Fours portatifs Lespinasse, 1854.

Préparatifs pour la guerre de Crimée ; boulangerie militaire, au centre un four portatif Lespinasse ;  illustration : The Ilustred London News, 25 fevrier 1854

C’est avec un certain plaisir que nous vous présentons l’une des premieres représentation d’un four portatif Lespinasse, datant du 25 février 1854, publiée dans The Ilustred London News  (Les Nouvelles de Londres illustrées). Cette illustration nous a été envoyé par notre ami Laurent Bastard.

Nous supposons en effet que c’est seulement trois ans plus tot, en 1851, que  Julien LESPINASSE dépose un brevet de four système Lespinasse simplifié ( Bulletin des lois de la République Française, 9e série, premier semestre 1851, Volume 7, page 305) :

« 187e, le brevet d’invention de 15 ans, dont la demande a été déposé le 5 septembre 1849, au secrétariat de la préfecture du département de la Seine, par le sieur Lespinasse (Félix Julien), rue de Sèvres, n 36, pour perfectionnement d’un four à  cuire le pain, système Lespinasse simplifié ».

Cette gravure illustre un article sur les préparatif des troupes expéditionnaires françaises pour la guerre de  Crimée (1853 à 1856) à laquelle participèrent contre la Russie la France, l’Angleterre, le royaume de Sardaigne et l’empire ottoman..

Les préparatifs militaires et navals actuellement en cours en Angleterre et en France présentent quelques exemples intéressants de l’état des découvertes dans différents domaines. Ainsi, l’attention du gouvernement français s’est portée sur le ravitaillement des troupes ; et un nouveau système a été récemment choisi comme moyen d’approvisionnement le plus économique en temps de guerre. Ce système est celui des fours à pain portables (appelés Fours de Campagne), et il a, depuis sa première introduction, donné la plus grande satisfaction. La construction de ces fours est extrêmement simple. Chacun est composé d’une série de plaques de fer, supportant une voûte du même métal, qui est recouverte de terre pour retenir la chaleur. Les fours sont de forme ovoïde, légèrement aplatis aux extrémités supérieures ; et ils sont posés sur le sol dans la position d’une cloche, ou d’un verre renversé. Sur notre documentation, il y avait un emplacement creusé devant la surface destinée à la réception du pain. Il ne s’agit pas d’un ajout nécessaire à ce matériel, mais il est simplement adopté pour faciliter les opérations.

Ces fours sont totalement transportables, malgré leur poids d’environ 1000 livres (= 500 kg). Ils sont composés de 137 pièces distinctes, qui peuvent être assemblées, et les rendre prêts à servir en une heure environ. Il est difficile d’énumérer les avantages précis sur le plan économique de ce système, car cela dépend du combustible utilisé, de la nature de la terre avec laquelle on couvre la surface de la couverture, etc. Le rendement de pain cuit produit par ce procédé est estimé à 190 rations, ou 540 livres, pour 80 kilos de combustibles employés au premier allumage, puis 20 kilos quand les plaques sont à l’état chaud. Le pain qui est ainsi fabriqué est aussi appréciable que celui qui est fait à la manière ordinaire, comme cela est attesté par l’essai de la garnison stationnée à Paris, à partir d’une partie importante de ce qui lui est distribué.

Nous apprenons que le ministère français de la Guerre a récemment donné des ordres pour la construction d’un grand nombre de ces fours, pour l’approvisionnement de l’expédition organisée à l’est. Des ordres ont aussi été donné pour l’emploi de boulangers militaires.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

Envoyer un commentaire concernant : "Fours portatifs Lespinasse, 1854."