La mère 4/5

 

NOMS ET ADRESSES DES DIFFÉRENTES MÈRES RÉPERTORIÉES À CE JOUR
DANS LES CAYENNES ET VILLES DE DEUXIÈME ORDRE

Cet état a été établi à partir des sources disponibles (archives compagnonniques et judiciaires, correspondances entre compagnons, Mémoires de Libourne le Décidé…). Il est souvent incomplet en ce qui concerne l’adresse de l’établissement et la durée totale d’activité de telle ou telle Mère dans une ville. Lorsqu’une seule année est indiquée, il s’agit de celle de la mention sur un document et non celle de début ou de fin d’activité. Il en est de même de deux années : il ne s’agit pas obligatoirement de la période complète d’activité de la Mère, mais des dates extrêmes rencontrées dans des archives.

Cette liste est établie en tenant compte de l’ordre de fondation des différentes cayennes.

Blois

1810 : Mme BOYER, rue Basse.
1839-1840 : Mme LANGEAI.
1840 : Mme DESNIAU.
1863 : M. Alexis BIBARD, Vendéen Cœur Loyal, C.B.D.D.
1878-1887 : Mme DURAND, 2 rue des Violettes.
Mars 1889 : Mme PÉRICAT, 16 place du Marché-Neuf.
1891-août 1893 : X, rue du Vieux-Port.
Août 1893 : M. Alphonse (1) et Henriette GIBAULT, née Braquet, 62 rue Denis-Papin, café À la Jeune France (2).

 

 

 

À la Jeune France, devant la porte de son restaurant, en tenue sombre, Henriette Gibault, Mère des compagnons boulangers du Devoir de Blois, entourée de ses deux enfants

À droite, assis et de face, Alphonse Gibault, son époux et Père des compagnons boulangers.

 

 

Janvier 1902 : Alphonse et Henriette GIBAULT, née Braquet, 16 rue du Marché-Neuf.
1er novembre 1910-mai 1920 : M. et Mme HALLIER, 4 rue de la Vieille-Poste (gendre du compagnon passant charpentier Joubert, Blois le Rustique).
Mai 1920-13 octobre 1952 : Mme CAILLAUX, 3 rue Saint- Martin, café Louis XII.
14 octobre 1952 – 16 mai 1955 : M. CAILLAUX, 3 rue Saint- Martin, café Louis XII.
17 mai 1955 : M. et Mme BARRÉ, 3 rue Saint-Martin.

  1. Le 6 juillet 1906, avec les compagnons boulangers Appolinaire Marquis, Blois le Soutien des Couleurs, Eugène Bardel, Blois le Triomphant et Fernand Péarron, Blois Plein d’Honneur, M. Gibault, Père des compagnons boulangers de la ville de Blois visite la grotte de la Sainte-Baume et le Saint-Pilon.
  2. Le café À La Jeune France a été créé en 1892 par les époux Gibault ; une de leurs filles épousera M. Henry Drussy, qui deviendra maire de Blois entre 1941 et 1944. Il y eut un problème de dettes envers l’aubergiste lors du départ des compagnons de cet établissement.

Orléans

1834 : Jacques Christophe et Justine TESSEREAU, née Paty, 31/33 rue de l’Écrevisse (garçon boulanger).
1840 : les mêmes, 5 rue du Chariot.
Février 1841-1845, les mêmes, 7 rue de l’Aiguillerie.
1846 : les mêmes, 13 rue de l’Aiguillerie (rue Sainte-Catherine).
1850 : Pierre Charles (1) et Magdeleine NOLLAND, née Ruet, rue du Marché-aux-Veaux.
1859-1861 : Augustin et Octavie ANDREUX, née Marque, 215 rue de Bourgogne (boulanger).
Novembre 1863 – Juin 1871 : Ambroise et Marie Cécile AMAND, née Piqueret, 123 rue de Bourgogne (2).
24 juillet 1871 – 1875 : Hippolyte et Alexandrine DANSAC, née Breton, marchand de vin-limonadier, 2 rue Parisis.
1882 – 2 février 1883 : Mme Marie Cécile AMAND, née Piqueret, 26 rue de l’Écrevisse.
3 février 1883 – 12 décembre 1885 : Amanda ROUBALLAY, née Fouqueau, épouse de Blois l’Ami du Temple, C.B.D.D., 113 rue de Bourgogne.
1886-1887 : Mme ROUSSEAU, 37 rue Sainte-Catherine, restaurant La Colombe.
Septembre 1891-août 1893 : Amanda ROUBALLAY, épouse de Blois l’Ami du Temple, C.B.D.D., 30 place du Châtelet, Restaurant du Châtelet.
Septembre 1893-1902 : Clovis et Madeleine BARON, née Legrand, 4 rue du Chariot.
1903 – novembre 1905 : Eugène et Georgette GARDET (1), née Place, 215 rue de Bourgogne.
Décembre 1905-1913 : Théophile « Eugène » et Adrienne AUGIS (2), née Brissard, Café du Temple ; 46 rue Sainte-Catherine.
1913-1921 : Mme THIROT, 46 rue Sainte- Catherine, Café du Temple. Siège des Enfants de la Vérité (scissionnaires) en 1921.

  1. Né le 23 janvier 1804 à Orléans ; marié le 17 mai 1831 à Orléans avec Magdeleine Julie Désirée Ruet. À la même période, en septembre 1850 entre autres, il accueille dans son établissement des banquets de républicains avec présence de conseillers généraux et re- présentants du peuple. Suite au coup d’état de décembre 1851, condamné à la déportation en Algérie « Centurion. Dangereux. A envahi la Mairie. Violences envers la force armée. Sa maison servait de réunion aux démagogues ». Incarcéré à la Maison Carrée d’Alger. Gra- cié et mis sous surveillance le 4 décembre 1852. Décédé à Orléans le 6 décembre 1860.
  2. L’établissement était tenu de 1856 à 1861 par Auguste Guillaume Amand, Gué- pin Cœur d’Amour, compagnon sabotier du Devoir. Suite au décès de son épouse Joséphine le 25 novembre 1861, il céda l’établissement à son frère Ambroise Amand ; il est probable que Auguste Guillaume Amand, Guépin Cœur d’Amour, fut Père des compagnons boulangers en 1861-1862, avant de cesser son activité. Guépin Cœur d’Amour est l’auteur de chansons publiées par Agricol Perdiguier dans son Chanson- nier du Tour de France (1858) : Ah ! Quel plaisir d’être aspirant (cahier 1, p. 27-28) et Les Poètes (cahier 2, p. 14-15) et l’éditeur d’une lithographie Dédiée aux Enfants du Devoir en 1859.

