Antoine Gley, le « boulanger de Paris »

 

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Antoine Gley, Officier d’administration de l’armée fut un gestionnaire hors pair dans le domaine des subsistances militaires. Elevé en 1871 au rang de commandeur de la légion d’honneur  pour avoir réussi à assurer l’alimentation des troupes de la Capitale lors du siège de Paris en 1870.

 

Son organisation et son dévouement ont permis de fournir le pain aux soldats et de tenir le siège pendant 130 jours, d’où le surnom de boulanger de Paris qui lui a été donné.

Sans titreUn monument à sa gloire réalisé par le sculpteur Grégoire Calvet fut inauguré le 13 Mai 1911 par le Ministre de la Guerre dans l’enceinte du château de Vincennes avant d’être transféré à l’Ecole Militaire Supérieure d’Administration et de Management de Montpellier.

A sa dissolution en juillet 2010, le monument a été offert à la ville de Gérardmer et place dans le parc Garnier , tout un  symbole puisqu’Antoine Gley a été élevé par son grand-père maternel, Joseph Garnier, dans la Maison située dans ce même parc.

 

Extrait de  Meules à grains  par Mouette Barboff (Editions MSH, 2003 actes du colloque international de la Ferté-sous-Jouarre, 16-19 mai 2002 -page 398- :

« …Antoine GLEY, officier d’administration principal des subsistances militaires, directeur de la manutention militaire de la place de Paris lors du siège de la capitale, du 19 septembre 1870, a la capitulation le 19 janvier 1871.


Paris assiégé pouvait, avait il dit, tenir quatre mois. Il dut assurer la subsistance de 250 000 soldats et de deux millions de Parisiens. Il fit rapatrier sur la manutention tous les vivres et liquides éparpillés dans d’autres dépôts.

Le pain de siège fut rationné à 500 grammes, puis a 300 grammes par adulte en janvier et 150 grammes par enfants.

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Quand on n’eut plus de blé, ont pris de l’avoine, du son, de la sciure puis de la paille, et on obtint une sorte de mortier épais, marron, flasque, appelé pain par les boulangers ; jette contre un mur, il y restait colle.
On sait qu’a la fin du siège les Parisiens avaient consommé 56 000 chevaux, 2000 mulets, 4000 chiens, 3 éléphants, 8 chameaux sans oublier d’excellentes rillettes de rats et souris.


Antoine GLEY, tint le journal des événements de la manutention pendant le siège tandis que les nouvelles authentiques du dehors venaient par ballon et part pigeons.

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Il est toujours à son poste le 18 mars 1871 à l’instauration de la Commune. Le 20 mars 1871, la manutention est envahie par la garde nationale fédérée, 300 à 400 hommes du 138e bataillon de Belleville bivouaquent dans les boulangeries, dans la cour principale, dans celle du moulin.


Il cite le vol d’une demi-bordelaise de vin et sept futs d’eau de vie dans la nuit du 22 mars, soit 9 hectolitres 24 litres d’alcool. L’activité du moulin avait été arrêté avant le 18 mars, suite au départ des libérables, en effet, il fallait 25 à 30 hommes pour faire marcher l’usine et leur nombre était réduit a six ou sept. Cet arrêt était possible grace au stock considérable de farine dans les magasins. Le service du pain n’était pas compromis et la consommation journalière était encore de 45 à 50 000 rations.

Antoine GLEY avait tenté de retenir les ouvriers d’administration et les officiers pour sauvegarder les boulangeries, le moulin et les machines, alors que le ministre de la guerre avait désigné son remplaçant. Les boulangers civils qui lui faisaient confiance, inquiets de ne plus être payes après son départ cessèrent leurs livraisons.
Menacé d’arrestation, accusé faussement d’avoir laissé la manutention sans pain et défendu aux boulangers civils d’en livrer, Antoine GLEY réussit à prendre la fuite le 30 mars 1871. Il ne dut (malheureusement dit-il) son salut qu’a la présence des troupes allemandes qui occupaient toute la partie de Paris hors des fortifications.


Antoine GLEY reçu la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur, il est mort à Paris en 1907. Ce n’est qu’en 1911 qu’un monument, finance par souscription, fut élevé à la mémoire du « boulanger de Paris », à Vincennes, siège de l’école des officiers de l’administration ».

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.