Les boulangeries des stations-magasins
Les stations-magasins servent à maintenir disponibles les approvisionnements de toute nature, non loin du théâtre de la guerre, et constituent un régulateur indispensable des mouvements de matériel, soit vers l’armée, soit vers l’intérieur.
Les porteurs de farines
Le mot « station » est utilisé car il s’agit d’une station de chemin de fer, mais elle n’est pas constituée uniquement de deux voies parallèles, mais de vingt voies qui reçoivent quotidiennement 300 à 400 wagons et en expédie au moins 200.
Fendeuses pour le bois de chauffage des fours
Au début des opérations, les boulangeries de guerre des stations-magasins sont appelées à concourir, dans une très large mesure, à la fabrication du pain ; leur production est diminuée dès que les boulangeries de campagne fonctionnent et lorsque des centres de fabrication ont été organisés. Près de 700 hommes sont employés à ce travail de panification : ils se divisent en deux équipes, car on travaille jour et nuit.
Batterie de fours
Les farines arrivent par wagons de différents points du territoire et étant donné qu’elles sont de diverses qualités, il convient d’abord de les mélanger. Un mélangeur mécanique réalise cette première opération à la proportion voulue. De nouveau ensachées, les farines sont dirigées vers les pétrins mécaniques. Si l’un d’eux s’arrête par suite d’une avarie, le pétrissage est fait à bras .
Paneterie où le pain est stocké afin qu’il refroidisse, avant son expédition
L’expédition par voie de chemin de fer
Sont consommées quotidiennement jusqu’à 1, 2 tonne de sel et 40 tonnes de bois pour la chauffe des fours. Le débit d’une scierie mécanique installée près des boulangeries ne suffit pas, il faut lui adjoindre des hommes de corvée qui scient et fendent le bois supplémentaire.
Annonce de la vente par adjudication de braises issue du chauffage des fours de la Station-Magasin de Chatres
Chaque pain avant sa cuisson est marqué à la date du jour. La cuisson terminée, les pains sont stockés dans les grands casiers de la paneterie, afin qu’ils refroidissent et ressuent pendant 24 heures.
Ils sont ensuite expédiés par voie de chemin de fer à raison de 5000 pains par wagon.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.