La lithographie ici présentée est due au talent de Nicolas-Toussaint CHARLET (né à Paris le 20-12-1792 et mort le 30-12-1845). Peintre et graveur, fils d’un dragon de l’armée de Sambre-et-Meuse, Charlet publia de nombreuses estampes représentant des scènes de la vie militaire et de la vie populaire, qui furent très célèbres de son temps. Propagateur par l’image de l’épopée napoléonienne, il a donné son nom à une rue du XVe arrondissement de Paris et un monument fut élevé à sa mémoire au square de la place Denfert-Rochereau.
UN MORCEAU DE PAIN SUR LA TERRE
Vaut mieux qu’une brioche dans le ciel
(Duvergier, Grenadier au 65e de Ligne.)
La lithographie présentée ici est l’une de l’album que Charlet publia en 1834, mettant en scène des militaires. On y voit des soldats stationnés devant une pauvre masure délabrée. Un soldat a posé son fusil et tient un pain rond. Il s’adresse à une mère et à ses enfants, et l’un d’eux, pieds nus, tend les mains pour recevoir le pain. Derrière la mère, qui porte un petit, se tiennent sagement trois autres enfants nu-pieds.
Le sens de l’œuvre est clair et légèrement antireligieux. Les soldats, réalistes et généreux, vivent au jour le jour en évitant la mort. Ils ne fondent pas leur vie sur des mirages ou des croyances. Ils savent qu’il leur faut manger chaque jour pour demeurer en vie, sans attendre une récompense hypothétique (la brioche) dans l’au-delà. Compatissants, ils s’apprêtent donc à donner un pain à une famille dans le besoin. Belle illustration du partage du pain…
Document communiqué par un fidèle lecteur du CREBESC, que nous tenons à remercier.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité CPRFAD