Le pain de guerre, un biscuit bien sec…
Le pain de guerre, biscuit sec dont l’ancêtre est le pain biscuité de la marine, est surtout consommé par les soldats qui sont au combat.
Carte postale de conscrit
Sec, de faible volume, il se range facilement dans le sac du combattant, et lui permet de s’alimenter lorsqu’il en estime le besoin et qu’il en a la possibilité. En temps de paix, il fait également partie de la ration du soldat, et il peut être consommé lors des manoeuvres.
Ces biscuits sont également envoyés dans les camps de prisonniers français par des oeuvres de bienfaisance ou par les instances militaires, afin de subvenir tant bien que mal à l’alimentation des détenus.
Ce biscuit est en temps de paix confectionné par les manutentions militaires. En temps de guerre les biscuiteries civiles sont appelées à fournir l’armée.
Machine à découper biscuits et pain de guerre
Il est composé d’eau, de farine, de sel, du levain de pâte et de levure de grain. De forme carrée, il est pointillé, soit sur les deux faces, soit sur la croûte supérieure seulement.
Le poids d’un biscuit est de 50 grammes avec une tolérance de 5 grammes. Il comporte un timbrage peu profond sur l’une de ses faces, où figurent le nom du fournisseur, le mois et l’année de fabrication.
Pain de guerre des troupes australiennes en service en Égypte, surnommé « Biscuit pour chiens » par les soldats. Celui-ci a servi de carte de voeux pour la nouvelle année 1915.
Le trempage du biscuit brisé en morceaux de la grosseur d’une noix dans de l’eau en ébullition doit être complet après quinze minutes d’immersion. Il ne doit pas s’émietter et doit résister suffisamment aux chocs divers provenant des opérations d’encaissement et de transport.
Après refroidissement et séchage complet, il est conditionné dans des caisses pouvant en contenir 40 kilos environ.
Les caisses de pain de guerre dans un camp de prisonniers français en Allemagne.
À Grenoble, la fourniture de biscuits aux subsistances militaires devient l’activité prépondérante de la Biscuiterie Brun. Il en est de même pour la Biscuiterie Nantaise qui se voit attribuer la fabrication de pain de guerre destiné à nourrir les soldats au front.
En 1916, l’armée américaine s’intéresse de près à la Biscuiterie Nantaise, et signe un premier contrat pour la fabrication de 500 tonnes de pain de guerre. En 1918, ce partenariat se poursuit, entraînant une production en masse partiellement envoyés vers les États-Unis.
La guerre terminée, l’escarcelle des biscuitiers est pleine…
Les insectes, l’ennemi du pain de guerre !
Soldats
Un soldat de bois
Ne mange que du chocolat
Un soldat d’étain
Ne mange que du massepain
Un soldat de plomb
Ne mange que des macarons
Un soldat de fer
Que des biscuits à la cuillère
Mais le vrai soldat
Ne mange, quand la guerre est la,
Que des vers de terre
Et des fleurs de cimetières.
Maurice Carème (poète belge 1899-1978)
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.