« Les Ateliers Réunis » Jeton de nécessité de Pain

Belgique – Bruxelles – L’association Maçonnique
« Les Ateliers Réunis » Jeton de nécessité de Pain

Collection Claude-Frédéric MAUREL

Jeton de l’Association Maçonnique « Les Ateliers Réunis » de 5 centimes pour le pain. Jeton passablement usé. Avers : ATELIERS REUNIS * BRUXELLES *. Plein champ : Un pélican nourrissant ses petits.

Revers : Dans le champ : « 5 Centimes Pain » – et une gerbe d’épis de blé

Le Pélican tient une place essentielle dans la tradition hermétique que ce soit dans les Textes des pyramides et des Sarcophages comme dans ceux de l’ésotérisme chrétien. Il est présent dans les bestiaires médiévaux, source d’inspiration pour les compagnons-bâtisseurs.

Indissociable de la réalisation du Grand Œuvre, il figure sur nombre de gravures alchimiques.

Le pélican apparaît au dix- huitième degré du rite Ecossais Ancien et Accepté et dans les grades de sagesse sous le nom de Chevalier Rose-Croix, il est présent au 4ème Ordre du Rite Français, il figure sur le bijou et le tablier. (Ci-dessous).

La représentation du pélican s’ouvrant le poitrail pour nourrir ses petits est à la fois belle et atroce. Belle par la représentation du dévouement allant jusqu’au sacrifice et atroce par son coté sanguinaire.

Le pélican est UN. Il se sacrifie au profit de 3, 5 ou 7 pélicaneaux, tout comme l’unique épi de blé qui meurt en terre pour donner naissance à une multitude d’épis.

Lorsque les oisillons sont sept, le sens du nombre de cette représentation est pour rappeler le plus souvent le cycle humain complet de la semaine, signe d’achèvement, d’une victoire temporelle sur les épreuves quotidiennes. Ainsi, le Principe, moteur de toutes choses, accorde sa substance à l’humanité, et par ce don gratuit, lui permet d’exister. (Irène Mainguy).

Il est souvent représenté au côté des outils de construction du temple. Symbole de la consécration du grade de Maître, il fait renaître ses enfants dans la lumière de l’Initiation, victorieuse de la mort. Le Pélican se tient au cœur du secret comme manifestation la plus parfaite de l’amour initiatique. (Scribe).

Les Amis Philanthropes de Bruxelles

C’est au sein de la loge « Les Amis Philanthropes » de Bruxelles que naquit en 1867 l’idée de constituer des cuisines populaires à l’instar de ce qui s’était déjà créé en France et en Angleterre. Des membres de la Loge travaillèrent à l’élaboration des statuts d’un établissement de type coopérative, lequel devait utiliser une partie des ressources du Tr ∴ de la V ∴ de leur At ∴

Les actions débuteraient par l’achat et la vente de denrées alimentaires préparées.

Les Restos du Cœur de l’époque (on est en 1867) étaient nés. Les Frères d’une autre loge bruxelloise « Les Vrais Amis de l’Union et du Progrès » voulurent alors participer au succès de l’entreprise.

L’association entre ces deux loges bruxelloises prit alors l’appellation « Les Ateliers Réunis ». Le premier restaurant économique fut érigé sur un terrain de la ville, Place du Jeu de Balles, l’actuel Place du Marché aux Puces de Bruxelles. Nous avons pu retrouver une carte postale de l’époque montrant les baraquements où cette soupe populaire était servie aux nécessiteux.

http://www.compagnons-boulangers-patissiers.com/crebesc/wp-content/blogs.dir/5/files/2017/09/1040.jpg

Carte postale ancienne montrant sur la droite de l’illustration le local des Ateliers Réunis intitulé :

« Société Coopérative – Restaurant Economique »

Les premiers repas y furent servis le 12 mars 1868. Un dîner dit de première classe coûtait, à prix réduit 42 centimes et se payait à l’aide de jetons émis par Les Ateliers Réunis et se composait d’une demi-soupe (5ct), de viande (20ct), de légumes (10ct) et évidemment d’une bière (7 ct).

Les Ateliers Réunis émirent quelques 6.000 de ces jetons, lesquels furent réalisés aux frais des deux loges. Nous avons retrouvé des exemplaires de ces jetons. A l’avers on y lit la raison sociale « Les Ateliers Réunis », entourant la symbolique d’un pélican alimentant sa progéniture et au revers la valeur chiffrée et nominative du secours alimentaire.

Reproduction des différents jetons de bienfaisance émis par les Ateliers Réunis. Parmi eux un jeton de 5 centimes pour le pain.

Il convient de relire le poème d’Alfred de Musset sur L’Allégorie du Pélican :

J’ai une pensée pour Claude Frédéric MAUREL (décédé en 01/2020), éminant numismate, qui résidait en Belgique et a contribué en partie à la rédaction de cet article.

Belgique – 38 – par Jean-Claude THIERRY

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