Tours

Novembre 1820 : M. Marin PERRON, rue des Trois-Écritoires.
Novembre 1820-1846 : Mme Jeanne et M. François JACOB (décès du Père en 1846). 1846 (3) – 24 septembre 1863 : Mme Jeanne JACOB, 7 rue de la Serpe.
1863-22 février 1868 : M. Émile Victor JACOB, 9 rue de la Serpe (4).
23 février 1868-1869 : Renée GUÉRIN, veuve en second mariage de Victor Émile JACOB, mariée à Tours le 12 mai 1869 à Pierre DUFAU, Béarnais la Clef des Champs. C.B.D.D. (5).
1881-mai 1888 : Mme BIGNON-DUMAS ou DUMAS, 11 place du Grand-Marché (6).

  1. Eugène Gardet, né en 1854 à Vrigny (45) ; Georgette Place, née en 1861 à Jargeau (45).
  2. Eugène Augis, né en 1869 ; Adrienne Brissard, née en 1868 à Baccon (45).
  3. Année du décès de François Jacob. Mme Jacob tient ensuite seule l’établissement jusqu’à son décès en 1863.
  4. Fils des époux Jacob. Décédé en 1868.
  5. Le 14 octobre 1880 a eu lieu une réunion des CC.B.D.D. dans un café de la place du Palais de Justice, pour traiter d’un changement de Mère, mais rien ne permet d’affirmer que le changement a bien eu lieu,ni quelles étaient l’ancienne et la nouvelle Mère (peut-être un nommé Préault). Nous notons la présence, parmi les compa- gnons, d’Émile Picaud, Périgord le Victorieux,domicilié au 47 rue de Bordeaux, qui deviendra le Père des CC.B.D.D. à partir de 1888, au 11 rue de la Serpe.
  6. En 1883, elle est désignée sous le nom de « Mme veuve Bignon ». Elle tenait un bureau de placement pour les ouvriers boulangers. Il y eut mésentente avec les CC.B.D.D. et désaccord sur les comptes. En 1891,son établissement devient le siège des compagnons bourreliers-harnacheurs du Devoir (Ralliement). En 1900, Mme veuve Dumas devient Mère des compagnons bourreliers-harnacheurs et maréchaux-ferrants adhérant à l’Union Compagnonnique. À cette date, elle tenait toujours son bureau de placement pour les ouvriers boulangers indépendants.

Restaurant La Colombe au 37, rue Sainte-Catherine à Orléans ;
l’on remarque au premier étage, l’enseigne Fer à cheval,
signalant que la maison est Mère des compagnons maréchaux- ferrant

Août 1888-septembre 1891 : Mme PICAUD, 11 rue de la Serpe, qui est l’épouse de Périgord le Victorieux, C.B.D.D. Elle devient ensuite Mère de l’Union Compagnonnique jusqu’à son décès en 1891 (1).
1891 : Mme BENOÎT. (2)
1892 : Mme Alise CRITEAU, née Douard, 9 rue de la Serpe. Mère reçue sous le nom de Tourangelle la Bien Estimée ; épouse du compagnon cordonnier-bottier Criteau, dit Saintonge. En fonction jusqu’en 1911. Également Mère des compagnons cordonniers-bottiers du Devoir et des compagnons cordiers du Devoir.
1912-1918 : François et Jeanne DANIEL, 9-11 rue de la Serpe.
1918-1935 : Mme Jeanne MILLET (3), 9 rue de la Serpe ; épouse de Léon Clotaire Millet, Tourangeau la Fidélité, C.B.D.D. Mère des compagnons cordiers du Devoir (1929) puis de l’Union Compagnonnique de 1930 à 1936.

 

 

 

Jeanne Daniel, au milieu des « Hommes en place » de la cayenne de Tours en 1911.

À gauche, le Premier en ville, revêtu de sa couleur de fonction blanche ;

À droite, Jacques Themechward, Tourangeau l’Ami du Travail, rouleur.

Second rang à gauche, Henri Dubois, Tourangeau l’Amour du Travail.

 

 

 

  1. Émile Picaud, Périgord le Victorieux, C.B.D.D. reçu en 1874, favorable à la Fédération compagnonnique de tous les Devoirs réunis, fut après 1889 le trésorier, puis le maître des cérémonies de l’Union Compagnonnique, et son épouse la Mère de l’Union, au 9 rue de la Serpe. Mme Picaud est décédée le 17 juin 1891, à trente-cinq ans ; son mari mourut de maladie trois mois plus tard, au même âge, le 11 septembre. Le siège de l’Union Compagnonnique fut ensuite transfé- ré en juillet 1892 chez le compagnon Léon Jonnery, compagnon doleur du Devoir, 15 rue des Trois-Écritoires. Ce compagnon, né à Beaujeu le 14 septembre 1854, avait été reçu à Tours à la St-Jean 1878 sous le nom de Beaujolais Cœur Fidèle.
  2. Les compagnons la quittèrent à cause de négligences dans le service et de problèmes lors du placement des aspirants et compagnons boulangers.
  3. Fille de Louis Guérineau, trente et un ans, cultivateur à La Perrée, à Mazières (Indre-et-loire) et Marceline Bodeau, vingt-six ans. Le couple s’installa avant 1914 comme journaliers à Saint-Etienne-de-Chigny (Indre-et-Loire). Mentionnée comme « cuisinière », elle épousa à Saint-Etienne-de-Chigny, le 25 mai 1914, le compagnon boulanger D.D. Léon Clotaire Jean Millet, Tourangeau la Fidélité. Léon Millet est né le 7 avril 1881 à Neuillé-Pont-Pierre (Indre-et-Loire), fils de Jean Pierre Léon Millet, trente et un ans, sabotier, et Maria Félicie Bordon, vingt-deux ans, lingère. Marié à Saint-Jean-le-Blanc (Loiret) le 15 février 1906 avec Marguerite Lucie Fernande Landre ; remarié à Saint-Etienne-de-Chigny le 25 mai 1914 avec Jeanne Guérineau. Il demeurait en 1914 à Neuillé-le-Lierre (Indre-et-Loire). Reçu compagnon boulanger du Devoir à Tours, à l’Assomption 1921, à quarante ans, il sera radié des C.B.D.D. au congrès de Blois le 14 août 1936 et admis comme membre d’honneur de l’Union Compagnonnique la même année. Mme Millet a eu deux enfants. Un fils, René Millet (né à Neuillé-Pont-Pierre le 4 mars 1907), compagnon cuisinier des Devoirs Unis, Meilleur Ouvrier de France en 1949, reçu à Tours le 26 septembre 1936 sous le nom de Tourangeau la Fidélité ; il sera initié franc-maçon par la loge Les Démophiles de Tours, et décédera en 1954. Une fille épousera Léonard René Joyeux (né à Migné-Auxances (Vienne), le 4 juin 1910), qui sera reçu compagnon cuisinier-pâtissier des Devoirs Unis, à Tours, le 26 septembre 1936 sous le nom de Poitevin la Tranquillité et initié également franc-maçon, loge Les Démophiles de Tours. Son épouse, Mme Joyeux, succédera à sa mère comme Mère des C.B.D.D. de la ville de Tours, au 9 rue de la Serpe, durant un an, en 1935-1936. De 1930 à 1935, Madame Millet fait office de Mère pour l’Union Compagnonnique.

