Boulangerie. Coopérative – Saintes « La Saintaise ». Coop – Atlantique.
Collection Jean-Claude THIERRY. Agrandi 1.5 fois.
Cuivre, 30 mm. Avers : BOULANGERIE COOPERATIVE / * SAINTES *. Dans un cercle perlé ; 1k-500. Surmonté d’une étoile. Revers : 324.
« Les boulangeries coopératives au service « de la construction d’un avenir meilleur » À partir de 1879, sous l’impulsion de notables, elles essaiment dans les campagnes et dans les autres départements. En zone rurale, le cultivateur apporte du blé ou de la farine, reçoit en contrepartie des jetons avec lesquels il paie le pain qui est livré à domicile. Elles contribuent également au remplacement du pain noir par le pain blanc.
Cop Atlantique
Coop Atlantique est une coopérative de consommateurs (distribution), implantée entre Loire et Garonne, dont le siège est à Saintes (17) et qui gère plus de 220 magasins qui vont du commerce de proximité à l’enseigne historique jusqu’à l’hypermarché1. Ses clients-sociétaires, les coopérateurs, en détiennent collectivement la propriété. Coop Atlantique est propriétaire de ses magasins et des fonds de commerce. Elle a adhéré en 2012 à la coopérative de commerçants Système U dont elle partage pleinement les valeurs de consommation responsable.
Plus d’un siècle d’histoire coopérative
Au milieu du 19e siècle, les conditions de vie difficiles et leurs salaires n’évoluant pas, des ouvriers tisserands en Angleterre, près de Manchester, décident de réagir en créant un mouvement dont l’impact se mesure encore aujourd’hui. Le mouvement coopératif naît avec la Société des équitables pionniers de Rochdale, représentant une autre idée du développement économique, autour de valeurs fondatrices et fondamentales qui font encore de nos jours l’ADN des coopératives d’une manière générale, et des coopératives de consommateurs en particulier.
Les expériences coopératives se sont ensuite considérablement développées et regroupées au sein de structures professionnelles. Coop Atlantique est issue de rapprochement de nombreuses coopératives locales qui ont décidé de regrouper leurs patrimoines et leurs hommes.
L’Histoire de Coop Atlantique en quelques dates…
- Création de l’Union de Limoges.
L’Union de Limoges est créée en 1881 par une cinquantaine de familles soucieuses d’améliorer les conditions de vie ouvrières alors miséreuses. Elle s’inscrit dans un mouvement de solidarité sans précédent entre les hommes, face aux grandes difficultés du moment. Cette coopérative de consommation s’inspire directement des principes édictés par les « pionniers de Rochdale » et vise à permettre à ses sociétaires d’acheter des denrées de bonne qualité, au meilleur coût. En 1915, l’Union comptait 11.000 familles adhérentes et 26.000 en 1939.
L’Union de Limoges, créée en 1881
En 1912. Création de la Saintaise, société coopérative de consommation. Les débuts de La Saintaise, épicerie coopérative installée 30 rue Victor-Hugo, seront très laborieux, notamment pendant la Grande Guerre avec les difficultés d’approvisionnement. Le conflit va pousser la classe ouvrière, la classe moyenne et les fonctionnaires à adhérer plus largement au mouvement coopératif. La Saintaise développe dès lors plusieurs magasins dans la ville.
La Saintaise, créée en 1912
- La Saintaise devient la Coopérative Régionale des Charentes et du Poitou.
Dans les années 1920, La Saintaise fusionne avec d’autres coopératives locales et étend son activité sur le territoire des deux Charentes et du Poitou.
La coopérative régionale en 1920
- Installation rue du Docteur Jean.
Construit sous la houlette de l’architecte Charles Roux, le nouvel entrepôt moderne situé rue du Docteur Jean est inauguré en 1928, en présence de l’économiste Charles Gide, principal penseur de l’économie sociale. Cet entrepôt, dont l’activité couvre toute la région et où travaillent une centaine de personnes, est desservi par la voie ferrée. Très rapidement, le bâtiment est surélevé d’un second étage pour accueillir les bureaux de la direction. Il est prolongé et agrandi en 1938, puis en 1957 et 1960. C’est là que se situe encore aujourd’hui le siège de Coop Atlantique !
L’évolution du siège social, à Saintes.
1953-1973.
Fusion des coopératives régionales.
La Coopérative Régionale des Charentes et du Poitou se regroupe avec une cinquantaine de coopérative locales pendant les années 1950-1960. En 1972, l’Union des coopérateurs du Limousin et du Périgord, l’Union Syndicale Ouvrière de Saint-Junien et La Ruche Vierzonnaise fusionnent avec la Coopérative Régionale des Charentes et du Poitou pour devenir la Coopérative Régionale. De Vierzon à La Rochelle, de Blois à Périgueux en passant par Limoges, c’est désormais une seule et même coopérative de consommateurs qui œuvre dans l’ouest atlantique entre Loire et Garonne.
1959.
Création du Comité Régional des Loisirs.
Les coopératives de consommateurs offrent leurs services à tous les membres de la famille à travers des organisations spécialisées. Le Comité National des Loisirs organise ainsi les vacances et les sorties des coopérateurs et de leur famille, à travers des voyages culturels et éducatifs, des colonies de vacances (dans les centres de l’Entraide coopérative), des sorties spectacles ou sportives…
Chaque société possède une section régionale : ainsi est créé en 1959 le Comité Régional des Loisirs de la Coopérative des Charentes et du Poitou. Cette section régionale deviendra la branche loisir de l’ARCC (Association Régionale des Consommateurs Coopérateurs) puis de l’AACC (Association Atlantique des Consommateurs Coopérateurs). Elle aboutira également à la création de l’agence de voyages Coop Évasion.
