De boulanger à Serrurier du Devoir de Liberte de l’UC.
Chers lecteurs, nous allons aujourd’hui aborder une dynastie qui couvre l’ensemble du 19e siècle, prenant ses racines avant la révolution de 1789, et se termine par une dernière réception en 1894.
Cette Histoire commence par la naissance le 10 avril 1778 à Indre (44) d’Eugene Nicolas POISSON, fils de pilote de navire. Ce jeune homme épouse la profession de boulanger, se marie et s’installe a Indre, son village natal. Son épouse, le 7 janvier 1820 lui donne une fille Anne Angèle POISSON.
Pendant ce temps, à vingt kilomètres de là, à Grand champ-des-Fontaines, un petit garçon de quatre ans nomme Jean Marie s’amuse. Né le 10 janvier 1816, il est le fils de l’aubergiste Julien VINCENT et de son épouse Marie Jeanne née FORTAIS.
Il grandit, épouse la profession de boulanger et décide de parcourir les routes du tour de France au sein des Compagnons boulangers qui se disent du Devoir, car à cette époque, les boulangers n’appartiennent pas encore la famille « du Devoir ». Jean Marie VINCENT est reçu Compagnon boulanger à Paris le jour de la Saint-Honoré 1839, sous le noble nom de Nantais la clef des coeurs.
Son tour de France terminé, il épouse les 16 aout 1842 la jeune Anne Angèle POISSON, la fille du boulanger d’Indre.
Ce couple a onze enfants, neuf garçons et deux filles :
– Ernest Marie, né le 16 juin 1843 (décède le 2 avril 1848 à Indre au domicile de ses parents)
– Pierre Marie, né le 10 janvier 1845.
– Eugene Marie et Alfred Felix, frère jumeaux, nés les 31 aout 1846.
– François né le17 janvier 1848 .
– Jean Marie né le 6 septembre 1849 (décède le 9 janvier 1850 aux indri au domicile des parents)
– Léon Joseph né le 24 février 1853.
– Eugene Prosper Marie né le 2 mars 1854 (Instituteur à Indre, décède a l’âge de 27 ans, le 20 janvier 1882 au domicile de ses parents).
– Marie Sidonie née le 11 octobre 1855.
– Victor Marie né le 23 mai 1857.
– Noémie Modeste Marie née le 2 février 1860.
Les deux enfants qui vont nous intéresser plus particulièrement son Pierre Marie et Léon Joseph.
Pierre Marie VINCENT est donc né le 10 janvier 1845, il épousa la profession de son père et aussi le compagnonnage, c’est forcément vers les Compagnons boulangers du Devoir, société à laquelle appartient son père, qu’il se dirige.
Il est reçut à Nantes pour la Pâques 1865 à l’âge de 18 ans sous le noble nom de Nantais la pensée.
En 1868, a l’âge de 22 ans, il publie un chansonnier compagnonnique de cinq chansons en huit pages, intitule « Chansons inédites par PM Vincent dit Nantais la pensée, Compagnon boulanger du Devoir ».
Le seul exemplaire connu à ce jour est archivé à la BNF (Chansons publiées en fin d’article).
« Ma Première Chanson » dédiée à son père Nantais la clef des coeurs
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Nantais la Clef des Coeurs, Jean Marie VINCENT, le père de l’auteur.
Nantais le Soutien du Devoir, Ferdinand GUENAUD, né à Nantes en 1818, reçu à la Toussaint 1842 à Tours.
Vannois le Décidé, Louis Marie ORIO, reçu à Angers à l’Assomption 1837, adhèrera à l’Union Compagnonnique, son épouse est mère des Compagnons boulangers du Devoir de Nantes de 1851 à 1883 au 26 rue du Marchix.
L’Enfant Chéri et le Décidé, très certainement les compagnons et auteurs de chansons Compagnonniques JOURNOLLEAU, Rochelais l’Enfant Chéri et ARNAUD, Libourne le Décidé.
Vannois le Soutien du Devoir, Champion Jean CHAMPION, reçu à Nantes à Noël 1849, adhérera à l’Union compagnonnique.
Sablais la Réunion des Coeurs (non identifié).
Nantais Bon Courage, Thomas Auguste THOMAS, reçu à Lyon à la Pâques 1851, membres des anciens Compagnons Réunis de Nantes en 1860.
Vannois le Soutien des Couleurs, reçu à la Toussaint 1840 à Angers (non identifié).
Nantais l’Espérance, reçu à Pâques 1822 à Blois (non identifie).
Angevin la Fraternité, Pierre MARTIN, reçu à Angers à la Pâques 1843, membre des Anciens Compagnons Réunis de Nantes 1865, adhèrera à l’Union Compagnonnique
Nantais le Génie du Devoir, Isidore OLIVIER, reçu à Tours à la Toussaint 1860, adhèrera à l’Union Compagnonnique.
Vannois la Bonne Conduite, Martin GRAYANT, reçu à l’Assomption 1844 à Angers.
Nantais Bel Exemple, Louis FERRE, reçu à Orléans à la Toussaint 1861, membre des Anciens Compagnons Réunis de Nantes, adhèrera à l’Union Compagnonnique.
Agenais Coeur Paisible, SAULVAR, adhèrera à l’Union Compagnonnique.
Bigourdan la Pensée, Pascal LAUZE, reçu à Bordeaux à la Toussaint 1860.
Nantais la Franche Conduite, Pierre CLEMENT reçu à Orléans à l’Assomption 1865.