1935-mai 1936 : Mme JOYEUX, 9 rue de la Serpe, fille de Léon Clotaire MILLET, Tourangeau la Fidélité, C.B.D.D. et Jeanne Millet. Épouse de Léonard René JOYEUX, Poitevin la Tranquillité, compagnon cuisinier-pâtissier des Devoirs unis ; elle devient en 1936 la Mère de l’Union compagnonnique, son écharpe de Mère de l’U.C. lui fut remise le dimanche 27 septembre 1936.
Mai 1936-décembre 1945 : Mme CHENET, Café Breton, 9-13 place des Halles, épouse de Gustave CHENET, compagnon bour- relier du Devoir (1).
Janvier 1946 : Mme ONDET, Café Breton, 9-13 place des Halles, épouse d’André Ondet, Blois Va de Bon Cœur, compagnon sellier du Devoir (2).

Tours, cortège des compagnons des Devoirs Unis
à l’angle de la rue de la Serpe et de la rue de la Grosse Tour ;
l’on observe sur le bâtiment de droite le panneau
« Mère des boulangers », 27 septembre 1936 ;
Coll. J. Philippon.

  1. Gustave Georges Pierre Chenet, né le 24 juin 1888 aux Hermittes (Indre-et-Loire), a été reçu compagnon bourrelier-harnacheur du Devoir le 18 juin 1931 à Tours, à l’âge de quarante-trois ans, sous le nom de Tourangeau Va de Bon Cœur. Il a tenu le Café Breton à partir de 1932 et son épouse a été reconnue Mère des compagnons du Devoir cordonniers, tisseurs, tonneliers, menuisiers, serruriers, charrons et selliers le 26 juin 1932, puis des boulangers en 1936. Elle tenait avec son mari le Café Breton (Hôtel Saint- Jean) de 1932 à 1946 et de 1956 à 1962. Il décédera vers 1970. Son fils, André Chenet, sera reçu compagnon cuisinier des Devoirs unis à Tours le 3 octobre 1964 sous le nom de Tourangeau Va de Bon Cœur, comme son père.La réception de ces deux compagnons est particulière puisqu’elle est due à l’une des clauses de la donation Legeay (compagnon tonnelier du Devoir, donateur des immeubles de l’Alliance Compagnonnique et du Café Breton ; voir le chapitre Mutualité), qui dispose que le Café Breton doit être exploité par un compagnon. Cette clause sera respectée jusque dans les années 1970.
  2. André Ondet est né le 9 septembre 1897 à Chouzy-sur-Cisse (Loir-et-Cher). Il est l’apprenti du compagnon bourrelier Gustave Chenet, aux Hermittes (41). Il est reçu compagnon sellier du Devoir le 22 novembre 1927 à Paris sous le nom de Blois Va de Bon Cœur. La même année, il présente à l’Exposition nationale du Travail une maquette de Torpédo, dans la catégorie « selliers-garnisseurs » et est reconnu Meilleur Ouvrier de France (cette voiture est exposée au musée du Compagnonnage de Tours, stand MOF). Il participe activement à la Fédération Intercompagnonnique de la Seine, et lance, avec d’autres compagnons, le journal Le Compagnon du Tour de France dont il est le rédacteur plusieurs années. Passionné de fauconnerie avec Abel Boyer, il confectionne des capuchons, lacets, gants pour les faucons.Son ancien maître d’apprentissage, Gustave Chenet, s’était établi à Tours vers 1930 comme bourrelier, dans une dépendance du Café Breton, puis était devenu le Père des CC. du Devoir au Café Breton, en 1932. En janvier 1946, il fait venir André Ondet et lui confie la gestion de l’établissement. André Ondet, Blois Va de Bon Cœur, et son épouse, seront les derniers Père et Mère des compagnons du Devoir à Tours, avant que l’A.O.C.D.D. n’institue les Mères communes. Le couple est resté en fonction jusqu’au 31 décembre 1955. André Ondet est décédé le 6 juin 1969.

