Laurent Lachenal Flamand La Franchise C.B.R.F.A.D.
Laurent Lachenal est sans conteste le commerçant majeur de la place Nansouty. D’abord parce qu’il fait un bon pain.
Laurent Lachenal, 47 ans. C’est lui qui a inventé le pain que d’autres vendent dans sa boulangerie. Un pain craquant, généreux, imaginé avec de la bonne farine. Chacun de ses employés peut réciter par cœur de quoi est faite la baguette Bordelaise, sa marque de fabrique, et de quoi se compose la Tradition, sans oublier, le Croûton et le Seigle, le Coupiac.
Il fut longtemps à courir les routes de France et de Navarre, avant de se poser à Nansouty, en 2000. « J’étais Compagnon et j’ai beaucoup appris. Pourquoi je me suis arrêté là ? Il y avait quelque chose à faire ici, j’ai trouvé le quartier à ma main : vivant, populaire, habité. Au début, il y avait plein de personnes âgées qui venaient tous les jours chercher leur demi-baguette, aujourd’hui, j’ai des familles, des retours d’école. Et je vends deux baguettes par famille. J’ai compris qu’il y avait dans ce quartier une tradition d’exigence. Les commerçants ont tous cette exigence et j’ai pu développer ma créativité. »
Au fil des années, il a racheté la célèbre pâtisserie Valantin sur le cours de la Somme, pile en face de sa boulangerie, et juste à côté, ouvert une 100 % bio.
« Ce quartier est mon village »
Alors évidemment, les clients ne voient pas beaucoup Laurent dans ses boutiques. S’il montre le bout de son nez plein de farine, on lui saute dessus. Une véritable star locale. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. « Je suis devenu un boulanger qui compte dans le quartier, puis dans la ville et même dans la profession, admet-il simplement. Mais je reste avant tout, un artisan, consciencieux. »
Il sait en parler : « Les pains que je pétris et façonne sont réalisés à partir d’un subtil mélange de céréales associé à un levain naturel fait maison. Ce procédé ancestral exalte les arômes naturels et favorise l’assimilation des vitamines et minéraux par l’organisme. »
De même, il refuse d’introduire dans son pain tous les pesticides qui rongent les champs et préfère maîtriser la provenance de la graine. Désormais, il s’est tourné vers un petit moulin pas automatisé du nord de la Gironde pour lui fournir une farine de meule, parce que la meule préserve les vitamines et les oligo-éléments.
Chaque jour, plusieurs fois par jour, une file d’attente piétine devant la boulangerie, jusque sur le trottoir pour chercher son pain quotidien, conçu par ce boulanger amoureux, forcément.
« Ce quartier est devenu mon village, souffle-t-il. La différence avec un autre quartier, c’est ce sentiment d’appartenance, un attachement. » Laurent Lachenal est très écouté par les élus municipaux. Lorsqu’il parle, il est également entendu. Alors là, pendant les travaux qui mettent la place sens dessus dessous, sa parole prend tout son sens. « On attend que ça passe en faisant le dos rond. Mais, évidemment, il faudra que la clientèle s’y retrouve. » À bon entendeur.
Source: www.sudouest.fr