La Bouchée de Pain, 5, rue de la Fraternité (XIXe)
L’Œuvre La Bouchée de Pain fut fondée en 1884 par Mr et Mme Dehaut. Son siège social se trouvait 13, rue des Filles-du-Calvaire. Elle possédait plusieurs réfectoires : 20, rue Rottembourg (XIIe) , 38, rue des Périchaux (XVe) et 5, rue de la Fraternité (XIXe), rue Cujas (Ve), 5, rue Servan (XIe); rue Milton (IXe). En 1887, l’Œuvre de La Bouchée de pain est fondée à Marseille, reconnue comme établissement d’utilité publique par décret du 18 janvier 1895.
L’Œuvre de la Bouchée de Pain dans le 9e arrondissement, rue Milton, 1884 (Le Journal Illustré)
La bienfaisance à Paris au 19e siècle. Pauvres attendant la distribution à la porte de l’œuvre « La Bouchée de pain » rue Cujas. Dessin de Henri Gauguet. Le Monde illustré, 1886.
« Il n’est pas d’œuvre de bienfaisance mieux nommée que celle de la Bouchée de pain qui ouvre ses portes durant tout l’hiver aux affamés du pauvre Paris d’aujourd’hui, où l’on en compte tant. Ils sont la faisant queue chaque matin, ces gens de toutes conditions, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Mères, enfants, vieillards, ouvriers sans travail, employés sans place, pour la plupart insuffisamment couverts pour se préserver du froid. Nous avons été témoins de ce spectacle rue Cujas et nous avons en avons été navrés, aussi savons-nous accorder l’hospitalité au dessin fait sur place par M. Henri Gauguet pour apitoyer nos lecteurs en faveur de ces malheureux et pour les rendre favorables à cette œuvre de la Bouchée de pain, qui subvient chaque jour à grand-peine sauver de la faim tant et tant d’infortunés. La bouchée de pain bien distribuée est comme le verre d’eau dont parle l’Évangile, elle doit porter bonheur et avoir sa récompense. »
Distribution place Ledru-Rollin 1894
Distribution au quai aux Fleurs 1895
Le Petit Français illustré 1901
Extrait de l’allocution prononcée à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire publié dans le journal Le Gaulois :
« C’est une grande dame chère à tous les Parisiens. Elle a nom : Charité… La « Bouchée de pain » n’est pas seulement une œuvre de bienfaisance, mais aussi de préservation sociale. La faim fait crier la bête au cœur de l’homme. Le malheureux qui souffre de la faim peut devenir un criminel pour manger d’abord, pour aller ensuite dans les prisons, où du moins, il sera nourri et chauffé. Nous vivons à. une époque où les riches doivent se faire pardonner leur richesse. La fortune ne doit pas être seulement mise à la disposition des heureux du monde pour satisfaire leurs goûts, mais surtout pour soulager les déshérités de la vie. »
De nos jours, La bouchée de pain a toujours une activité rue de la Fraternité, un nom prédestiné. Elle sert jusqu’à 250 repas par jour.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.
Bonjour,
J’ai beaucoup apprécié votre article. Libraire de livres anciens, j’ai un dessin original de Benjamin Rabier, intitulé « L’oeuvre de la Bouchée de Pain », montrant des enfants de la bonne bourgeoisie se gavant d’une énorme tartine. Ironie grinçante de Rabier ? Fort probablement. Connaissez-vous ce dessin, paru en 1903 ? et me donnez-vous l’autorisation de citer gracieusement votre article dans la description du dessin que je proposerai à la vente ?
Bien cordialement
Pierre Heyriès