Bordeaux

1836 : Mme ESPIOT, rue Montagne. Décembre 1837 : X, rue Porte-Dijeaux.
Novembre 1848-1856 : M. DOUMENG, 22 rue du Boulan.
1852-1856 : le siège des scissionnaires de l’Union Fraternelle est Chez Auguste (1).
Juin 1856 : M. Raymond ALBERT, 8 rue Saint-Thomas (2).
1857-1858 : Mme AURANSAN, même adresse.
1860 – 4 mai 1867 : Mme MOUSSEAU (3), 13 rue Dauphine.
5 mai 1867 – 24 août 1871 : Mme PÉCOUP, 12 rue de la Vieille-Tour ; épouse d’Agenais Franc Cœur, C.B.D.D.
25 août 1871 – 16 mars 1872 : Mme CAMPAGNE, 6 rue Honoré-Tessier.
17 mars 1872 : Mme Marie REY, 20 rue de Cursol ; épouse d’Agenais la Fermeté C.B.D.D. (4).
1882 : Mme ABADIE, 6 rue Honoré-Tessier.
Avril 1882-1884 : M. LIAUSU, 40 rue Labirat ; C.B.D.D. Bordelais la Fraternité  (5).
1886 – 9 septembre 1888 : Mme DULON, 7 rue des Facultés (6).
10 septembre 1888 – mars 1889 : M. et Mme LUMIÈRE, 9 rue Sainte-Eulalie (Mère des CC. Doleurs de Bordeaux de septembre 1886 à mars 1889).
Avril 1889 – 11 septembre 1893 : Mme Ursule CLOSTRE, 32 rue des Facultés (7).
12 septembre 1893 – avril 1895 : Mme DUGOUJON, 40 rue Labirat.
Avril 1895 – 20 janvier 1896 : X, 25 rue de Cursol (8).
21 janvier 1896 – janvier 1897 : Mme DÉROMAS, 19 rue Delalande ; épouse de Bordelais le Flambeau du Devoir.

  1. Il s’agit peut-être du bar qui existe encore aujourd’hui, place de la Victoire, anciennement place d’Aquitaine.
  2. Cette rue a ensuite été dénommée rue de la Boétie par arrêté municipal du 25 août 1864.
  3. Peut-être était-ce l’épouse d’Adolphe Mousseau, dit La Clef des Cœurs, C.B.D.D. reçu à l’Assomption 1844, à Bordeaux.
  4. Osmain Rey, né à Saint-Maurin (Lot-et-Garonne), reçu à Bordeaux à la Noël 1873, à trente-deux ans, sous le nom d’Agenais la Fermeté. Il est voté des remerciements en sa faveur, en assemblée trimestrielle à Bordeaux, le 9 janvier 1898, parce qu’il a fait don à cette cayenne de sa canne et de trois couleurs, rouge, blanche et bleue. Ce compagnon n’a pas effectué de Tour de France et il est vraisemblable qu’il n’exerçait plus le métier de boulanger en 1873. En effet, sa réception a eu lieu un an après la prise de fonction de son épouse en tant que Mère des C.B.D.D., et il était sûrement le propriétaire de l’établissement. L’hypothèse la plus probable est qu’Agenais la Fermeté était un ancien boulanger qui avait ouvert avec son épouse un bistrot, faisant office de bureau de placement. Suite au choix des C.B.D.D. de prendre leur établissement pour Mère, Rey fut reçu sous le nom d’Agenais la Fermeté.
  5. Voir ci-dessus : IV : 1872-1873 : Quand la Justice s’en mêle…
  6. Anciennement rue Saint-Paul (1866) et rue de la Ruat (1901).
  7. L’établissement sera impliqué en 1888 dans l’affaire du Syndicat des ouvriers boulangers du Bordelais et du Sud-Ouest (voir les chapitre Maîtres et Patrons et Les syndicats).
  8. Au départ des CC.B.D.D. de ce siège, une infime partie des membres « stagiaires » quittèrent la société, pour rester rue de Cursol et fonder le syndicat des ouvriers boulangers dénommé « Les amis de l’ordre », mais il n’aura jamais d’activité réelle et concrète et ce siège devint un simple rendez-vous de boulangers.

Février 1897 – 1er septembre 1898 : X, 32 rue des Facultés.
2 septembre 1898 – 23 décembre 1900 : Mme et M. Achille CHEVALIER (1), 8 rue Bonnafoux.
24 décembre 1900 – 1903 : Madame LAFONT, 10 place d’Aquitaine. (2)
Mai 1903 – 18 mars 1911 : Mme DUCOURS, 22 rue Boulan.
19 mars 1911 – mai 1931 : Mme MORLAAS-MARTY, 22 rue Boulan ; épouse de Béarnais le Juste, C.B.D.D. Son neveu Léopold MORLAAS-MARTY fut compagnon menuisier du Devoir de Liberté, Béarnais la Fierté du Devoir de Liberté. Après le décès de la Mère en 1921, le Père tint seul le siège des boulangers.
Mai 1931 – juillet 1938 : Mme PÉMONGE, 9 rue de la Chartreuse ; épouse de Béarnais le Décidé, C.B.D.D.
Juillet 1938 : X, 24 place du Grand-Marché (3) ou 9 rue de Guyenne.
6 mai 2018 : Mme Huguette JOURDAN, épouse de Pierre JOURDAN, Lyonnais le Fier Courageux, C.P.R.F.A.D.

Rochefort

1829 : M. ARDENT (4)
Mai 1837 : Mme CORDEROI 1844 : M. BONNEAU
1882 : Mme BENOÎT, 6 rue Duvivier.
Juin-septembre 1885 : Mme BERDUREAU.
Septembre 1885 : Mme MORISSET, 27 rue Lesson. 1887 : Mme ROGEON, 19 rue Cochon-Duvivier.
Février-juin 1888 : Mme SOUZINEAU, 128 rue Chanzy, Mère de la Fédération Compagnonnique des Devoirs réunis de Rochefort.
Juin 1888 – avril 1892 : Mme ROUCHÉ, 18 rue Martrou (Mère des maréchaux).
Mai 1892 – juillet 1893 : Mme FORESTIER, 26 rue Saint-Louis. Juillet 1893 : Mme BANC, épouse de Poitevin la Justice, C.B.D.D., 6 rue Duvivier.
Septembre 1894 : Mme ROUCHÉ, 18 rue Martrou.
Janvier-décembre 1898 : Mme BREUIL, 102 rue des Fonderies, épouse de Marmande l’Ornement du Devoir, C.B.D.D. (5).
Décembre 1898 : Mme GAILLARD, 32 rue Lesson.
1902 – décembre 1905 : 64 rue de l’Arsenal.
Décembre 1905 : 12 rue Lafayette.
13 octobre 1907 – 1912 : Mme GOURSAUD, 18 rue Martrou.

