MORIN Toussaint, Rennois la Tendresse

Collection privée

Cette biographie d’un parcours bien chaotique est le résultat des travaux de recherches de Laurent BASTARD publié sur la page généalogique du site du musée du Compagnonnage de Tours.

Toussaint MORIN est né à La Guerche-de-Bretagne (35) le 2 novembre 1823, fils de Toussaint Jean MORIN, 24 ans, charron au bourg de Rannée, et de Françoise Michelle GESLIN.
Témoins : Louis PIERRE, 61 ans, laboureur, et Mathurin Jean Marie CADO, 28 ans, laboureur.

Parti sur le tour de France, il fut reçu compagnon boulanger du Devoir à Orléans à l’Assomption 1846 sous le nom de Rennois la Tendresse.

Il fut écroué pour vol à Tours en 1855. Le registre d’écrou de la maison d’arrêt de Tours le mentionne sous le n° 1025 (vue 346/426) :
« MORIN Toussaint, fils de Jean-Michel et de feue Françoise GÉLIN, né à La Guerche, Ille-et-Vilaine, demeurant à Vendôme, profession de boulanger, entré le 2 juillet 1855.
Signalement : âgé de 31 ans, nez moyen, taille de 1 m 710, bouche moyenne, cheveux châtain foncé, menton rond, sourcils châtains id, visage ovale, front haut, teint coloré, yeux gris, barbe châtaine.
Marques particulières : tatoué sur le bras gauche de St-Honoré et les outils du Boulanger. Sur le bras droit, un compagnon. »

La liste de ses vêtements suit : « Une casquette de drap gris, une chemise de coton à raies blanches et jaunes, une cravate de soie noire à raies jaunes, un gilet de flanelle grise à carreaux rouges, une blouse de coton bleue, un pantalon de laine noire à fleurs vertes et des souliers. »

Prévenu de vol par le juge d’instruction de Tours, il fut placé sous mandat de dépôt le 3 juillet 1855.
Par jugement du tribunal correctionnel de Tours en date du 28 juillet 1855, il fut déclaré coupable de vol et condamné à trois mois de prison en vertu de l’article 401 du Code pénal. Sa peine effectuée, il fut remis en liberté le 26 octobre 1855.

Toussaint MORIN poursuivit son existence rythmée par les délits et les condamnations. Le registre du bagne de Toulon mentionne la liste de ses peines après ses trois mois de prison à Tours :
2° Tribunal de Paris, 30 octobre 1856, 6 mois de prison et 16 francs d’amende, coups et blessures
3° Tribunal de Corbeil, 19 mars 1858, 1 an, 1 jour de prison, vols
4° Tribunal de Montargis, 18 mai 1859, 6 mois de prison, vols, et 2 ans de surveillance
5° Assises de la Seine, 7 juillet 1859, 5 ans de prison, vol, et 5 ans de surveillance
6° Tribunal de Rennes, 15 décembre 1864, 5 ans de prison, vol et rupture de ban.

« Renseignements sur sa conduite, son caractère, ses moyens d’existence avant sa condamnation : Homme dangereux, a tenté de s’évader de la Maison de Justice d’Auxerre, il doit être surveillé de près. Catholique. Sans fortune. »

Sa dernière infraction le conduisait au bagne de Toulon et de là en Guyane.

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Un bagnard de Toulon “accouplée” par une lourde chaine à un second (en argot, cela s’appelait le mariage), toujours un “ancien” à un nouveau venu. Deux forçats ainsi accouplés étaient appelés chevaliers de la guirlande.

L’extrait des matricules des chiourmes (bagne de Toulon) mentionne sous le n° 13570 : « MORIN Toussaint Jean, immatriculé sous le n° 17292, fils de Jean et de feue Françoise Michelle Geslin, né le 2 novembre 1823 à La Guerche, arrondissement de Vitré, département d’Ille-et-Vilaine, ayant exercé, avant son arrivée au bagne, la profession d’ouvrier boulanger.
Condamné à Auxerre le 16 août 1865 par la Cour d’Assises de l’Yonne pour avoir, en 1865, soustrait frauduleusement des effets d’habillement et d’autres objets mobiliers à l’aide d’effraction dans une maison, à la peine des travaux forcés pour dix ans, sans pourvoi. »

Parmi les mentions de son signalement figure le fait qu’il est célibataire et parmi ses marques particulières, celles-ci : « Tatoué sur le bras droit des outils de boulanger et des lettres L.R.C.B. , sur le gauche d’un personnage, d’un Évêque et d’une femme. »

Détaché de la chaîne le 8 janvier 1866, il embarqua pour la Guyane à bord du Cérès et partit le même jour.

Il fut à nouveau condamné, le 21 septembre 1875, par le 1ᵉʳ conseil de guerre de la Guyane, à la peine de deux ans de prison pour coups et blessures volontaires.
Toussaint MORIN décéda à Cayenne, à l’hospice du camp de Saint-Denis, banlieue est, le 20 janvier 1879, âgé de 55 ans.

MORIN Toussaint Cayenne hôpital colonial

L’hôpital colonial de Cayenne où mourut Toussaint MORIN en 1879.

(Source : AD Ille-et-Vilaine numérisées : Etat civil ; AD Indre-et-Loire numérisées : Registre d’écrou de la maison d’arrêt de Tours du 17 juin 1853 au 7 janvier 1856, 2 Y 259, vue 346/426 ; Archives Nationales d’Outre-Mer (Dossier FR ANOM COLL H 391).

Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.

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