C’est une région du Proche et Moyen-Orient qui couvre une contrée peuplée par les kurdes qui n’a pas d’État reconnu. Le Kurdistan, chevauchant la Turquie, la Syrie, l’Irak, l’Iran.
Région qui ne vit pas beaucoup de paix en ce moment.
Lors du réchauffement de la planète, un peu celui dont on parle de nos jours, mais surtout celui qui fit sortir la planète de l’ère glaciaire, ce fut la première région qui en profita.
Aujourd’hui, dans le climat actuel, la région reste toujours une des régions les plus chaudes du globe, au point d’être traitée de zones arides.
Alors le croissant fertile a été la première a accueillir les ancêtres du blé.
Le passage de l’état du blé dit sauvage ou naturel, en tout cas non cultivé, exploité par le monde nomade de cueilleurs-récolteurs, à l’état de culture entretenue par un monde sédentarisé se serait opéré d’après Kent V. Flannery sur dix millénaires. On a eu semble-t-il le temps de s’adapter !
C’est dans ce « Croissant fertile » que l’on a actuellement découvert les plus anciennes traces d’établissement de culture (9 000 ans avant J.-C.) , encore que cela soit contestable et sujet à révision suivant les découvertes archéologiques à venir, des fouilles en Israël ont dernièrement fait évoluer les connaissances .
D’après les dernières recherches, les plus anciens recensements de l’engrain cultivé, au rachis non fragile, ont été réalisées dans les fouilles : d’Ali Kosh (Iran-Khuzistan) en 9 500 à 8 750 avant J.-C., Jarmo (Irak-Kurdistan en 8 700 avant J.-C., Cayonu Teperi (Sud-Est de la Turquie) en 9 000 avant J.-C., Abu Hureyra (Nord Syrie) en 9 000 avant J.-C. et Hacilar (Centre-Est de l’Anatolie turque) en 8 900 à 8 600 avant J.-C. Pour l’amidonnier cultivé, on en a identifié dans les fouilles de Ramad (Sud-Ouest de la Syrie) en 8 200 et 8 000 avant J.-C., Can Hassan (Sud de l’Anatolie) en 8 900 et 8 600 avant J.-C.
Sur la carte ci-dessus, figure également les derniers sites renseignés décrivant les sites où l’on relève le passage du blé « sauvage » au blé « domestiqué ».
C’est-à-dire le passage du blé qui s’égrainait une fois à maturité au blé qui restait sur l’épi, plus facile à récolter mais devant dès lors se ressemer.
En 1949, a lieu la première datation au carbone 14 (le décompte de la demi-vie radioactive) de deux échantillons de bois venus de tombes égyptiennes par Willard Frank Libby (prix Nobel de chimie en 1960). Et c’est par cette technique de datation que les fouilles archéologiques sur le blé vont se réaliser, ( cela s’appelle la carpologie).
Ces analyses au carbone 14 ont montré que depuis -10200, la domestication du blé ne s’égrenant pas, va s’installer jusqu’à atteindre les deux tiers des blés carbonisés et excavés à -6500.
Petit coin d’humour presque sérieux. 😉
Si d’aventure, vous avez oublié un pain dans le four et vous le retrouvez que le lendemain bien carbonisé, ne le jetez pas. Mettez-le dans un coin pour le carpologue de l’an 2100.