  1. Achille Chevalier, compagnon cordonnier du Devoir, Bordelais le Modèle de l’Honneur. À partir de 1881, Mme Chevalier est attestée comme Mère des compa- gnons cordonniers-bottiers du Devoir et des compagnons serruriers du Devoir de Bordeaux de 1899 à 1908. Les compagnons boulangers la quittèrent le 23 décembre 1900. Dans son communiqué paru dans le journal Le Ralliement du 23 décembre 1900, le Premier en Ville écrivait : « Nous espérons que notre Cayenne se remettra de son engourdissement, car depuis que nous étions chez le F. Chevalier nous étions tombés dans une torpeur inquiétante, nous n’avions pas d’embauche aucune, et pour notre corporation il nous faut des embauchages ou bien c’est la mort. »
  2. Anciennement place Saint-Julien, la place d’Aquitaine a été dénommée place de la Victoire en 1918.
  3. Devenue place de la Ferme-de-Richemont en juin 1946.
  4. Le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Maitron, 1789-1864, le mentionne comme Père des compagnons bou-langers du Devoir à Rochefort. Il fut blessé lors de bagarres provoquées devant sa maison par des ouvriers du bâtiment. Arch. Nat. BB 18/1179.
  5. C’était aussi une « maison de plaisir » (voir chapitre Les divertissements).

La Rochelle

Avant 1858 : X, rue Saint-Sauveur.
1858-février 1888 : Mme MÉRAND, 7 rue des Bonnes-Femmes. Février
1888-XXX : M. MÉRAND, 33 rue Gambetta.
Avant 1897 : Mme MUON, 23 rue Gambetta ; épouse de François MUON, restaurateur.
Début 1897 : Mme MUON devint la Mère de l’Union Compagnonnique de La Rochelle.
Mars 1897 – 1898 : Mme VEDEAU, 7 rue des Cloutiers.
1900-1912 : Mme TRESPEUCH Julia, 20 rue des Cloutiers, épouse de Jérémy TRESPEUCH, Saintonge l’Ami du Tour de France, C.B.D.D. (1).
1912 : Mme LAHETJUZAN, 20 rue des Cloutiers.
1931 : X, 4 rue Thiers.

Lyon

Juin-septembre 1825 : M. et Mme MORETTON Jean (âgé de trente-sept ans, sept enfants), « gargotier et cabaretier », 26 rue Thomassin.
1837-1840 : M. et Mme BROSSETTE, 10 rue Boucharnin « Logeur d’ouvriers ; menuisier et gargotier ».
22 janvier 1847 : Vivarais la Prudence, C.B.D.D. (siège non localisé).
1882-1887 : Mme MARÉCHAL, 1 rue du Port du Temple.
Juin 1889 – mai 1897 : Mme Marie Appoline PRAZ (2), 3 rue de la Platière. (Ce siège est mis en sommeil par les C.B.D.D. en 1897 pour adhésion à l’U.C.).

  1. Mère des compagnons menuisiers, maréchaux et boulangers du Devoir ; née Guillon. Épousa à Saintes le 28 septembre 1885 le compagnon boulanger Jérémie Trespeuch, Saintonge l’Ami du Tour de France. Trespeuch était pro-Ralliement, le siège de la caisse de retraite se trouvait dans son établissement. Il reçut un diplôme d’honneur pour sa fidélité à la société des compagnons boulangers du Devoir. A eu un fils Raymond Trespeuch, né le 24 octobre 1887 à Courcoury, compagnon menuisier du Devoir reçu à Lyon en 1905 sous le nom de Raymond le Saintonge.
  2. Marie Appoline Praz, née Carlier, ourdisseuse (employée dans une manufacture de soieries) en 1884, à l’époque de son mariage. Elle demeurait alors 1 rue Lemot. Le 1er mars 1884, à Lyon-1er, elle épouse Charles Praz, compagnon tisseur-ferrandinier du Devoir, Lyonnais Cœur Aimable, né à Lyon le 22 août 1840 et reçu compagnon à Lyon le 6 août 1864. Il demeurait à la même adresse, 1 rue Lemot. Les époux Praz s’établirent comme marchands de vin entre 1884 et 1886, soit entre l’année de leur mariage et celle où ils figurent comme cafetiers au recensement quinquennal. En janvier 1888, les compagnons cordonniers-bottiers du Devoir transférèrent leur siège chez elle et l’installèrent Mère le 4 mars. En juin 1889, Mme Praz est attestée comme nouvelle Mère des compagnons boulangers de Lyon. En 1892 elle est attestée comme Mère des compagnons cordonniers-bottiers, bourreliers-harnacheurs, sabotiers-formiers et forgerons-taillandiers du Devoir ayant adhéré à l’Union Compagnonnique. Elle fut installée par eux le 4 décembre 1892. Attestée comme Mère des compagnons cordonniers-bottiers du Devoir jusqu’en décembre 1890. En mai 1897, elle cesse d’être Mère des compagnons boulangers du Devoir car leur cayenne est mise en sommeil par le congrès national des compagnons boulangers en raison de son adhésion à l’Union Compagnonnique. Les époux Praz cessèrent leur activité vers 1896 (le recensement de 1897 mentionne un autre couple, Joseph et Zélie Bompard, au 1 rue de la Platière). Son établissement comprenait : « comptoir, restaurant et garnis et était situé 1 place de la Platière et quai de la Pêcherie, en face la tête de ligne des tramways de Neuville ».

1898 : Compagnon BOMPARD, 1 rue de la Platière, siège de la Mère des compagnons boulangers, cordonniers et de l’Union Compagnonnique.
Novembre 1910 : M. Louis FAURE (1) , Café-hôtel du Commerce, 32 rue Moncey (réouverture de la cayenne), siège du Ralliement des Compagnons du Devoir.
Septembre 1927-1929 : Mme COLOMB, Hôtel des Deux- Platanes, 35 rue de l’Université.
Août 1932 – avril 1933 : Mme COLOMB (2), 35 rue de l’Université.
1934-1935 : Mme BAZAT, 35 rue de l’Université.
En 1938, est citée comme Mère de la Fédération Compagnonnique du Rhône.

