Paris, Saint-Honoré 1869 (Journal Le Gaulois, 17 mai 1869)
« Les compagnons et les aspirants boulangers du devoir de la ville de Paris célébraient hier la fête annuelle de leur patron Saint-Honoré
On s’était donné rendez-vous chez la mère, rue Geoffroy-Langevin. La mère des compagnons boulangers est généralement la maitresse de l’établissement où l’on se réunit : une marchande de vins ou une aubergiste.
La mère doit aide et protection aux compagnons en détresse, et jamais de mémoire de boulanger, une mère n’a failli à ce devoir.
À Paris, la mère des compagnons boulangers est la veuve Clermont, marchande de vins. Une bonne grosse mère, je vous assure.
À midi précis, le cortège se mettait en marche. Voici l’ordre du cortège :
-La musique, les plus anciens compagnons, les boutonnières enrubannées. Quelques-uns portent des boucles d’oreilles représentant les insignes de l’ordre du devoir : une pelle à enfourner et une étoile.
La mère, en toilette de gala et en voiture découverte et a deux chevaux, accompagnée par le premier en ville et le président de l’association ; les quatre plus jeunes aspirants portant un petit dais en velours sur lequel sont posées six couronnes de pain béni ;
Les compagnons boulangers et les aspirants
Le cortège s’est rendu à Saint-Roch, où un service divin a été célébré en l’honneur du Saint-Honoré.
Après le service, promenade, puis banquet à quatre heures, chez Ragache à Vaugirard. La fête s’est terminée par un grandissime bal de nuit. »
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.