Collection privée
50mm. Cuivre.
Avers : EMILE JUSTIN / MENIER. Buste à gauche d’Émile Justin Menier ; en-dessous signature ALPHÉE DUBOIS.
Revers : *LABOR VIRTUS ET HONOR*// 15 AOUT 1861. Dans une couronne de chêne et de laurier ornée d’une Légion d’Honneur, l’inscription en cinq lignes A / E. J. MENIER / SES 340 EMPLOYÉS / HOMMAGE / DE SYMPATHIE.
Second Empire, Émile Justin Menier (chocolaterie), obtention de la Légion d’Honneur, 1861 Paris.
Émile-Justin Menier (18 mai 1826 – 17 février 1881), fabricant pharmaceutique, chocolatier et homme politique français, est né à Paris. En 1853, à la mort de son père, Antoine, Émile-Justin Menier hérite d’une grande et prospère entreprise parisienne qui fabrique une gamme de poudres médicinales.
En 1825, Jean-Antoine-Brutus Menier acquiert le moulin de Noisiel et une terre de trois hectares. Ce site est à l’origine de la création d’une usine pour la fabrication industrielle du chocolat. La conception du bâtiment par Jules Saulnier (1817-1881) est la rencontre réussie entre l’architecture de type « Art Nouveau » de la fin du XIXe siècle et la fonctionnalité industrielle. Le complexe industriel est complété à partir de 1874 par la construction d’une cité ouvrière.
L’Usine Menier de Noisiel
L’entreprise de son père fabriquait également du chocolat dans le cadre de ses activités et Émile-Justin Menier se consacrera éventuellement à la fabrication du chocolat. Sa chocolaterie Menier achète des plantations de cacao au Nicaragua et des champs de betteraves sucrières en France, érige un moulin de transformation et s’équipe d’autres manières pour la production de chocolat à grande échelle. En 1864, il vendit ses intérêts dans le commerce de la fabrication de drogues et, dès lors, se limita au chocolat, se bâtissant un immense commerce. Il construit une usine à Londres en 1 et l’année suivante, il engage l’architecte Jules Saulnier pour concevoir une nouvelle chocolaterie pour remplacer leur installation existante à Noisiel.
Crédit photo Archives départementales de Seine-et-Marne
Chocolaterie Menier à Noisiel, vue de la Marne
« Le Moulin de la chocolaterie Menier, servant à broyer les fèves de cacaos, était conditionné par des moteurs hydrauliques alimentés grâce à un barrage sur la Marne. Le moulin, acquis par Jean-Antoine Brutus Menier en 1825, a été remplacé en 1871 : l’architecte Jules Saulnier (1817-1881) édifié un prestigieux bâtiment de trois travées de fer et de briques creuses vernissées, qui fait rapidement l’objet d’articles dans les revues d‘architecture ».
Un système paternaliste
Les Menier recrutent un nombre croissant d’ouvriers qualifiés et font appel lors des deux guerres mondiales à la main d’œuvre féminine. Cet afflux de personnel entraîne la mise en place d’une politique d’entreprise. Menier fonde sur 20 ha une cité ouvrière de 138 maisons et 312 logements. Des magasins d’approvisionnement sont créés en 1876, un domaine agricole fournit céréales, œufs, laitages. Un groupe scolaire est construit, ainsi qu’une bibliothèque de 1200 ouvrages. Des réfectoires, une maison de retraite, deux hôtels-restaurants complètent les équipements collectifs. Un corps d’éboueurs, un service médical et une compagnie privée de sapeurs-pompiers assurent hygiène et sécurité.
Émile-Justin Menier était aussi un homme politique passionné, ayant été maire de Noisiel de 1871 à 1881. Les membres de la famille seront bourgmestre de la commune jusqu’en 1959. De 1876 jusqu’à sa mort, il siège à l’Assemblée nationale française, ses opinions générales étant fortement républicaines, tout en s’opposant constamment aux politiques commerciales protectionnistes. Menier est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les questions fiscales et économiques, notamment L’impôt sur le capital (1872), La Réforme fiscale (1872), Economie rurale (1875), L’Avenir économique (1875-1878), Atlas de la production de la richesse (1878) et, publié en langue anglaise par G. P. Putnam’s Sons, New York City en 1878, France et États-Unis : leurs relations commerciales actuelles envisagées en référence à un traité de réciprocité.
Émile-Justin Menier est fait officier de la Légion d’honneur en 1878. Il meurt à Noisiel-sur-Marne en 1881 et est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Ses fils Henri et Gaston lui succèdent dans l’entreprise. Des membres de la famille Menier dirigeront l’entreprise chocolatière jusqu’en 1959.
En 1898, une statue d’Émile-Justin Menier est érigée sur la place de la ville de Noisiel.
France 250 A – par Jean-Claude THIERRY