« Le pain dans la grande guerre » (9)

Le ravitaillement

Le ravitaillement des troupes présente plusieurs difficultés : l’état des voies de communication, le bombardement des convois, mais il en est une autre qui peut paraître étrange, c’est que le pain ne peut pas être distribué frais.

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Pains en attente pour le ressuage de 24 heures dans la tente paneterie

En effet, celui-ci ne supporte pas le transport : « mis en voiture, le pain frais secoué pendant la route, impressionné par la chaleur ou l’humidité, se détériore, se met en pâte, devient, selon l’expression des troupiers, une boule de son et constitue un aliment aussi désagréable qu’indigeste. »

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Les camions du service du ravitaillement des troupes à Troyes en août-septembre 1914, lors de la bataille de la Marne.

Le pain est donc après sa cuisson stocké au minimum 20 heures dans des paneteries avant d’être transporté, mais ce stockage est également limité car il ne se conserve que 4 à 8 jours suivant la saison.
Le pain fabriqué dans les stations-magasins est transporté par chemin de fer jusqu’aux gares où les trains régimentaires et les convois administratifs, composés de voiture automobiles ou hippomobiles, peuvent venir se ravitailler.

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Les convois d’approvisionnement sont des cibles très « appréciées » par l’ennemi

Quand la distance entre la dernière gare utilisable et les troupes à ravitailler est trop importante, il n’est plus possible d’avoir recours aux stations-magasins, le laps de temps entre le moment où le pain a été fabriqué et celui où il est consommé étant supérieur à sa durée de conservation.
Il est alors nécessaire de faire fournir le pain uniquement par les boulangeries mobiles, portatives, et par des centres de fabrication développés le plus près possible du théâtre des opérations.

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Les petits ânes africains et autres mulets sont utilisés pour le transport des munitions et des vivres sur le front. Celui-ci traine à lui seul le pain de toute une compagnie

Une fois le pain livré près du front, il est désigné un groupe de soldats dans chaque compagnie combattante pour une corvée de ravitaillement. Les hommes partent avec des bidons jusqu’aux cuisines régimentaires et reviennent en première ligne chargés des bidons de nourriture et de pain.

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Le ravitaillement des soldats au front à l’aide de voitures à bras

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Tas de pain en attente d’être distribué

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Bidons pleins de nourriture et pains enfilés sur un bâton

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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