Saumur Plein d’Honneur, délégué de la Cayenne de Paris, le 24 mars 1861.

Gloire a Dieu
Respect au Devoir
Honneur au travail
Union  concorde  Bienfaisance

Constitution compagnonnique octroyée par les compagnons du Devoir soussignés, aux compagnons boulangers du Devoir qu’ils reconnaissent pour Frères comme Compagnons du Devoir; Enfants de Maître Jacques fondés par eux-mêmes.

 Article premier

La société des compagnons boulangers du Devoir a pour but la pratique de la bienfaisance, l’étude professionnelle et pour se secourir mutuellement les uns les autres.

 Article deux

Elle s’engage à ne recevoir dans son sein que des hommes dignes de tout éloge, probité, sagesse, humanité doit être la devise de tout membre faisant partie de la société.

  Article trois

Elle s’engage en outre à pratiquer la bienfaisance par tous les moyens possibles envers tous les compagnons des autres corps sans distinction comme à ses membres en particulier suivant les besoins et les moyens.

 Article quatre

Elle s’engage aussi à’instruire dans sa profession tout compagnon par tous les moyens possibles afin d’agrandir le compagnonnage par l’étude professionnelle.

 Article cinq

La société des compagnons boulangers du Devoir étant reconnue sous le titre, fondée par elle-même, est indépendante de paternité, aucune société des autres corps n’a d’actions sur elle, elle conserve le droit autant de villes de réception que bon lui semble, elle a le droit de se régir par elle-même sans l’intervention des autres corporations.

Article six

Elle s’engage d’être en bonne intelligence avec toutes les corporations compagnonniques qu’elle reconnaît à partir de ce jour comme ses frères du Devoir, elle a pour devise, humanité, sagesse, fraternité, respect et obéissance aux lois, les questions politiques sont sévèrement interdites dans ses réunions et au siège de la société.

 Article Sept

Les compagnons boulangers du devoir étant reconnus comme fondes par eux-mêmes ne sont n’assimiles ni assujettis à nul rang généalogique dans aucune circonstance, ils assisteront comme tous les autres corps d’état aux assemblées général, et leur corporation y sera représentée par un nombre déterminé de leurs assemblées..

 Article huit

Les compagnons boulangers du Devoir continueront à se régir dans leur intérieur comme dans le passé conformément aux règles compagnonniques et feront tous leurs efforts pour le présent et par la suite à amener des améliorations en vue du progrès et de l’époque.

 Article neuf

Les compagnons boulangers du Devoir porteront à l’avenir canné de jonc et pomme blanche en ivoire, yeux en ivoire et un cordon de soie, la canne ayant un mètre de longueur embout compris à partir du jour de notre reconnaissance pour tous compagnons sans distinction.

 Article dix

Les compagnons boulangers du Devoir porteront leurs couleurs à la deuxième boutonnière de gauche de l’habit ou de la redingote, elles seront au nombre de cinq, savoir : rouge, blanche, verte, bleu et jaune ; ils s’engagent en outre de donner à leurs nouveaux reçurent deux couleurs (rouge et bleu) de Sainte Baume ou imitation.

 Article onze

Aux enterrements les compagnons boulangers du Devoir inviteront tous les corps d’État compagnon du devoir sans distinction, il y aura réciprocité de part et d’autre.

 Article douze
Dans chacun de leurs Cayennes les compagnons boulangers du Devoir feront leur possible pour faire chaque année deux conduites générales dans l’intérêt de la fraternité et inviteront tous les corps compagnonniques du devoir ce qui sera réciprocité de part et d’autre lorsqu’ ils en feront .

 Article treize

Tout compagnon boulanger du Devoir devra être porteur avec ses affaires d’un levé d’acquit certifiant que dans la ville d’où il sort qu’il a rempli ses engagements, soit envers le Père et la Mère, soit envers la société et ses fournisseurs enfin qu’il est honnête homme.

 Article quatorze

Les compagnons boulangers du Devoir devront le respect à tous les corps compagnon du devoir sans distinction et devront se faire respecter à leur tour, ils prennent l’engagement sur l’honneur d’observer religieusement et ponctuellement la présente constitution s’ils y manquaient, ils encourraient les peines prononcées contre eux par une assemblée générale.

 Article quinze

Les compagnons boulangers du Devoir ne pourront à jamais à partir de ce jour faire partie comme corps d’aucune autre société de telle nature qu’elle soit et ne pourront quitter une “mère” sans la présence de trois corps compagnonniques sans distinction pour levé d’acquit.

 Article seize

Les compagnons du Devoir soussignent du tour de France engage la corporation des compagnons boulangers du Devoir à faire de la Cayenne de Paris, leur chambre administrative du tour de France, cette ville étant la plus forte et leurs compagnons étant plus nombreux et où ils peuvent s’éclairer journellement en tout et pour tout et par la donner de bons conseils sérieux et imprimer une bonne direction.

 Article dix-sept

Les compagnons boulangers du Devoir s’engagent à se régir vis avis de tous les corps d’état compagnons du Devoir suivant la lettre et l’esprit de la présente constitution en présence des corps d’état compagnons du Devoir qui les reconnaissent dont chaque corps a signé et timbre pour sa corporation en la présente assemblée générale dont procès-verbal sera fait pour chacune des parties d’un côté les compagnons boulangers du Devoir et de l’autre les corps d’état compagnons du Devoir soussignés qui forment la dite reconnaissance.

 Article dix-huit

Les compagnons soussignés engagent les compagnons boulangers du Devoir à ne faire qu’un cachet uniforme en y ajoutant le nom de la ville en abrège ou en toutes lettres .

Fait à Paris, le 9 décembre 1860

P.E.V.et délégués de Paris, pour notre reconnaissance

Pour les compagnons Tondeurs de drap :
Lodève dit la Liberté
Rouergue dit la Pensée
Clermont Sans Reproche

Pour les compagnons Blanchers-Chamoiseurs :
Rouergue l’Aimable P.E.V.
Angoumois la Constance
Lyonnais la Franchise
Nantais la Fidélité du Devoir S.E.V.
Beauceron Va de Bon Coeur

Pour les compagnons Cordonniers-Bottiers :
Bourguignon Noble Coeur PEV
Tourangeaux Coeur Généreux TEV
Manceau l’Ami de la Gloire SEV
Tourangeaux l’Ami du Droit Inspct.
Toulonnais l’Ami de l’Honneur R.

A suivre…

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Laurent Bourcier, Picard la Fidélité.C.P.R.F.A.D.