MA DERNIÈRE CHANSON
Dédiée à Maman Jacob Air : Du Grenier
Auteur : Compagnon boulanger, Jean Baptiste Édouard Arnaud, Libourne le Décidé
Inspirez-moi, chastes sœurs du Permesse, 1
Donnez, donnez à votre nourrisson,
Ah ! donnez-lui toute votre tendresse,
Et, à son luth, votre précieux don.
Je veux chanter celle que l’on révère,
Pour que nos fils redisent, bien souvent :
Maman Jacob fut une bonne Mère,
Et ses enfants l’aimèrent tendrement !Bords fortunés des rives de la Loire,
Qui possédez ce précieux trésor,
Coulez, coulez, vous qui vîtes sa gloire,
Coulez, coulez, pour son bonheur encor ;
Et que chacun de nous, dans sa prière,
Dise toujours, avec recueillement :
Maman Jacob fit une bonne Mère,
Et ses enfants l’aimèrent tendrement !Salut, salut, reine du Tour de France !
Vous dont l’esprit sut nous encourager,
Vous qui donnez, à la plus tendre enfance,
Le vif désir, l’amour, de voyager.
Aux compagnons, vous serez toujours chère,
Et, à leur fils, ils diront bien souvent :
Maman Jacob fut une bonne Mère,
Et ses enfants l’aimèrent tendrement !Vous, jeunes gens, qui quittez le village,
Si vous aimez les riches souvenirs,
Allez à Tours, c’est un pèlerinage
Que, par devoir, vous devez accomplir.
Là, vous verrez l’ange que l’on révère,
Et vous pourrez dire, sur vos vieux ans :
Maman Jacob fut une bonne Mère,
Et ses enfants l’aimèrent tendrement !Maman Jacob, accueillez, pour hommage,
De votre fils, la dernière chanson ;
De son amour, elle sera le gage ;
Ce sont les derniers vœux du Compagnon,
Qui, dans ses chants d’amour et d’espérance,
Voudrait toujours ennoblir l’atelier,
Et aplanir, du riant Tour de France,
Le rocailleux chemin de l’ouvrier !
1- Dans la mythologie grecque, le Permesse est la source de la rivière qui arrose la demeure des Muses.