Le pain conté par Gaboriaud et photographie par Bergeret.
Derrière la charrue entrouvrant les entrailles
De la féconde plaine où germera le grain,
Le laboureur va, vient, procédant aux semailles,
D’un geste large où le blé tombe de sa main.
C’est le temps des moissons. Au loin la plaine ondule,
Courbant ses épis d’or au souffle du zéphire ;
Le vaillant moissonneur sous le soleil qui brule,
Fauche en s’arrêtant que pour se rafraichir.
Sous le fléau, l’épi qui dorait la colline
A rendu son trésor ; puis ensuite au moulin,
Le grain est devenu de la blanche farine,
Qu’a plein sacs le meunier va porter au pétrin.
La farine à son tour de nouveau se transforme,
La, c’est le boulanger qui geint le torse nu,
Tournant dans le pétrin la pate qui se forme,
L’épi sera bientôt un beau pain devenu.
C’est fait ! Voila le pain à la croute dorée,
Que le boulanger vient d’extraire du four.
Il est heureux de voir sa tache terminée,
Et semble contempler son œuvre avec amour.
Armand Gaboriaud
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.