Siège de Paris – 1870 – Souvenirs Historiques
Un morceau de Pain contrecollé
Jeton de Présence maçonnique inédit
Document de Collection privée.
Descriptif : 1 carton format 16 x 13 cm enrichi de nombreuses mentions relatifs aux divers événements de 1870 et 1871, avec deux médaillons métallisées de Napoléon III et Guillaume I, et un morceau de pain contrecollé, légendé « 300 grammes de ce Pain, après 5 heures d’attente par 12 degrés de froid » contrecollée sur un carton orné de deux médailles.
Disposant d’une pièce inédite, chargée de symbole, sur cette période de notre histoire, je propose un complément numismatique à l’excellent article de Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D. paru le 05 janvier 2015. Lien : http://levainbio.com/cb/crebesc/le-siege-de-paris-1870/
Le siège de Paris est un épisode de la guerre franco-allemande de 1870. À partir du 17 septembre 1870, la ville est rapidement encerclée par les troupes allemandes, que la résistance parisienne n’empêche pas de progresser au nord de la Loire durant l’automne 1870.
Siège de Paris 1870 – Jeton de Présence Maçonnique, inédit
Collection Jean-Claude THIERRY – Essai – Inédit – Agrandi 2 fois.
Siège de Paris 1870 – à gauche Jeton de présence Républicain & à droite Jeton de présence Maçonnique.
34.2mm. Alliage, aluminium/étain. Jamais diffusé, c’est un Essai, Inédit dans le Labouret & JP. Collignon.
Avers : Dans le champ, la Défense debout sur les remparts de la ville de Paris, tend de la main droite un glaive dirigé vers l’ennemi et de la gauche, un drapeau replié. A l’arrière-plan, canon servi par des marins à gauche ; gardes nationaux à droite. Nuage de fumée à gauche. A l’exergue sous une plinthe: SIEGE DE PARIS / MDCCCLXX / en deux lignes. Réserve en moitié inférieure.
Revers : REPUBLIQUE FRANCAISE, en lég. circ. supérieur, dans un cartouche. Dans le haut du champ, emblèmes maçonniques, entre JETON / PRESENCE ; composés du compas et de l’équerre entrecroisés, et d’une petite étoile flamboyante, l’ensemble accosté de deux rameaux d’acacia.
Jean-Pierre COLLIGNON La médaille Française et l’Histoire de la guerre de 1870-1871.
Dans le Mémorial du premier Siège de Paris par Loredan Larchey, Paris 1872, à la page 191 et pour la journée du 10 décembre 1870, nous trouvons l’information suivante sur ce type de jeton resté jusqu’à présent assez énigmatique.
« Un spéculateur fait frapper une médaille commémorative du Siège de Paris, à laquelle il a donné le nom de JETON DE PRESENCE. Les réclames des journaux annoncent que l’idée et les médailles ont le plus grand succès. Chacun de ceux qui y ont droit veut ou voudra avoir, parmi ses bibelots les plus chers, « son jeton de présence » – en bronze ou en argent – et qui doit naturellement porter le nom de son possesseur »
Dans les N° 719 du 21-1-1871
720 du 28-1-1871 du Monde Illustré
721 du 4-2-1871
Nous trouvons aussi la publicité suivante :
MEDAILLE COMMEMORATIVE DU SIEGE DE PARIS.
Jeton de présence exclusivement réservé à toute personne restée à PARIS
Avec gravure de six lettres :
En argent………………12 F 00
En bronze………………..1 F 50
Métal blanc……………..0 F 75
Simile or…………………..0 F 75
LIBRAIRIE DE E. LACHAUD, EDITEUR
4, Place du Théâtre-Français, à Paris – (Librairie de la Garde Nationale)
En dehors du jeton Républicain, largement diffusé dont l’origine de sa frappe est détaillée ci-dessus, je vous le présente en modèle gravé et symbolisé manuellement, car l’essai maçonnique présenté Inédit n’ayant jamais été diffusé, des F∴ ont souhaité inscrire leur présence et souligner leur appartenance.
Jeton « gravé et symbolisé manuellement » par les trois points pour le F ∴ L. Lemaitre
Le contexte. Avec la capitulation de Sedan, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le Nord de la France et vont mettre le siège devant Paris. Dans la capitale, la nouvelle parvient dans l’après-midi du 3 septembre. Lors d’une séance de nuit de l’Assemblée, Jules Favre présente une motion prononçant la déchéance de Napoléon III. La décision est remise au lendemain. Le 4 septembre, la foule et la Garde nationale envahissent le palais Bourbon et réclament la déchéance de la dynastie. Alors que l’impératrice Eugénie et le comte de Palikao prennent le chemin de l’exil, Jules Favre entraîne les députés de tendance républicaine à l’hôtel de ville et instaure un gouvernement de la Défense nationale. Le général Jules Trochu, gouverneur de Paris, en est porté à la présidence et donne la caution de l’armée au mouvement par lequel les républicains bourgeois prennent de court les révolutionnaires (les rouges).
Les proclamations officielles de Trochu et Favre vont dans le sens d’une résistance à outrance contre l’envahisseur.
Trochu a choisi de faire rentrer dans la capitale l’armée de 40 000 hommes de Vinoy sur des considérations peut-être plus politiques que militaires. Pendant les semaines qui suivent la proclamation de la République, les troupes prussiennes et leurs alliés continuent donc leur avancée sur le territoire sans grande opposition. Le gouvernement ayant choisi de rester dans Paris, une délégation est envoyée à Tours pour coordonner l’action en province sous les ordres d’Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, accompagné par Glais-Bizoin et l’amiral Fourichon. Le 15 septembre, Adolphe Thiers est mandaté et envoyé en mission auprès des capitales européennes pour rechercher des appuis dans l’espoir, qui s’avérera vain, de peser sur les exigences prussiennes.
Bibliographie :
1) Van Peteghem (C), Médailles, monnaies, jetons, livres et documents divers collectionnés pendant la guerre franco-allemande et le double siège de Paris 1870-1871, Paris, 1889
2) Combes, André, la Franc Maçonnerie et la Commune de Paris, in Humanisme, N°s233, 234, et 235, 1997. Contient notamment le récit des réunions et manifestations maçonniques.
3) Collignon, Jean-Pierre, la médaille française et l’histoire de la guerre de 1870-1871, 1995. Complète Van Peteghem et ajoute quelques reproductions.
4) Mémorial Illustré Des Deux Sièges De Paris. 1870 – 1871. Texte De Lorédan Larchey. Trois Cent Vingt Illustrations De Bocourt, Chifflart, Clerget, Darjout, Deroy, Gustave Doré.Paris, Librairie du Moniteur universel, 1872.
Par Jean-Claude THIERRY