Jules-François Verger, Nantais Franc-Coeur

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Jules-François VERGER est né à Varades (44) le 13 avril 1815, fils de Jean Nicolas VERGER, 22 ans, boulanger, et de Julie Anne GUILLOTEAU.
Témoins : François VERGER, 68 ans, aubergiste, grand-père paternel de l’enfant, et Pierre-Marie BERTRAND, 25 ans, tisserand.

Parti sur le tour de France, il fut reçu compagnon boulanger du Devoir à Angers à l’Assomption 1834 sous le nom de Nantais Franc Cœur.

Marié à Nantes-3e canton (44) le 17 janvier 1850, boulanger, domicilié à Nantes-2e chez son père, rue Richebourg, né à Varades (44) le 13 avril 1815, fils de Jean Nicolas VERGER, boulanger, 57 ans, présent et consentant au mariage, et de Julie Anne GUILLOTEAU, journalière, morte à Varades (44), avec Jeanne Marie RIVET, lingère, née à Nantes le 5 septembre 1821, fille de Mathieu RIVET, 50 ans, frotteur, et de Jeanne NORMANDIN, journalière, 49 ans, présents et consentants, domiciliée chez ses père et mère, rue de la Fosse.
Témoins : Jean VERGER, 63 ans, propriétaire, rue Richebourg ; Auguste VERGER, 24 ans, sculpteur, même rue ; Jean Jacques CHEVALIER, 63 ans, concierge, rue Jean-Jacques ; Michel LELIÈVRE, 40 ans, marchand de bière, rue Jean-Jacques.

Le 9 septembre 1853, Jules VERGER tenta d’assassiner son épouse et tua ses deux enfants en les égorgeant et en les jetant du 3e étage de leur logement, 5, rue des Gorges.

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Journal : L’Union Bretonne, 9 septembre 1853

Le procès s’ouvrit à la cour d’assises de Loire-Inférieure le 14 décembre 1853. L’accusé était défendu par l’avocat Waldeck-Rousseau.

Вальдек-Руссо, Пьер Мари — Википедия

Waldeck-Rousseau

Le compte rendu de l’audience publié dans L’Union bretonne du 14 décembre 1853 relata les faits :

« L’accusé déclare se nommer Jules-François Verger, âgé de 38 ans, né à Varades, frotteur*, ancien garçon boulanger, demeurant, avant son arrestation, rue de Gorges, 5, à Nantes.
Voici les faits qui résultent de l’acte d’accusation :
Le 9 septembre dernier, vers 11 heures du matin, les habitants de la maison rue de Gorges, 5, à Nantes, recevaient sur les dalles de leur cour les cadavres de deux jeunes enfants que leur père, après les avoir égorgés, venait de précipiter du 3e étage.
La justice, informée à l’instant même, se transporta sur les lieux et parvint à arrêter l’auteur de ce crime horrible, Jules-François Verger. Cet homme, au moment où on força sa porte, était couvert de sang ; il présentait à la gorge une large plaie béante ; et, dans un état d’exaspération extrême, il vociférait et avouait hautement son crime : Oui, répondait-il au juge d’instruction qui l’interrogeait, j’ai commencé par les saigner et je les ai f… par la fenêtre après… J’irai rejoindre mes enfants, je ne crains pas l’échafaud.
Au moment où on le conduisait à la Maison d’arrêt, il s’écriait : « Je me suis vengé. »
Jules François Verger avait épousé, il y a quatre ans, Jeanne Rivet ; trois enfants sont issus de ce mariage, dont l’ainé, Jeanne Verger, âgée de trois ans, et le plus jeune Alexandre Verger, âgé de dix mois, ont été assassinés par leur père.
La famille Rivet était dans une grande aisance ; quant à Verger, il n’avait que des dettes. La mésintelligence n’avait pas tardé à régner dans ce ménage. D’un caractère sombre, emporté, le mari tenait journellement à sa femme et à sa belle-mère les propos les plus insultants. Et au mois de janvier dernier il a été condamné pour ce fait à quinze jours de prison par le tribunal correctionnel de Nantes. Il disait souvent que sa femme et sa belle-mère ne pé(riraient) que de sa main, que leur orgueil serait rabattu, qu’il se vengerait. Il paraissait cependant beaucoup aimer ses enfants, et particulièrement sa fille aînée dont il voulait toujours être accompagné dans ses promenades.  Il en était glorieux, selon l’expression de la mère.
Néanmoins, l’idée criminelle de se venger de cette dernière dans la personne de ses enfants, s’était emparé de son esprit. Fréquemment il manifestait cette horrible pensée : « Mes enfants descendront au tombeau avant moi, disait-il. Vous pleurerez, il ne sera plus temps. Vous ne savez pas ce que c’est que de pousser un homme au désespoir. »
(…) La querelle qui a eu lieu avec sa femme, en entrant chez lui, n’a eu pour motif, suivant l’accusé, que quelques observations qu’il présentait au sujet du frottage qu’il devait aller faire dans un appartement à Richebourg.(…) ».

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La cour d’Assises le déclara coupable de tentative de meurtre sur sa femme et d’homicide volontaire sur la personne de ses deux enfants. Il fut condamné à mort et guillotiné le 1er février 1854.

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Jules VERGER décéda à Nantes-1er le 1 février 1854, âgé de 38 ans, frotteur, né à Varades (44), époux de Jeanne RIVET, fils de Nicolas VERGER et de feue Julie GUILLOTEAU.
Déclarants : Nicolas SIMON, 29 ans, rue du Cheval-Blanc ; Victor OURY, 22 ans, rue St-Vincent, tous deux gardes de ville.

Merci à Laurent BASTARD pour cette biographie publiée sur la page généalogique du musée du Compagnonnage de Tours.

* La profession de frotteur : les frotteurs étaient des ouvriers chargés de racler les parquets en bois, au moyen de rabots spéciaux ou de grattoirs en acier afin de le lisser, il était ensuite poncé à la paille d’acier avant d’être vernis ou ciré.

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Auteur : Gustave CAILLEBOTTE, 1875. Musée d’Orsay, Paris

(Source : AD Loire-Atlantique et AM Nantes numérisées : État civil ; AD Loire-Atlantique : presse numérisée : L’Union bretonne, 14/12/1853, vues 2 et 3/4.).

Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.

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