Ils goûtèrent le pain fait avec la farine des autorités occupantes. De la féverole pourrie, de la souillure d’épeautre.
Une honte. Le pain était couleur rat, gluant. Il puait le moisi. .Je ne peux pas, soupira petit Victor. Mange ! gueula Gaston. Tu ne vois pas ce qu’il nous a coûté ! Ils le mangèrent. Infect, dit l’aïeul. Du pain de suie. Ainsi fut baptisé le pain des Allemands.
1914. A Torémont, petit village des Ardennes, les Emouchet préparent la noce de leur fille Jeanne-Marie. Mais la guerre éclate et bientôt les Allemands surgissent pour s’installer en maîtres.
Bravant l’impitoyable loi de l’occupant, les Emouchet assurent leur survie dans les profondeurs de la forêt. Au printemps 1915, une étrange rencontre fait basculer leur destin…
Inspirée de faits réels, cette chronique sur une année de l’invasion et de l’occupation est aussi un magnifique hymne à la terre et à la paysannerie.