La corbeille de pain (1945)
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres.
« Le pain a toujours été l’un des thèmes les plus fétichistes et obsessionnels de mon travail, c’est celui auquel je suis resté le plus fidèle » a dit Salvador DALI lors du vernissage d’une exposition « Recent paintings », qui lui fut consacrée à la galerie Bignou à New York le 29 décembre 1945. La toile aurait une réelle portée symbolique, réalisée juste avant la fin de la seconde guerre mondiale, elle renverrait à la faim.
Panera del pa (Corbeille de pain) 1926
© Salvador Dalí, USA Museum Inc., St. Petersburg, FL.
Peinture au vernis sur bois 31.5 x 31.5 cm (12.40″ x 12.40″) Signé et daté dans l’angle inférieur gauche: Salvador Dalí / 1926. Entre ces deux corbeilles de pain réalistes peintes par Dali, on peut remarquer les changements dans la vision du peintre.
Salvador DALI coiffé d’un chapeau de pain et tenant un tournesol en 1958
Effectivement si l’on observe l’ensemble de ses peintures, ses sculptures, ses réalisations cinématographiques et ses apparitions publiques, la présence du pain est bel et bien récurrente et a évidemment toute sa place ici.
Salvador DALI et son pain géant fabriqué pour l’exposition « Rétrospective Salvador DALI » au Centre Georges Pompidou, au Musée National d’Art Moderne du 18 décembre 1979 au 21 avril 1980, qui avait attiré plus de 840.600 visiteurs, un record de fréquentation pour le Centre Pompidou jamais égalé depuis. © Pictural-Monté-Carlo-Collection
Pain anthropomorphe 1932
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres.
Huile sur toile, 24 x 16.5 cm (9.45″ x 6.50″). Signé et daté en bas à droite: Gala Salvador Dalí / 1932. Mairie de Figueres, en dépôt permanent à la Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres. Le Pain anthropomorphe associe le corps-contenant à son contenu qui le nourrit.
Pain Catalan / Pain anthropomorphe 1932
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Museum Inc., St. Petersburg, FL.
Huile sur toile, 24 x 33 cm (9.45″ x 12.99″). Signé et daté dans l’angle inférieur gauche: A Gala Salvador Dali 1932. The Salvador Dalí Museum, St. Petersburg (Floride). Cette toile associe également le corps-contenant à son contenu qui le nourrit. On y voit un élément phallique, lorsqu’il se mêle à la montre molle, c’est également la dualité entre la puissance, la sécurité d’un côté, et de l’autre, le temps qui s’écoule comme du sable, la mort…
Buste de femme rétrospectif – La femme au pain 1933
© Salvador Dalí, musée Dali à Montmartre.
Buste en bronze et porcelaine. Spécialiste de l’art et de la mise en scène éphémère, Dali a conçu des meubles en pâte à pain, composés de farine et d’eau, il fantasmait d’ailleurs sur une maison dont les murs seraient de pain. Il en coiffe également son buste de femme, hommage à l’Angélus de Jean-François Millet. A l’origine, il s’agissait d’une véritable baguette de pain posée sur la statuette. Le pain symbole de vie, la femme porte la vie, le monde…
Le sacrement de la Cène 1955
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí. National Gallery of Art, Washington, Chester Dale Collection.
Le pain, représentation du corps du Christ, que l’on retrouve ici de façon figurative. Huile sur toile. 166.7 x 267 cm (65.63″ x 105.12″). Signé et daté en bas à droite: Gala Salvador Dali / 1955.
Croix nucléaire 1952
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí. Collection privée.
Le pain, représentation du corps du Christ, que l’on retrouve ici de façon symbolique. Huile sur toile. 31 x 23 cm (12.20″ x 9.06″). Signé en bas au centre: Dali.
What man cannot do, bread can.
The Secret Life of Salvador Dalí (autobiography), 1942
«Eucharistic Still life» © Salvador Dalí (Spanish painter, 1904-1989), 1952
Galarina (1945)
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres.
Erotisme et mysticisme sont étroitement liés chez Salvador DALI. Le pain est le symbole populaire de l’existence, celui de l’essence érotique et spirituelle de la vie. Et la boucle est bouclée ! Dans le catalogue de l’exposition de la galerie Bignou de New York, qui eut lieu du 20 novembre au 29 décembre 1945, Dalí déclara :
« Commencée en 1944, cette œuvre fut achevée en six mois, à raison de trois heures de travail quotidien. Je l’ai intitulée Galarina parce que Gala est pour moi ce que Fornarina a été pour Raphaël. Et, sans aucune préméditation, voici encore une fois… le pain ! Une analyse rigoureuse et perspicace montre que les bras croisés de Gala ressemblent à l’entrelacs de la corbeille à pain, et sa poitrine à la croûte du pain. J’ai peint Gala avec deux côtelettes d’agneau sur l’épaule, comme expression de mon désir inconscient de la dévorer. C’était l’époque de l’imagination à l’état le plus pur. Aujourd’hui, alors que Gala s’est élevée dans la hiérarchie héraldique de ma noblesse, elle est devenue ma corbeille de pain. »
Laurent Bonneau Normand la Fidélité C.B.R.F.A.D.