La Madeleine

Gateau-Madeleine

Comme pour bon nombre de gâteaux, la naissance de la madeleine ou des madeleines, puisqu’on en mange souvent plus d’une à la fois, se perd un peu dans la légende. Notons-en tout cas qu’on situe toujours son apparition à Commercy, en Lorraine, et que toutes les cuisinières qui l’ont inventée, car c’est une invention féminine, ont prétention à s’être appelées… Madeleine.
Des le Moyen Age, selon d’autres sources incertaines, la madeleine remonterait à l’origine du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, où une jeune fille nommée « Madeleine », aurait offert aux pèlerins un gâteau aux œufs, moulé dans une coquille Saint-Jacques (qui est l’emblème du pèlerinage).

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Au XVIIe siècle, Paul de Gondi, cardinal de Retz, oncle de Madame de Sévigné, et fieffé frondeur avait été exilé dans ses terres de Commercy. En 1661, sa cuisinière (Madeleine Simonin) eut l’idée de modifier une pâte à beignets pour en faire une nouvelle gourmandise qu’aurait apprécié la duchesse de Longueville (amie du cardinal et elle-même sacrée frondeuse !).

C’est cette dernière qui fit connaître ce qu’on n’appela plus bientôt que les madeleines de Commercy.

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Un siècle plus tard, un autre exilé célèbre, Stanislas Leszczynski, ex-roi de Pologne, père de la reine Marie et beau-père de Louis XV qui lui offrit le duché de Lorraine, ne se contenta pas de faire connaître le kouglof et le baba au rhum. Il était également fou des madeleines de Commercy qu’il relança à la cour.

Selon d’autres sources, c’est même l’une de ses cuisinières, prénommée Madeleine bien sûr qui eut l’idée de lui proposer cette pâtisserie oubliée, mais rapidement faite un soir où il réclamait un dessert immédiat. D’autres historiens attribuent leur invention à un des cuisiniers de Talleyrand qui leur aurait donné le prénom de sa bonne amie. Alexandre Dumas enfin, fin gastronome et historien de la cuisine, prétendait qu’il s’agissait de la cuisinière Madeleine Paumier d’une baronne. Bref, si vous avez une arrière-grand-mère qui s’appelait Madeleine, rien ne nous empêche de prétendre que c’est elle qui leur a donné son prénom…

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Ce qui est certain, c’est que ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que la recette se stabilise pour devenir celle qu’on connaît aujourd’hui et que les madeleines doivent leur plus grande célébrité, non à la cuisinière qui les aurait inventées, mais à un écrivain du début du XXe qui leur a donné une notoriété mondiale et définitive : Marcel Proust.

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Symbole d’une cuisine bourgeoise, les madeleines étaient en perte de vitesse dans la seconde moitié du XXe siècle.

Depuis le début des années 90, elles semblent avoir été redécouvertes par les jeunes chefs en vogue. Qui sait, après les macarons, la madeleine sera peut-être la nouvelle petite gourmandise chic et tendance.

Selon Le Grand Larousse Gastronomique, la personne en question qui aurait modernisé la madeleine à l’époque de Tallyrand est Avice, le maître pâtissier chez qui Antonin Carême a fait son apprentissage.

En France, la madeleine est souvent présente durant le goûter des enfants ou la pause-café en entreprise.

Symbole de convivialité (le fait de « tremper sa madeleine » va de pair avec le fait de converser autour d’une boisson chaude), elle a fait la réputation de la ville de Commercy, en Meuse, où elles sont fabriquées depuis le XVIIIe siècle.

Il existe en France plusieurs maisons spécialisées dans la production des madeleines :
– La madeleine St Michel, la marque la plus vendue en France.
– La madeleine Bijou, commercialisée à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne), Limoges (Haute-Vienne) et Brive (Corrèze). La maison Bijou a été créée en 1845.
– La madeleine Bébé, commercialisée à Saint-Yrieix-la-Perche, Limoges et Bellac (Haute-Vienne). La madeleine Bébé s’est implantée à Saint-Yrieix dans les années 1870.
– La madeleine de Liverdun, commercialisée à Liverdun (Meurthe-et-Moselle), par la famille Chenel depuis le début du xxe siècle.
– La madeleine de Stenay, commercialisée à Stenay (Meuse) par la maison Baumaux.

Notes et références :

  • M. Frédéric Royer, membre d’un cercle de généalogie Limousin nous a gentiment envoyé cette information afin de compléter nos travaux :
    « Les débuts de la maison BIJOU commencent avec Antoine DUBOIS, né à Mialet (24) le 22 février 1819, fils de Pierre DUBOIS et Marie BONNET. Il se marie le 26 novembre 1845 à Saint-Yrieix-la-Perche, où il est pâtissier. » Nous le remercions sincerement.
  • wikipedia.org/wiki/Madeleine
    Historique de la madeleine de Liverdun

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