Pain Vie.

Le pain de la Cène, doit il être avec ou sans levain ?

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Dans la religion chrétienne, la Pâque se rapproche de la Cène, le point essentiel de la Pâque était le sacrifice d’un agneau, ce qui n’a pas lieu à la Cène. Manger du pain, était un point accessoire de la Pâque, alors que c’est un point essentiel de la Cène. Lors de son institution, la Cène a bien été prise à l’occasion d’un repas de Pâque, en sorte que les pains utilisés étaient probablement sans levain, mais cela suffit-il pour que les croyants aient à célébrer la Cène avec du pain sans levain ?

1 Corinthiens. 5:7-8 pour qu’il n’y ait pas de levain doit être bien comprise : «Ôter le vieux levain» ou «être une nouvelle pâte» de 1 Cor. 5:7 ne concerne pas le pain de la Cène, mais les croyants eux-mêmes. Cela fait suite au reproche de la présence de fornication parmi les Corinthiens.

1 Corinthiens 5:8 à célébrer la fête avec des pains sans levain parce que le Christ, notre pâque, a été sacrifié, est un langage reprenant les figures de l’Ancien Testament : À la suite de la Pâque (Lév. 23:4-5; figure de l’œuvre de Christ à la croix), on devait célébrer la fête des pains levains (Lév. 23:6-8; les sept jours de la fête figurent la vie entière des croyants). Les expressions de 1 Cor. 5:8 («levain de malice et de méchanceté») montrent bien que le levain a une signification spirituelle pour les croyants, comme notre Seigneur l’avait déjà dit (Matt.16:6 et Marc 8:15); Il utilisait la figure du levain pour désigner toutes les formes de mal (pharisiens + sadducéens + hérodiens) et Il reprochait justement aux disciples de ne pas comprendre qu’Il utilisait un langage figuré (Marc 8:17). Ainsi l’absence de levain  à laquelle 1 Cor. 5 exhorte, ne porte pas sur le pain de la Cène, mais c’est une exhortation à ôter toute forme de mal de toute la vie des croyants

Si le Christ, quant à sa personne, était effectivement absolument pur, sans péché, sans défaut, et pourrait donc être représenté par un pain sans levain (le levain est très généralement une figure du mal), on ne peut certes pas dire cela des croyants.

Lév.23:17 faisait déjà cette différence en ce que des pains figurant les croyants (ou : le peuple de Dieu) devaient être des pains avec levain (il s’agissait alors de la Pentecôte, mais cela ne change rien pour le sujet qui nous intéresse ici). Vouloir que le pain de la Cène soit sans levain, va donc à l’encontre des images utilisées par l’Écriture.

La Parole, le Seigneur dans les évangiles, l’apôtre Paul dans les épîtres, ne parle pas du tout de la nature du pain de la Cène. Insister sur l’absence de levain dans le pain de la Cène, c’est ajouter à la Parole de Dieu. Or ajouter à la Parole, c’est l’annuler, comme le Seigneur l’enseigne en Matt. 15 en rapport avec la tradition des Juifs.

Insister sur l’absence de levain dans le pain de la Cène fait oublier deux points importants que souligne la Parole : a) selon un aspect de la Cène, le pain de la Cène symbolise les croyants faisant partie du corps de Christ, et b) l’absence de levain à laquelle la Parole exhorte, n’est pas une absence matérielle de levain, mais c’est une figure de l’absence de mal qui doit avoir lieu durant toute la vie de ceux qui célèbrent la Cène, c’est-à-dire les croyants qui sont au bénéfice de l’œuvre du Christ à la croix.

Il y a deux mots grecs pour le pain : le pain sans levain, ou pain azyme (azumos, pain encore utilisé par les Juifs aujourd’hui) et le pain ordinaire (artos). Chaque fois qu’il est question de la Cène, la Parole emploie le mot « artos« , pain ordinaire.

En conclusion : Utiliser du pain sans levain ne nuit pas à la célébration de la Cène, mais insister sur le fait qu’il doit en être ainsi, est une erreur, qui va à l’encontre de l’Écriture.

Les pains sans levain de Pâques:

Depuis les plus anciens codes, les pains azymes accompagnent les sacrifices.

Ex 23,18 et Ex 34,25: « Tu ne sacrifieras pas avec du pain levé le sang de ma victime» ;  et constituent la nourriture d’Israël pendant la fête de printemps.

Ex 23,15 et Ex 34,18 : « Tu observeras la fêtes des Azymes. Pendant sept jours tu mangeras des azymes, comme je te l’ai ordonné, au temps fixé du mois d’Abib, car c’est en ce mois que tu es sorti d’Égypte ». Le levain était exclu des offrandes cultuelles.

Lv 2,11: « Aucune des oblations que vous offrirez à YHWH ne sera préparée avec un ferment, car vous ne ferez jamais fumer ni levain ni miel à titre de mets consumé pour YHWH»; peut-être y voyait-on un symbole de corruption. Le tétragramme YHWH (יהוה) est un nom hébraïque se composant des quatre lettres yōḏ (י), (ה), wāw (ו), (ה) qui signifie Dieu.

En tout cas, lorsque la fête agraire des azymes fut unie à l’immolation de la Pâque, l’usage du pain sans levain fut mis en relation avec la sortie d’Egypte: il devait rappeler le départ hâtif qui n’avait pas permis de laisser lever la pâte.

x 12,8: « Cette nuit-là, on mangera la chair rôtie au feu ; on la mangera avec des azymes et des herbes amères», 11: « C’est ainsi que vous la mangerez : vos reins ceints, vos sandales aux pieds et votre bâton en main. Vous la mangerez en toute hâte, c’est une pâque pour YHWH», 39: « Ils firent cuire la pâte qu’ils avaient emportée d’Égypte en galettes non levées, car la pâte n’était pas levée : chassés d’Égypte, ils n’avaient pu s’attarder ni se préparer des provisions de route».
Peut-être l’origine du rite est-elle simplement un usage de la vie nomade, abandonné dans la vie sédentaire en Canaan.

On y a joint par la suite une idée de renouvellement: le vieux levain doit disparaître.

Ex 12,15: « Pendant sept jours, vous mangerez des azymes. Dès le premier jour vous ferez disparaître le levain de vos maisons car quiconque, du premier au septième jour, mangera du pain levé, celui-là sera retranché d’Israël».

Saint Paul reprendra cette image pour convaincre les baptisés de vivre en hommes nouveaux.

1Co 5,7sqq: « Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes. Car notre pâque, le Christ, a été immolée. Ainsi donc, célébrons la fête, non pas avec du vieux levain, ni un levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de pureté et de vérité ».

Laurent Bonneau Normand la Fidélité CBRFAD

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