LES PRISONNIERS ALLEMANDS ET AUSTRO-HONGROIS
Une fois faits prisonniers sur le front, les soldats de la Triple Alliance sont évacués vers l’arrière, où certains subissent des interrogatoires utiles aux armées alliées pour connaître les plans de l’ennemi. Si une partie des soldats allemands détenus reste stationnée à l’arrière-front, la plupart sont généralement envoyés dans des camps partout en France. Dans les deux cas, ils sont utilisés comme main d’œuvre pour pallier le manque de bras liés à la mobilisation massive.
Les conditions de vie de ces prisonniers dans les camps sont rigoureuses, de même que sur les chantiers, dans les usines ou les fermes où ils sont employés, mais il semble que leur approvisionnement en nourriture soit supérieur à celui de leurs homologues français internés en Allemagne. En effet, la France ne subit pas de blocus, contrairement à l’Allemagne depuis le début des hostilités, qui se trouve privée de denrées. En France, la carte de rationnement n’apparaît qu’en 1917.
Le pain « blanc » des soldats français, en opposition au pain noir du « boche », le pain K.K., est utilisé par la propagande de la presse française et alliée. Le prisonnier allemand y est souvent représenté avec une miche de pain sous le bras ou en train de la découper derrière les barbelés. Dans de nombreux camps, ce sont les prisonniers qui fabriquent eux-mêmes le pain destiné à leurs gardiens et à leur consommation.
À la fin de la guerre, si les combattants français retenus en Allemagne sont libérés relativement vite, il n’en est pas de même pour les Allemands qui restent prisonniers des camps français jusqu’au tout début des années 1920. Ils sont alors parfois employés au nettoyage des champs de bataille, à la recherche des corps et des munitions non explosées.
La distribution du pain aux prisonniers allemands.
« Le bon pain français »
“Les prisonniers allemands trouvent bien meilleure la Soupe française que le pain KK”
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.