  1. Faure était compagnon cordonnier du Devoir, Dauphiné le Protecteur du Devoir. À partir d’octobre 1906 les compagnons cordonniers-bottiers de Lyon transférèrent leur siège précédent (16 rue Palais-Grillet) dans son établissement, le Café du Commerce. Les compagnons serruriers, menuisiers, forgerons du Devoir s’y établirent ensuite. En novembre 1910 les compagnons boulangers y reconstituèrent leur cayenne (la précédente étant passée à l’Union Compagnonnique). En octobre 1911, les compagnons bourreliers s’y installèrent. En 1912, l’établissement accueillit aussi les compagnons couvreurs-zingueurs-plombiers du Devoir. Il était le siège du Ralliement et de la Société protectrice d’apprentissage de Lyon. Faure Louis décède le 14 octobre 1936.
  2. Devient Mère des compagnons maréchaux-ferrants, des charrons et des selliers du Devoir de Lyon le 25 septembre 1926. Elle était Mère de la Fédération Compagnonnique du Rhône. Elle fut reconnue le 15 mai 1927. Les compagnons menuisiers et les compagnons boulangers du Devoir transférèrent leur siège chez elle en 1927. Le 27 octobre 1928, le compagnon maréchal Henri Bouyer, Saintonge le Persévérant, épousa Suzanne Colomb, fille du Père et de la Mère Colomb. Mme Colomb céda son établissement à la fin de l’année 1929. En 1932, Mme Colomb reprit la gestion de son établissement. Elle était alors Mère des compagnons maréchaux-ferrants, des serruriers et des boulangers du Devoir. Mme veuve Colomb décéda en avril 1933 âgée de quarante-sept ans.

Marseille

1825 : M. BRISTAGNE.
1843 : M. BOYER, 5 rue du Relais
1887 : M. PERTUS, 5 rue Neuve-Saint-Martin.
1890 – juin 1893 : X, rue du Baignoir.
Juillet 1893 : X, 23 rue du Grand-Puits.
Mai 1896 : X, 6 place d’Aix, Hôtel du Gaulois.
Mars 1897 : M. ROUSSIN, 24 rue Magenta (siège de l’Union Compagnonnique).
Mars 1898 : X, 23 rue du Grand-Puits.

Toulon

1826 : X, rue Sainte-Claire.
1854 : M. Jean CAMATTE (1) et son épouse Marie SANDRALY, 2 rue Saint-Cyprien.
1861-1865 : Mme COSTE, 2 rue Saint-Cyprien.
1886 : Mme Marie DEDIEU, Hôtel du Mouton Blanc, 8 rue Bonnefoy. Est également la Mère des compagnons cordonniers-bottiers du Devoir à partir d’octobre 1886.
À partir d’octobre 1887, Mme Joséphine LAUGIER (née Laurent vers 1866) épouse de Germain LAUGIER (né vers 1861) restaurateur au 7 rue de l’Équerre, et Mère cantonale de la Fédération Compagnonnique de tous les Devoirs Réunis.

Angers

Juin 1837 : Mme ROUSSELIÈRE.
Mai 1841 : X, rue Saint-Aubin.
Mai 1865 : Joseph Jean André ESTÈVE et son épouse, 54 faubourg Bressigny.
1882 : X, 61 rue Boisnet.
Avril 1887 – janvier 1889 : Mme LOUEST, 3 place du Pélican.
Janvier 1889 : Mme et M. DEBESSE, 24 rue Beaurepaire.
Août 1892 – 1893 : Mme LOUEST, Hôtel du Jardin des Plantes, boulevard des Pommiers.
Juillet 1895 : la correspondance est à adresser au compagnon boulanger du Devoir Pierre TABOULET, Mâconnais le Bien Estimé du Tour de France, 68 rue Pressigny.
Avril 1897 : 9 rue Valdemaine
1897 : fin de l’activité ; la correspondance est à adresser au compagnon boulanger du Devoir ROLLAN, 16 rue Samson.

Toulouse

1839 : X, rue du May.
1848-1876 : Mme BELLOCQ, 31 rue des Polinaires.
1876 : Mme BERNOS, 25 rue de Rémusat.
1882 : Mme ÉCAVILLON, 6 rue de la Colombe.
1884 : Mme VALLÈS, 7 rue Tripière.
1887 : X, 25 rue de Rémusat.
Mai 1890 : Mme VALLÈS, 7 rue Tripière.
1912-1917 : Mme BATTUT (2) ; épouse de Toulousain l’Enfant Joyeux, C.B.D.D.
18 septembre 1921 – 10 janvier 1926 : Mme FIGAROL, 3 rue de la Croix ; épouse de Toulousain l’Ami du Travail, compagnon cuisinier des Devoirs unis. Mère également de l’Union Compagnonnique.
17 juin 2018. Mme Florence PECH, épouse de Jean-Baptiste PECH, Languedoc l’Enfant Chéri, C.P.R.F.A.D.

  1. Dans leur auberge, se réunissaient vers 1850-1851 des sociétés secrètes démocratiques et socialistes. Leur fils Joseph, cuisinier, né à Cagnes vers 1825, domicilié chez ses parents, fut arrêté le 3 décembre 1850 avec seize autres personnes. On l’accusait d’appartenir à une société secrète qui se réunissait dans le cabaret de son père, où il était employé. Il nia le fait. Ce qui est certain, c’est qu’en octobre 1850 la fusion entre les deux associations démocratiques La Vieille Montagne et La Jeune Montagne avait eu lieu dans cet établissement. Le 28 août 1851, le commissaire central de police le signalait comme un socialiste « pur sang » exerçant la profession de cuisinier au « Restaurant sociétaire », sis, 10 rue La Fayette, à Toulon (Source : Maitron)
  2. Son décès entraîne l’absence de siège pour les CC.B.D.D. jusqu’en 1921.

