Une passion survient parfois en faisant des gâteaux. C’est ainsi que Raoul Lucco, à l’âge de 6 ans, a trouvé sa vocation. Avant de se former à Libourne et de partir faire un tour de France avec les Compagnons, le boulanger de son village natal de Pujols (33) le voyait déjà venir pour commencer à apprendre le métier.
À Lille, Nîmes, Angers, Lyon, Paris ou Cologne en Allemagne, Raoul Lucco se perfectionne, et c’est sur les terres agricoles de la famille, à Bézenac, qu’en 1988, le pâtissier installe son laboratoire. « À cette époque, il n’y avait pas grand-chose, et le bâtiment a été construit avec mon oncle, Eugène, pour créer Les Gourmandises de Lucco », raconte celui qui a commencé à travailler avec un seul apprenti. Il laisse depuis le 1er juin son neveu, Alexis, à la tête de trois établissements qui emploient 21 salariés, et qui font leur renommée.
Même aux États-Unis\n« On est maintenant connus bien au-delà des frontières françaises, et une forme d’aura s’est créée, aussi bien par notre nom que par la qualité de nos produits, déclare Raoul Lucco. Il nous est même arrivé d’envoyer des gâteaux aux noix aux États-Unis ! »
Quand son oncle inaugure sa pâtisserie, Alexis Lucco a 3 ans. Son père tient un garage à Libourne (33), et sa mère est secrétaire médicale, mais c’est en venant à Bézenac, qu’il s’épanouit. « Quand je venais en vacances à la ferme, raconte-t-il, je commençais mes journées en passant par le laboratoire, puis je montais sur les tracteurs avec mon grand-oncle. »
« Pour l’instant, le travail ne me manque pas. Surtout le réveil à 3 heures du matin ! »
À 15 ans, il fait donc son apprentissage à Bordeaux, « dans une très belle pâtisserie qui n’est plus, chez Antoine », et rejoint à son tour les Compagnons du devoir pour partir à Bruxelles, en Picardie, à Troyes, à Lyon et à Toulouse. Entre-temps, la boulangerie Les Délices de Lucco s’est ouverte dans la traverse de Saint-Cyprien, et une boutique a trouvé sa place sous le château de Beynac. En 2008, Alexis vient donc intégrer l’équipe de son oncle, pour petit à petit reprendre les rênes de chaque magasin. Désormais toute la production se fera à Bézenac. « On a profité de la passation pour déplacer le fournil de Saint-Cyprien, explique le nouveau responsable. Et on travaille maintenant devant le public, pour faire ressortir le fait que nous faisons tout nous-mêmes. »
Secret des recettes
Quant au secret du succès des recettes, il vient tout simplement des matières premières qui sont de qualité et qui proviennent le plus souvent de circuits courts. « Ce qu’on essaye de faire, c’est de sucrer le moins possible et de rester dans l’authentique, sans aller chercher des parfums extravagants », confie Alexis qui désire mettre en avant la glacerie l’été, la chocolaterie l’hiver, et la pâtisserie toute l’année.
Depuis le 1er juin, Raoul Lucco s’occupe quant à lui des quelques hectares de la noyeraie familiale et partira dès que possible pour des vacances bien méritées, lui qui, depuis plus de trente ans, n’a jamais pris un seul jour de congé pendant l’été. « Sinon, je ne serai jamais très loin, mais, pour l’instant, le travail ne me manque pas. Surtout le réveil à 3 heures du matin !
Raoul Chassonnet Bordelais le Franc Cœur CPRFAD