« TOI L’HOTESSE QUI, SANS FACON / M’AS DONNE QUATRE BOUTS DE PAIN » (GEORGES BRASSENS, 1954)
La «Chanson pour l’Auvergnat », de Georges BRASSENS, écrite en 1954, fait partie de notre patrimoine poétique. C’est l’une des plus émouvantes car elle illustre, avec des mots simples, la plus belle action qu’un homme puisse faire envers un autre, quand il est lui-même démuni : l’aider dans le malheur, assouvir sa faim, le réchauffer.
Elle évoquerait ses amis Marcel PLANCHE et Jeanne LE BONNIEC, qui l’hébergèrent à Paris, 9, impasse Florimont, dans le XIVe, alors qu’il fuyait le S.T.O en mars 1944.
On a aussi écrit que l’Auvergnat en question était Louis CAMBON, un natif du Cantal, qui tenait le « Bar des Amis », en face de chez Marcel PLANCHE.
Voici l’extrait qui se rapporte au pain :
« Elle est à toi, cette chanson,
Toi l’Hôtesse qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim,
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
S’amusaient à me voir jeûner…
Ce n’était rien qu’un peu de pain,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
A la manièr’ d’un grand festin. »
Les gravures qui suivent sont extraites de magazines du XIXe siècle (1857, 1861, 1867) et illustrent le geste charitable du partage du pain avec les plus déshérités.
Laurent Bastard