Paris

Octobre 1825 : M. HANS, marchand de vins, traiteur, 7 rue Étienne (Ier arr.) (1).
1836-1847 : M. MAILLARD, Berry le Flambeau du Devoir, C.B.D.D., 8 rue Babille (Ier arr.) (2).
9 janvier 1857 – 4 août 1861 : M. et Mme DAUDE, 5 rue Beaurepaire (Xe arr.) (3).
5 août 1861 – 30 septembre 1864 : M. et Mme LEFEBVRE, 98 rue du Temple (IIIe arr.) (4).
Octobre 1864 : M. et Mme Antoine CLERMONT, 17 rue de la Truanderie (Ier arr.) (5).
Fin octobre 1864 – 8 septembre 1873 : Mme SÉMARTIN, épouse de Bigourdan la Belle Prestance, C.B.D.D., 13 rue Geoffroy-l’Angevin (IVe arr.) (6).
Mai 1869 : Mme veuve CLÉMENT, 13 rue Geoffroy-l’Angevin (IVe arr.).
9 septembre 1873 – 14 mars 1875 : M. et Mme GUILLAUME, 39 rue des Blancs-Manteaux (IVe arr.) (7).
15 mars 1875 – 31 juillet 1876 : 7 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Propriétaire non identifié.
1er août 1876 – mai 1878 : M. et Mme GIBRAT (Antoine GIBRAT, Bordelais le Soutien des Frères, C.B.D.D.), 5 rue Quincampoix (IVe arr.) (8).
1881-1883, M. et Mme CHIRON (Louis CHIRON, Angevin le Mystère du Devoir, C.B.D.D.), 5 rue Quincampoix.
Mars 1884 – décembre 1885 : Mme VERMERIE, 22 rue des Lombards (IVe arr.) (9).

  1. Ouverte en 1778 près du Pont-Neuf, elle allait de la rue de Béthisy (Rivoli) à la rue Boucher. Elle fut absorbée en 1854 dans la rue du Pont-Neuf.
  2. C’était une « rue chaude » du quartier des Halles. Extrait de l’Histoire de Paris, rue par rue, maison par maison (1875) : « rue Babille […] Dans la maison d’en face, contemporaine du percement de la rue Babille (1762) et dont la petite allée obscure sent à plein nez le passé, nos pères ont vu longtemps une maison de filles. En 1847 [année de la présence des CC.B.D.D dans cette rue] ces courtisanes de la halle aux farines étalaient encore en plein jour, à leurs fenêtres sans rideaux, leur gorge nue, premier appel, et puis elle frappaient au carreau, avec un dé, seconde invitation ; mais le soir, c’était beaucoup mieux ; le passant jeune ou vieux, car les extrêmes se touchent, était agrippé dans la rue, et les forts de la halle du sexe féminin l’entraî- naient de gré ou de force… »
  3. Actuelle rue Greneta, quartier des Halles.
  4. Dans le quartier du Marais. Lefebvre signe avec trois points.
  5. Quartier des Halles, perpendiculaire à la rue Saint-Denis.
  6. Quartier du Marais. Jean Marie Semartin, Bigourdan la Belle Prestance, fut exclu à vie par la cayenne de Paris en juillet 1875 pour insulte envers la société.
  7. Quartier du Marais.
  8. Quartier des Halles. Bordelais le Soutien des Frères adhère à la F.C.D.T.L.D.R. et il est délégué du corps actif au congrès de l’U.C. en 1889.
  9. Quartier des Halles.

 

 

Les compagnons boulangers de Paris posant lors d’une Saint-Honoré.

Devant l’établissement de leur Père et Mère Chanal, au 13 rue au Maire ;

Léon Chanal, second rang, troisième en partant de la gauche, chemise blanche.

 

 

6 décembre 1885 – juillet 1889 : Mme Camille HOREL, 11 et 13 rue Aumaire (IIIe arr.) (1).
Août 1889 – 9 juillet 1892 : M. et Mme VIRARD (Stéphane Virard, Berry Cœur Fidèle, C.B.D.D.) 8 rue du Roule (Ier arr.) (2).
10 juillet 1892-1893 : CAPIOUX, 11 et 13 rue Aumaire (IIIe arr.).
1894 – 14 novembre 1897 : M. et Mme Léon CHANAL, 13 rue au Maire (IIIe arr.) (3).
15 novembre 1897 – 1898 : Mme LACROIX, 10 rue Sainte- Élisabeth (IIIe arr.) (4).
1900 – 1902 : Mme PRADEL, La Marquise d’Or, 4 rue de la Réale, Halles centrales (Ier arr.).
Novembre 1903-1908 : M. et Mme Léon CHANAL, 11-13 rue au Maire (IIIe arr.).
1910-1918 : M. et Mme BARDON, Poitevin Plein d’Honneur, C.B.D.D.,16 rue Charlot (IIIe arr.) (5).
Avril 1920 : Mme VILLAIN (IIIe arr.).
Janvier 1922 : Mme CORNIBÉ, épouse de Lorrain l’Ami du Progrès, compagnon mécanicien des Devoirs Unis, Hôtel du Palmier, 50 boulevard de Charonne (XXe arr.). En 1921, Mère des compagnons bourreliers du Devoir.
Le 1er octobre 1925, Mère des compagnons charrons du Devoir (reconnue à la Sainte-Catherine 1925). Reçue Mère générale des Compagnons boulangers à la Saint-Honoré 1930 sous le nom de Parisienne la Bien Aimée. Décédée à son domicile le 1er février 1945, 1 place de l’Église à Choisy-le-Roi dans sa 66e année (voir chapitre Les Mères Générales).

  1. L’établissement de Camille Horel/Haurel est un débit de vin qui sert de lieu de réunions corporatives et politiques.
  2. Quartier des Halles. Le portrait de la Mère et la façade du siège figurent dans l’hebdomadaire L’Illustration du 27 juin 1891 consacré aux syndicats ouvriers.
  3. Rue proche du quartier des Halles. À propos de cette rue Honoré de Balzac écrit dans La Cousine Bette (1846) : « L’âme à froid, l’on se demande qui peut demeurer là, ce qui doit s’y passer le soir, à l’heure où cette ruelle se change en coupe-gorge et où les vices de Paris, enveloppés du manteau de la nuit, se donnent pleine carrière. » Le commerce de Léon Chanal est choisi comme premier siège social d’une union corporative dénommée la « Cabrette », que créent en 1895 les musiciens auvergnats de Paris. Le 31 décembre 1896, s’ouvre dans ses locaux un bal (la discothèque de l’époque!), mais le siège des CC.B.D.D. est aussi celui du syndicat des brocanteurs et chineurs, de l’association des gardiens de cimetières, des colombophiles et des allumeurs de réverbères ! L’établissement sera cédé par Léon Chanal en 1908.
  4. Rue proche du quartier des Halles. Mme Lacroix épouse puis veuve du compagnon cordier du Devoir La Fidélité l’Albigeois, fut Mère des compagnons serruriers, bourreliers-harnacheurs et cordonniers-bottiers du Devoir jusqu’en 1896 environ.
  5. Quartier du Marais. Mme Bardon en 1937, âgée de soixante-quinze ans, participe au banquet de Saint-Honoré.

