Le Figaro du 18 mai 1874.
« C’était hier la Saint-Honoré, fête des compagnons boulangers. Comme d’habitude, toute la corporation ayant en tête tambours et fanfare, s’est rendu à neuf heures à la messe, qui a été dite, non pas à Saint Roch cette année, mais à la Trinité.
Au milieu des huit à neuf cents compagnons, tous endimanchés et porteurs d’incommensurables rosettes multicolores, marchait la mère Madame Semartin dite Bigourdain la belle prestance.
Après la messe, le cortège, toujours musique en tête s’est rendu par les rue du Havre, Tronchet, de la Madeleine et Neuve des Capucines, jusqu’au marché Saint-Honoré, où est le siège de la société.
Le soir, grand diner chez la mère et bal à Valentino. »
Le Bal Valentino, appelé aussi salle Valentino ou Valentino était une très grande et célèbre salle de bal située 251 rue Saint-Honoré à Paris.
Dans sa publicité, le bal Valentino n’hésite pas à se présenter comme l’« Établissement le plus vaste, le plus luxueux, le plus confortable de la capitale». Il ouvre tous les soirs à 20 heures et tous les soirs on y donne un bal.
L’établissement existe durant une cinquantaine d’années au XIXe siècle et disparaît en 1890.
Le nom compagnonnique de la mère, est une erreur du journaliste, c’est le nom de son mari, Jean Marie Semartin, Bigourdan la Belle Prestance, compagnon boulanger du Devoir installé marchand de vins, avec son épouse, dans le quartier du Marais au 13, rue Geoffroy-L’Angevin. Bigourdan la Belle Prestance, fut exclu à vie par la cayenne de Paris en juillet 1875 pour insulte envers la société.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.