La boulangerie artisanale joue en France un rôle social et économique important.
L’image que représente le pain atteste de la place privilégiée de ce produit dans nos sociétés, une valeur symbolique issue d’une longue histoire dont les artisans boulangers sont aujourd’hui les dépositaires.
La baguette est d’ailleurs l’une des images les plus représentatives de la table française à l’étranger.
« Il n’y a plus d’artisan boulanger sur les Champs Elysées » titre du journal Le Monde en septembre 2003. On parle souvent de la désertification du milieu rural et de la disparition des petits commerces. Mais les zones urbaines ne sont pas épargnées et des quartiers entiers de Paris voient disparaître les commerces alimentaires dont les fonds sont repris, au prix fort, par des succursales bancaires ou des magasins de modes.
Paris a perdu près d’un quart de ses boulangeries en 10 ans, comme un symbole, TF1 dernièrement traitait ce sujet: «La plus vieille boulangerie de paris va fermer ses portes».
La boulangerie rurale, elle aussi, se caractérise le plus souvent par la place importante de la production de pain dans son activité. Elle joue un rôle social, humain et culturel que chacun s’accorde à lui reconnaître, d’abord par la présence du magasin qui est un lieu d’échanges quotidiens pour les habitants d’une commune, puis par les nombreux services rendus à la clientèle éloignée.
Ce rapport du Sénat http://www.senat.fr/ le détaille bien. La disparition de la boulangerie peut d’ailleurs précipiter la fin de la vie commerciale dans une petite ville et il n’est pas rare que des municipalités oeuvrent pour la réouverture de boulangeries. Certains organismes bancaires, conscients de la place de la boulangerie en zone rurale, tentent des expériences d’association avec des artisans.
Dans ces actions, la préférence est donnée à la préservation d’une structure artisanale de boulangerie plutôt qu’à l’installation d’un simple dépôt de pain (relais d’une entreprise industrielle extérieure à la commune concernée) et montre que les objectifs poursuivis procèdent bien d’un réel souci d’aménagement du territoire en prenant en compte le rôle que l’artisanat peut jouer dans le développement de l’économie locale.
La boulangerie artisanale doit être préservée en France pour son rôle socio-culturel et économique incontestable.
Laurent Bonneau Normand la Fidélité CBRFAD.
Mon Cher Normand,
Ce que tu développes est une redoutable vérité! Je suis resté 30 ans, boulanger dans le quartier de la Roquette à Paris 11° (1973/2002). Durant cette durée, j’ai vu la fermeture d’une dizaine de boulangeries, toutes situées dans un périmètre de 7 à 800 mètres autour de chez moi! D’abord cela ne m’a pas fait augmenter mon chiffre d’affaire, contrairement à ce que l’on pourrai penser! D’autre part, j’ai constaté que dans bien des cas la boulangerie est le dernier commerce alimentaire à tenir! Une fois sa fermeture réalisée, le quartier est sans âmes, sans vie, et les tags prenaient outragement la « décoration »…et ouvraient une vaste autoroute à la délinquence! Conclusion, la fermeture d’une boulangerie, c’est la mort assurée d’un quartier!
Je me souviens d’un bien triste épisode: lorsque ce « fumier » de Thierry Paulin commit sont dernier meurtre à 2 pas de notre boulangerie, à qui c’est adressée la Police Juciaire? A la boulangère bien-sur..qui avait servit cette pauvre cliente une avant quelle soit assassinée!
Je me rappelle également d’un jour où les RG suivaient les faits et gestes d’un groupe depuis mon arrière boutique (avec mon accord bien-sur).
Et combien de fois ai-je appellé la police de jour mais surtout la nuit pour leur signaler un ou des individus qui se livraient à des actes de malveillance!
Oui, une boulangerie dans un quartier est utile sur le plan sécurité!
Mais aussi sur le plan social, combien de fois mon épouse s’est – elle inquiétée de ne pas voir une mamie ou un papy venir chercher leur pain…Et les confidence parfois trés tristes!
Puis, un boulanger normalement constitué se fait toujours un devoir de sponsoriser telle ou telle association du coin…là aussi, cela ne rapporte pas un kopec…mais le plaisir de servir et d’aider!
A présent, je vis en campagne dans le SO de la France, je regarde évidement ce qui ce passe autour de moi, en boulangerie. Résultat, la commune où nous vivons a perdu son boulanger! Un boulanger unique en son genre! Il faisait du pain d’une extraordinaire qualité! La munipalité aidée par le Conseil Général a bien tenté de ne pas éteindre le four.. mais rien n’y a fait! L’école avait fermée en 1978…l’épicerie en 1980…et en 2005 la boulangerie tirait son rideau! Alors qu’en 1950 il y avait 23 artisans et commerçants! Notre village a presque toutes ses maisons les volets clos! Un véritable désarroi! Et plus aucun commerçant!
Le constat est triste et désolant! Et rien n’y fera, car le Maire de mon chef lieu de canton a prit dernièrement la parole, lors du Congrès des Maires de France à Paris, et a demandé que l’on se penche sérieusement sur la désertification des médecins et du commerce de proximité dans les villages: ah!!! il fut entendu avec attention et sérénité, mais il me rapportait personnellement: serais-je écouté ?
Oui Normand La Fidélité, la boulangerie joue un rôle social et économique important en France….Tu as parfaitement raison!! Mais va faire comprendre celà à nos technocrates, nos inefficaces politiques (tous partis confondus) et notre brillante administration….
Allez, ne nous fachons pas! Certains diront c’est l’inexorable évolution…Mais où est la place de l’être humain dans tout çà ?