Dans les premiers temps de la sélection généalogique et de nouveau métier de sélectionneurs de semences, fin du 19e siècle, début du 20e siècle, on essaye pour faire des croisements d’acquérir des graines de froment qui soit résistante et précoce.
C’est à dire, que l’on trouvera au Nord de la France, des sélectionneurs et des multiplicateurs d’un grain bien rempli grâce à une plus longue durée du jour et surtout l’absence de sécheresse qui évitait l’échaudage potentiellement plus présent au Sud de la France.
C’est une qualité pour le grain de blé vendu en tant que semences.
La sélection par le climat de cette région apporte une rusticité, d’ailleurs, « l’on disait autrefois que les bonnes semences devaient descendre du Nord vers le Sud ».
Le premier souci est que la récolte arrive à bon terme, surtout dans les terres gagnées sur l’Arctique. Pour rester plus local et dans une aire française, ce sera vers le Nord de la France que l’on va trouver le plus, de cultivateurs multiplicateurs.
La région d’Armentières, au Nord de Lille a développé une bonne réputation de semences de blé. Mais dans la petite région de Pévèle dans les Hauts de France, à l’est de Lille, on a compté jusqu’à 81 multiplicateurs de graines de betteraves, puis beaucoup devinrent des multiplicateurs puis sélectionneurs-obtenteurs de semence de blé par après.
Citons Simon-Legrand, Lemaire-Deffontaines, Blondeau, Cambier-Leleu, Lepeuple, Bataille, G.Laurent. Carbon, Verdavoir, Momont, intégré en 2014 dans le groupe allemand KWS, groupe qui avait déjà repris Lochow-Petkus en 1968.
La variété Cappelle, descendant du blé de Noé, crée en 1931 et agrée en 1946, fut pendant 18 années leader du marché français après la guerre 40-45. Cappelle est aussi le nom du village de la Pévèle où son obtenteur, la firme Florimond Desprez, a ses champs de collection.
Dans les sélectionneurs spécialisés en blés en France, citons encore, Vilmorin (firme où 8 générations se succèderont depuis 1743, créée par un jardinier du Roi de France) intégrée dans Limagrain en 1975, C.C.Benoist dans les Yvelines, intégré dans Syngenta depuis 2001, Tézier frères à Valence dans la vallée du Rhône repris dans la groupe Limagrain.
Une autre blé, est celui de Crépi renommé déjà en 1500 nous dit Henri de Vilmorin. Voici ce qu’il en dit dans son livre « Les meilleurs blés » en 1880 « Le blé de Crépi est une des plus anciennes races françaises. Il se cultive de temps immémorial dans tout le nord de l’Ile-de-France et une partie de la Picardie et de la Champagne. Les environs de Crépi en Valois ont été longtemps renommés pour les blés de semence qu’on y venait chercher de bien loin à la ronde : c’était du grain nettoyé avec soin et parfois trié à la main. Sans doute le climat très âpre et rude de la plaine où il était récolté donnait à ce blé un tempérament robuste et rustique qui le faisait prospérer d’autant mieux dans les terres plus abritées des vallées environnantes ».