Nantais Va de Bon Coeur, Clément DUBOIS, Reçu à Angers à la Pâques 1843.
Manceau la Belle Prestance, Théophile COCU, reçu à Nantes à la Toussaint 1867, adhère à la Fédération Compagnonnique de tous les Devoirs Réunis.
Angevin le Fidèle Courageux, René BLOTIN, reçu à Angers à la Toussaint 1836.
Angevin la Fidélité, Alexandre GALLE, reçu à Angers en 1838.
Pierre Marie VINCENT, Nantais la Pensée, épouse vers 1868 (pas d’informations à ce sujet) Joséphine Alexandrine RAILLARD (née en 1851) et sont installés à leur compte à Saint-Père-en-Retz.
De cette union naissent à Saint-Père-en-Retz (liste non exhaustive) :
– Pierre Marie Jean Léon, né le 24 juin 1869.
– Edmond Francis Joseph né le 11 novembre 1870 (marié le 8 septembre 1899 à la Mairie de Nantes)
– Joséphine Alexandrine, née le 28 décembre 1871, décédée le 11 mars 1967 à Versailles.
– Francis Édouard né le 8 janvier 1874.
En 1871, son jeune frère Léon Joseph VINCENT est reçu Compagnon boulanger du Devoir à Nantes à la Saint-Honoré 1871, sous le noble nom que porte son père, Nantais la Clef des Coeurs, nous le trouvons en 1874 présent à Saumur. Nous savons qu’en 1887, celui-ci était installé rue du Port-Maillart, nous ne savons rien de plus à son sujet.
Journal « La Fédération Compagnonnique » du 6 mars 1887, numéro 140.
Angle de la rue de la Juiverie et de la rue du Port-Maillard. La rue du Port Maillart était l’adresse de la mère des Compagnons boulangers à l’ouverture de la Cayenne de Nantes en 1845. La rue de la Juiverie, partie de septembre 1893, au numéro 11 se trouve le siège des Compagnons boulangers du Devoir dit « Les amis de l’Union » chez la mère et le père RICHOUX, Angevin la Tranquillité, Compagnon boulanger du Devoir.
En 1885, nous retrouvons Pierre Marie VINCENT, Nantais la Bonne Pensée, boulanger à bord du paquebot transatlantique La Fayette.
Paquebot vapeur a roues La Fayette (en service de 1864 a 1903)
Nantais la Pensée adhère à la Fédération Compagnonnique de tous les Devoirs Réunis, et dans ce cadre implante le 14 novembre 1886 à Saint Nazaire une section de cette société (une Ruche dans le langage de la Fédération), puis adhéré à l’Union Compagnonnique sous le numéro d’ordre 656.
Le 12 avril 1892 Nantais la Pensée est nommé au Comité des fêtes de l’Union Compagnonnique de Nantes.
Journal « Union Compagnonnique » numéro 42, 7 juin 1891:
Journal “Union Compagnonnique” numéro 78, 27 novembre 1892:
À Nantes en 1894, son fils Francis Édouard est reçu Compagnon serrurier du Devoir de Liberté de l’Union compagnonnique sous le noble nom que portent son grand-père et son oncle : Nantais la Clef des Coeurs.
Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à son sujet, excepté qu’il effectuât son service sous les drapeaux en 1895 au sein du 5e régiment du génie. En 1901, il réside à Angoulême.
Le 13 janvier 1895, Nantais la Bonne Pensée est élu vice-président de l’Union Compagnonnique de Nantes (1895~1900). Cette même année suite aux congrès du corps actif des Compagnons boulangers du Devoir du 26 septembre à Blois, Nantais la Bonne Pensée, pour appartenance à l’Union Compagnonnique est fait renégat par cette fraction dite « reste fidèle au Devoir » .
Nantais la Bonne Pensée fait partie des signataires du document donnant autorisation écrite à l’Union Compagnonnique de recevoir des Compagnons boulangers du Devoir. Cela donnera naissance au sein de l’Union Compagnonnique aux Compagnons boulangers du Devoir de l’Union Compagnonnique et plus tard aux Compagnons boulangers des Devoirs Unis.
En mars 1896, Nantais la Bonne Pensée est domiciliée au 16 rue Clément.
Le 9 octobre 1897, Nantais la Bonne Pensée demande au nom des Compagnons boulangers, au bureau de l’Union Compagnonnique de Nantes, de déposer pour la fête de la Toussaint une gerbe de fleurs sur la tombe du Compagnon boulanger du Devoir RICHOUX, Angevin la Tranquillité. Son voeu sera exaucé.
Nantais la Bonne Pensée est toujours en règle en 1904…c’est la dernière information que nous avons à ce jour à son sujet…
Avec cette biographie, nous avons « voyagé » pendant 126 ans !
Je tiens à remercier Jean PHILIPPON, Bordelais la Constance pour m’avoir communiqué les informations sur Nantais la Clef des Coeurs, Compagnon serrurier du Devoir de Liberté de l’Union Compagnonnique.
Les autres chansons du chansonnier de Nantais la pensée :
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Voici une petite info, le jeune compagnon boulanger du Devoir , Louis Dutrion, Bourguignon l’aimable courageux embaucha dès le lendemain de sa réception (A Noel 1886 cayenne de Nantes) chez Leon Vincent, Nantais la clef des Cœurs, au 11 rue Port Maillard, et cela, jusqu’au 5 février 1887.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.