LA FILLE D’UN MEUNIER

Du recueil de Chansons populaires de l’Ain par Charles GUILLON (1883), nous connaissons déjà « La Belle meunière » et « La Meunière », publiées sur ce site. Voici à présent une troisième chanson sur le thème de la fille d’un meunier rencontrée par un garçon en chemin. Il l’emmène au bois. Elle se sent en danger et s’en va, laissant le garçon comme un « gros nigaud » avec le regret de ne pas l’avoir embrassée. Cette chansonnette se moque gentiment des garçons trop entreprenants.
La fin, évidemment, n’est pas des plus féministes, avec ces vers : « Quand on tenait la caille, il fallait la plumer ; Quand on tenait la fille, il fallait l’embrasser. » Autre époque…


Le moulin de Brunehaut à Étampes, détail d’une gravure de Constant Bourgeois (1808).
(Source : site corpusetampois.com).

LA FILLE D’UN MEUNIER

1

Voilà ma journée faite ;
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Je vas me promener.

2

Dans mon chemin rencontre,
La la, tra la la lère,
tra la la la,
La fille d’un meunier.

3

Je l’ai prise par sa main blanche ;
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Au bois je l’ai menée.

4

Elle ne fut pas au bois,
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Qu’elle se mit à pleurer.

5

Que pleurez-vous, la belle ?
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Qu’avez-vous à pleurer ?

6

Je pleure que j’en suis jeune,
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Que je suis en danger.

7

Ne pleurez pas, la belle,
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Je vous en sortirai.

8

Elle ne fut pas sortie du bois,
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Qu’elle se mit à chanter.

9

Que chantez-vous, la belle ?
La la, tra la la lère.
Tra la la la,
Qu’avez-vous à chanter ?

10

Je chante le gros nigaud,
La la, tra la la lère.
Tra la la la,
N’a pas su m’embrasser.

11

Retournons-y, la belle,
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Je vous embrasserai.

12

Quand on tenait la caille,
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Il fallait la plumer.

13

Quand on tenait la fille,
La la, tra la la lère,
Tra la la la,
Il fallait l’embrasser.

Dicté par Antoinette Basset, femme Perraud, à Rossillon (Ain).

Antoinette Basset naquit vers 1822 de parents inconnus. Elle se maria à un galochier du nom de Jean Perrot, qui décéda à Rossillon (Ain) le 21 avril 1887. Antoinette Basset finira ses jours à Rossillon le 13 août 1892, âgée de 70 ans. Humble parmi les humbles…

Envoyer un commentaire concernant : "LA FILLE D’UN MEUNIER"