LES EXPOSITIONS DE LA BOULANGERIE AU MUSÉE
En 1998, le musée présente, pour son 40ᵉ anniversaire, une première exposition sur le pain composée de panneaux et d’objets, intitulée Le Pain à la maison, empruntée à l’écomusée de Ruynes-en-Margeride, dans le Cantal. Chaque après-midi les compagnons boulangers proposent des dégustations de différents et savoureux pains.
Souvenir d’une exposition (1998)
C’était en mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit,
Le quatorze de mai, tous autour de la table,
Les chiens blancs, bien rangés, en longue suite,
Très dignement écoutaient les propos aimables,
De messieurs Royer, Tolochard et Bastard,
Tandis que du dehors la chaleur pénétrait ;
Si bien qu’un boulanger pensa qu’il était tard :
« Alors, on la débouche cette bouteille de Vouvray ! »
Les fines bulles jaillirent dans les coupes de verres,
Qu’aussitôt les chiens blancs s’empressèrent de vider ;
Le vin délie les langues et les joues de la Mère
Prirent la jolie teinte des roses de l’été.
C’était le premier acte. Il fallait désormais
Fournir chaque jour le bon pain croustillant,
Bien levé, bien moelleux et tendre et parfumé,
Pour le plaisir de tous, grands et petits enfants.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, sculptant un espadon. >
Les jeunes apprentis conduits par Pierre Pebayle,
Furent tous à la hauteur, sous son œil sévère,
Sauf une fois, ayant à droite placé l’entaille :
Cela suffit : jamais ils ne recommencèrent !
Puis un matin, les yeux mi-clos, il apparut ;
Les bras chargés de bonnes baguettes enfarinées,
Peu bavard, mais actif, vous l’avez reconnu,
Je veux bien sûr parler de ce fameux Lyonnais !
Sous les voûtes de pierre Magali la charmante
Contenait l’appétit… des enfants en bas âge,
D’aucun jeune boulanger, elle ne devint l’amante,
C’est que la clef des cœurs n’était pas de passage.
Tout se passait très bien quand Bordelais, un jour,
Annonça aux chiens blancs : « Picard est de retour ! »
Bien vite les bouchons sautent, les plats sortent du four ;
Au 16 quai de la Loire, les voilà qui accourent !
Et l’ami Japonais de la fidélité
Enferme dans sa boîte mille et mille clichés,
D’un lieu très étrange et presque épouvantable
Qu’il nommera plus tard « l’antre de l’Inviolable » !
L’an passé, je l’ai dit, ce lieu est dangereux
Si l’aspirant a soif et a un petit creux.
Aujourd’hui ce propos, je me dois rectifier :
Même les compagnons doivent s’en méfier,
Et en particulier certain jeune pâtissier
Notez bien que j’écris ces mots au singulier
Lequel prêta serment… sur un sac de farine
De ne plus jamais boire… plus de trois verres d’épine !
Comme pour sanctionner ce parjure éhonté,
Le ciel, un beau matin, déversa des trombes d’eau ;
Manquant sa cible, ce fut un pauvre Bordelais
Qui nu-pieds, seau en main, lutta contre les flots.
Pendant ce temps, l’Inviolable, aux Dames Blanches,
Se trouvait opéré pour être… plus étanche ;
D’un bon coup de scalpel, qui épargna sa gaule,
Il devint comme l’égal du grand Charles de Gaulle !
Un bel après-midi, Monsieur le préfet
Se fit expliquer ce qu’est un pain parfait.
Honoré, comme le saint, les chiens blancs si habiles
Lui offrirent en pâte morte les armes de la Ville.
Rare jour s’il en fut, marqué par la présence
Du PEV, l’Angevin, dont la bienveillance
Se porte désormais du côté de Chinon
À boire du bon vin et trousser le jupon !
Quelque peu surmené, ne pouvant être au four
Et au moulin, il dit à ses Pays Dufour,
Hamel, et Casala, ainsi qu’aux aspirants,
À ses Pays Laizé, Boudet et Romian,
Comme à Dutrion, à Minou et Bastien,
Sans oublier Courtin, les apprentis, Vosgien,
D’être tous bien présents durant l’exposition
Et de pouvoir répondre à toutes les questions.
Chers compagnons, tous ceux que je viens de citer,
Ont fait preuve de cœur, de générosité,
Malgré les nuits trop courtes, le travail, les soucis,
Tous ont bien mérité que je leur dise « merci ! »
Tours, ce lundi 6 juillet 1998
L. Bastard
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100e anniversaire du décès de Lucien Blanc, Provençal le Résolu, Meyzieu (69), 2009.
De gauche à droite, Christophe Cheutin, Christophe le Champagne, compagnon menuisier du Devoir ; Jean Philippon, Bordelais la Constance, compagnon cuisinier des Devoirs Unis ; Laurent Bastard, directeur du musée du Compagnonnage ; Laurent Bourcier, Picard la Fidélité ; René Teulet, Quercy la Constance, compagnon mécanicien du Devoir.
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Au cours de l’été 2007 eut lieu une seconde exposition intitulée Le Pain des Compagnons où les compagnons boulangers exposèrent de nombreux travaux artistiques réalisés avec l’aimable soutien de la minoterie Raimbert.
Cette exposition présentait le blé, de la naissance du grain jusqu’à sa transformation en pain et en chef-d’œuvre.
Blason en pâte-morte réalisé par Nicolas Mugnier, Savoyard le Soutien du Temple, pour l’exposition Le Pain des Compagnons boulangers. 2 juillet-31 août 2007.
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Du 1ᵉʳ juillet au 14 septembre 2014,
pour commémorer le centième anniversaire du début
de la Première Guerre mondiale, en partenariat avec
le Centre de recherche et d’étude de la boulangerie
et ses compagnonnages, le musée du Compagnonnage
présenta « Le Pain dans la Grande Guerre »,
exposition retraçant chronologiquement
cette guerre à travers le pain.
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Musées, collections publiques et centres de documentation possédant des archives ou objets se rapportant aux compagnons boulangers (liste non exhaustive)
- Musée de Fontenay-le-Comte (règlements, cannes, couleurs, photographies).
- Musée du Compagnonnage de Romanèche-Thorins (documents).
- Musée Carnavalet, Paris (gourde en faïence).
- MUCEM, Marseille (coll. du musée national des Arts et Traditions populaires).
- Musée du Vieux Saint-Étienne (CBDDL, tisseurs-ferrandi- niers et différentes couleurs).
- Musée de La Rochelle.
- Musée du Terroir de Loches (37) (cannes).
- Musée de l’Union Compagnonnique, Manoir de la Haultière, à Nantes (photographies, cannes).
- Centre de la Mémoire des Compagnons du Devoir à Angers (archives, cannes, lithographies, couleurs, etc.).
- Musée de la Vie bourguignonne à Dijon (cannes, documents, photographies).
Joseph Baudry, Vendéen Cœur Zélé, reçu à Tours à l’Assomption 1875.
Une vitrine lui est entièrement consacrée au
Musée Vendéen de Fontenay-le-Comte (cannes, couleurs, etc.).
Une vitrine dédiée aux compagnons boulangers du Devoir au musée du pain de Charenton aujourd’hui disparu.
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Musée du Compagnonnage de la Fédération compagnonnique des métiers du bâtiment de Toulouse en 2019.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité CPRFAD