Janvier 1922 – 16 mai 1922 : Mme BEYLAND, Hôtel du Palmier, 50 boulevard de Charonne (XXe arr.).
16 mai 1922 – 1929 : Mme SCHONER, 16 rue Charlot (IIIe arr.). Également Mère des compagnons selliers-bourreliers du Devoir.
1929 – 1932 : Mme LELLONG, 16 rue Charlot (IIIe arr.).
1932 – mars 1933 : Mme LEGRAND, 34 boulevard Saint-Germain (Ve arr.). Elle reçut son écharpe le 23 avril 1932, pour la Saint-Honoré. (C’était la première fois depuis un siècle que les CC.B.D.D. passaient sur la rive gauche de la Seine.)
Mars 1933 – mai 1934 : Mme COCHET, née Chainey, 16 rue des Quatre-Vents (VIe arr.), qui est aussi la Mère des compagnons selliers et bourreliers du Devoir. Mme COCHET et son mari Alfred succédèrent en 1929 ou 1930 à Mme NICKLES, Mère des compagnons selliers-bourreliers du Devoir. Les époux COCHET tenaient l’hôtel-restaurant Au Rendez-vous des Savoyards ou Restaurant des Quatre-Vents, siège des CC. selliers et des forgerons-mécaniciens du Devoir de Paris. De mars 1933 à mai 1934 les CC.B.D.D. s’y établirent également. Leur fille Alice Adèle épousa en 1929 le compagnon sellier André ONDET. Mme COCHET reçut en 1933 la médaille d’argent de l’Académie du Dévouement national. M. Alfred COCHET, son mari, décéda le 9 juillet 1975 à Sermaise (Essonne), âgé de soixante-treize ans.

 

Banquet intercompagnonnique de Paris du 6 octobre 1912,

Salon des Familles, 42 avenue de Saint-Mandé ;

quatre Mères de différents corps d’état de la ville de Paris.

De gauche à droite… une mère non identifiée ; Mme Bardon, Mère des compagnons boulangers du Devoir ; une Mère non identifiée ; Mme Clergeaud, Mère des compagnons menuisiers du Devoir ;

Coll. E. Fourthon.

Mai 1934 – juin 1936 : Mme MERCOYROL, 16 rue Charlot (IIIe arr.), qui est aussi la Mère des compagnons couvreurs du Devoir. Juin 1936 – 1949 : Mme BÉHEULIÈRES, 16 rue Charlot (IIIe arr.).
1949 – 9 avril 1954 : location d’un local au 16 rue Charlot (bureau administratif).
9 avril 1954 à nos jours : au siège de l’A.O.C.D.D., 1 place Saint-Gervais (IVe arr.).
À partir de 1877, les compagnons boulangers du Devoir décident de fonder des « petites Mères » à Paris afin de faciliter le placement et le recrutement, suivant en cela les directives du premier congrès national des ouvriers boulangers (16, 17 et 18 avril 1877) ; parmi tous les groupements ouvriers présents à ce congrès, seuls les CC.B.D.D. mettront en application cette directive.
Septembre 1877 : Mme AYRAULT, 29 rue des Boulangers.
Septembre 1877 : Mme SEUX, 184 rue du Château.
1er octobre 1877 : Mme LEGALL, 59 rue Jean-Jacques Rousseau.
Avril 1879 : Mme MOIROUD, 14 rue Lamartine.
1880 : Mme SOUCLET, 6 rue des Écoles (square Monge) ; M. PROVET, 45 rue d’Orléans ; Mme CRUCHET, puis Mme BOR, 6 boulevard de Belleville ; Mme BRIENS, 28 rue de la Goutte-d’Or ; Mme LÉCRIVAIN, 93 boulevard Diderot.
1881 : M. ARCHAMBEAU, Rochelais la Tranquillité, compagnon boulanger du Devoir, 135 rue du Faubourg Saint-Denis ; Mme CAUCHOIS, 2 rue de Levis et 104 boulevard des Batignolles.
1882 : Mme LEMONEL, 17 boulevard de Belleville.
1884 : 5 rue Saint-Roch ; 24 rue de la Lune.
1887 : M. et Mme LEBLANC, 32 avenue d’Orléans (Montrouge).
1890 : M. et Mme LAVIOLETTE, 6 bis rue des Écoles.
1900-1906 : M. Stéphane VIRARD, Berry Cœur Fidèle, C.B.D.D. ; 35 rue des Panoyaux ; M. DURAND, 70 rue Mouffetard ; M. DUTHÉ, 45 avenue d’Orléans ; M. GRAVETEAU, 73 avenue de la Reine à Boulogne.

Nous observons que les Mères de Paris se trouvent dans le quartier des Halles ou très près. Cela est dû simplement à la présence des halles à farines ou à blé, là où l’information circulait sur les activités de la profession et où se trouvaient les fameux placeurs.

C’est d’ailleurs là que Libourne le Décidé se promène avec une bonne bande de copains lors de son passage à Paris. Remarquons également que les CC.B.D.D. n’ont pas eu de Mère sur la rive gauche durant un siècle ; ce n’est qu’en 1932 qu’ils franchissent la Seine et s’installent au 34 boulevard Saint-Germain.

Il ne faut pas voir là un partage de Paris entre boulangers du Devoir et boulangers du Devoir de Liberté, comme ce fut le cas chez les charpentiers (les Bons Drilles tenant la rive droite et les Indiens la rive gauche), qui aurait été suivi d’une réconciliation, voire d’une fusion en 1932.

En réalité, cela s’explique par la présence de leur bureau administratif dans la maison de la Mutualité, 24 rue Saint-Victor, immeuble où ils siègent en tant que société mutualiste.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D. Extrait du livre  LE PAIN DES COMPAGNONS

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