Nous connaissons au 19e siècle les rivalités qui opposent les compagnons boulangers aux autres compagnonnages du Devoir, mais nous connaissons un peu moins celles qui opposent les compagnons boulangers aux sociétaires boulangers dont l’origine est principalement le monopole de l’embauche.
Les Compagnons du Tour de France. L’Illustration du 29 novembre 1845.
Lyon, 7e Cayenne du Tour de France ouverte à Pâques 1824, est témoin à plusieurs reprises des rixes violentes, opposants ouvriers boulangers de société différentes. Voici trois articles relevés dans la presse régionale 1839~1840.
L’Homme de la Roche, Chronique de la ville de Lyon, 4 aout 1839 :
Le 31 juillet des garçons boulangers de diverses sociétés, se sont livrés entre eux à des voies de fait dans la rue Lafont*. Aux coups de pied et aux coups de poing, ils ont joint des coups de pierre. La police et les passants eux-mêmes ont bientôt mis fin à cette rixe . Le plus turbulent des querelleurs a été arrêté , il est entre les mains de la justice.
*Actuelle rue Joseph-Serlin.
Censeur, journal de Lyon, politique, industriel et littéraire, 4 janvier 1840 :
Lundi dernier, vers six heures du soir, une rixe a eu lieu dans la rue Raisin, entre des compagnons et des sociétaires boulangers ; la police est bientôt intervenue, qui a mis fin à cette scène scandaleuse et a arrêté trois des combattants qui ont été déposé dans la salle d’arrêt de l’Hôtel de ville (Lyon).
L’Homme de la Roche, Chronique de la ville de Lyon, 5 janvier 1840 :
Le samedi 28 décembre dernier, dans la soirée une rixe assez violente a eu lieu dans la rue Raisin, entre des compagnons et des sociétaires boulangers La force armée a été obligé d’intervenir . Trois des combattants plus animés et plus récalcitrant que les autres, ont été arrêté. Ces disputes qui se renouvellent si souvent et qui ont presque toujours pour résultat le sang versé, devraient bien éveiller la sollicitude de l’autorité et la convaincre des nombreux abus et des dangers réels de toutes ces corporations enrégimentées en compagnonnage.
Rue Raisin, aujourd’hui rue Jean de Tournes.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.