Les coopératives de consommateurs : de la lutte « contre la vie chère ».
« Le Pain », Parthenay, statue en marbre, réalisée par Albert Lefeuvre en 1885.
Au milieu du 19e siècle, les dépenses alimentaires représentent plus de 70 % du budget ouvrier (17 % aujourd’hui). Le pain et les produits d’épicerie sont ainsi les premiers secteurs où les coopératives vont se développer.
Les boulangeries coopératives au service « de la construction d’un avenir meilleur » En 1854 à Rochefort deux coopératives de panification la Ruche et la Société de panification des Dix moulins se constituent pour réagir contre la mauvaise qualité, la tricherie sur le poids et le prix excessif du pain, attribués aux ententes entre patrons boulangers. D’autres créations similaires suivent et en 1870, on dénombre déjà une trentaine de boulangeries coopératives, toutes urbaines et pour la plupart en Charente-Inférieure.
À partir de 1879, sous l’impulsion de notables, elles essaiment dans les campagnes et dans les autres départements. En zone rurale, le cultivateur apporte du blé ou de la farine, reçoit en contrepartie des jetons avec lesquels il paie le pain qui est livré à domicile. Elles contribuent également au remplacement du pain noir par le pain blanc.
Elles connaissent leur apogée dans l’entre-deux-guerres (444 recensées sur les quatre départements en 1923), puis déclinent après 1945 (133 en 1975, 35 en 1991) du fait de l’affaiblissement de l’engagement coopératif, du portage devenu trop coûteux et de la baisse de la consommation de pain (330 kilos par an et par personne en 1900, 120 en 1950, 50 aujourd’hui). Il ne reste aujourd’hui qu’une poignée de boulangeries coopératives en France, dont une à Vendeuvre-du-Poitou qui est concédée en gérance.
Boulangerie coopérative « le Chant des blés » à Vendeuvre-du-Poitou.
Les épiceries coopératives contre « les intermédiaires parasites » Les épiceries coopératives émergent d’abord dans les milieux industriels d’ouvriers qualifiés et notamment d’armement : en 1871 la Société coopérative d’épicerie à Ruelle pour les ouvriers de la fonderie nationale de canons ; en 1885 l’Union des ouvriers et employés de la manufacture d’armes de Châtellerault ; en 1891 la Société coopérative de la poudrerie nationale à Angoulême… Les grossistes et détaillants sont accusés de tromperies sur la marchandise et de pratiquer des marges exorbitantes. Ces épiceries coopératives ont pour objectif de vendre sans intermédiaire des produits « véridiques » à des prix « honnêtes » en accordant des ristournes sur les bénéfices en fin d’année au prorata des achats effectués.
Après 1918, les épiceries coopératives se multiplient sous des dénominations célébrant la solidarité ouvrière – la Fraternelle, l’Avenir des travailleurs, l’Émancipation ouvrière, la Prolétarienne… – ou valorisant plutôt des vertus libérales – la Prévoyante, la Libérale, l’Abeille, la Semeuse, la Laborieuse… Quelques boucheries (Ruelle, Royan, Saintes…) ou restaurants (Angoulême, Rochefort) coopératifs apparaissent également mais en nombre beaucoup plus restreint.
Ces sociétés locales, comportant la plupart du temps un seul magasin, vont progressivement se regrouper en Unions locales à partir des années 1920.
De la Saintaise à Coop Atlantique À l’initiative de La Saintaise, créée en 1912, la Coopérative régionale des Charentes et Deux-Sèvres est fondée le 4 juillet 1920 par rapprochement d’épiceries coopératives existantes. En 1928, elle compte déjà 73 magasins et 23 000 sociétaires. La même année, un entrepôt central moderne – qui est encore aujourd’hui le siège de la coopérative – est inauguré à Saintes avec un banquet de 800 personnes présidé par Charles Gide (1847-1947, théoricien de l’économie sociale et fervent partisan de la coopération. En 1938, elle gère 160 magasins et dépasse les 60 000 sociétaires. Mais cela ne représente toujours qu’une petite partie de l’ensemble de la coopération dans les quatre départements.
En 1949 l’Association coopérative de Poitiers puis en 1961 l’Union des coopérateurs de la Rochelle rejoignent la Coopérative régionale. Puis la Coopérative se développe hors région et en 1972 elle fusionne avec l’Union des coopérateurs du Limousin et du Périgord, héritière de la coopérative pionnière fondée en 1881 à Limoges par des ouvriers porcelainiers.
Au niveau national, la décennie des années 1980 est marquée par l’effondrement de pans entiers de la coopération. Seules survivront quatre grandes « coop » dont la Coopérative régionale. Aujourd’hui Coop Atlantique (nom choisi en 1994) possède près de 300 magasins sur 14 départements du Centre-Ouest, dont 7 hypermarchés, 31 supermarchés et 184 magasins de proximité (dont 57 effectuent encore des tournées). C’est le 4e employeur privé de la région avec 4 000 salariés. Propriété de 380 000 sociétaires, regroupés au sein de 38 cercles locaux, le groupe intègre également une association d’éducation à la consommation et de défense du consommateur et une agence de voyage.
La coop La Saintaise, créée en 1912 à Saintes, est devenue Coopérative Régionale des Charentes et du Poitou en 1920, puis Coopérative Régionale en 1972 et enfin Coop Atlantique en 1994. Aujourd’hui, cette dernière gère près de 300 magasins dans le Centre-Ouest de la France. Vue aérienne, vers 1950. Collection Frédéric Morin.
Source : Inventaire-Les mouvements coopératifs et mutualistes de Poitou-Charentes./ coop-atlantique.notre-histoire.